CHAPITRE III

LES ORGANISMES D'ÉTUDES

Parmi les six organismes d'études et de recherche liés au Commissariat général du Plan, deux d'entre eux lui sont rattachés et voient leurs crédits directement intégrés au budget du Plan, tandis que quatre autres bénéficient simplement de ses subventions qui constituent cependant l'essentiel de leurs budgets de fonctionnement.

I. LES ORGANISMES RATTACHÉS

A. LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'EMPLOI, DES REVENUS ET DES COÛTS (CSERC)

Le CSERC a été créé par la loi quinquennale sur l'emploi et la formation professionnelle du 20 décembre 1993, en remplacement du CERC (Centre d'étude des revenus et des coûts).

Les crédits de cet organisme pour 2000 sont stables par rapport à 1999 puisqu'ils passent de 6,37 millions de francs à 6,41 millions de francs (soit + 0,6 %).

Le conseil est composé de neuf membres, dont le Commissaire au Plan qui est membre de droit. Le conseil est assisté d'un rapporteur général, de rapporteurs assistants, de documentalistes et d'un secrétariat.

Au total, treize emplois figurent au budget du CSERC pour 2000.

Depuis sa création, le conseil a publié six rapports, dont le dernier " Le SMIC, salaire minimum de croissance " a été remis le 12 avril 1999 au Premier ministre, aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, puis transmis au Conseil économique et social avant sa publication, le 4 mai, à la Documentation française.

Lors du vote de la loi contre les exclusions du 9 juillet 1998, un amendement, adopté en seconde lecture, avait prévu de transformer le CSERC en un Conseil supérieur de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC). Le Conseil constitutionnel a déclaré, dans sa décision du 29 juillet 1998, cet article de loi non conforme à la Constitution. De ce fait, le Conseil a poursuivi ses activités selon des modalités inchangées dans l'attente d'une modification législative. Cette réforme est en cours.

En effet, l'Assemblée nationale a adopté, le 14 octobre dernier, une proposition de loi n° 19 (1999-2000) qui tend à remplacer l'actuel Conseil supérieur de l'emploi, des revenus et des coûts par un Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC).

Si cette proposition était définitivement adoptée, elle mettrait en place un organisme reprenant des éléments qui ont fait le succès de l'ancien CERC, tout en maintenant certains aspects du nouveau CSERC, plus adapté au contexte actuel.

Le nouveau Conseil prendra en compte l'emploi, mais il n'aura pas de pouvoirs de recommandation en la matière. Par ailleurs, sa composition serait élargie à des personnalités représentatives de la société civile et assurerait ainsi l'autonomie de cet organisme dans la poursuite de ces travaux.

B. LE CENTRE D'ÉTUDES PROSPECTIVES ET D'INFORMATIONS INTERNATIONALES (CEPII)

Créé par décret en mars 1978, le CEPII a connu, en 1998, plusieurs réorientations. Ses activités d'études et de recherche ont été réorganisées en trois pôles portant sur les domaines suivants : macro-économie internationale, commerce international, économies émergentes et en transition.

Le programme de travail du CEPII pour 1999, fixé au début de l'année, a été consacré à la mise en place de projets importants, notamment la construction du nouveau modèle multinational du CEPII, le projet sur l'analyse des politiques de libéralisation commerciale multilatérales et le projet de compétitivité de la Chine.

Par ailleurs, plusieurs projets ont abouti ou sont en cours de réalisation : un livre sur la crise économique financière au Japon, une étude sur la flexibilité des marchés du travail dans l'UEM, deux études en cours (l'une sur le marché du travail aux Pays-Bas et l'autre sur l'impact sectoriel des variations de change sur les industries).

Le CEPII disposera en 2000 d'un budget de 21,9 millions de francs, en augmentation de 0,9 % par rapport à 1999 (21,7 millions de francs) auquel s'ajouteront les ressources propres d'un montant de 650.000 francs, soit, au total, 22,5 millions de francs. Les personnels du centre resteront stables par rapport à 1999, avec un effectif de 46 personnes.

II. LES ORGANISMES SUBVENTIONNÉS

Les subventions aux quatre organismes subventionnés sont détaillées dans le tableau ci-après :



La tendance à long terme semble être plutôt à la baisse des crédits avec une stabilisation au cours des deux dernières années.

Les subventions inscrites en faveur des organismes rattachés, dans le PLF 2000, s'établissent à 54,9 millions de francs, stables par rapport à 1999, conformément à la tendance observée précédemment.

A. LE CENTRE DE RECHERCHE POUR L'ÉTUDE ET L'OBSERVATION DES CONDITIONS DE VIE (CREDOC)

Après avoir augmenté de 0,9 % en 1999, la subvention versée au CREDOC devrait progresser de 0,7 % en 2000, passant de 5,50 millions à 5,54 millions de francs.

Mises à part les subventions reçues par l'Etat, la comptabilité du CREDOC est de droit privé et ne fait donc pas intervenir de ventilation par chapitre.

Il convient, par ailleurs, de préciser que les emplois au CREDOC sont de droit privé. Au 31 mars 1999, le CREDOC disposait, pour mener à bien ses travaux, d'un effectif total de 64 personnes, dont 45 à titre permanent. Parmi les travaux terminés en 1998 et entamés au début 1999, citons l'enquête sur " les conditions de vie et aspirations des Français " et l'étude pour l'Observatoire de la consommation alimentaire.

Dans le cadre du contrat d'objectif Etat-CREDOC signé pour la période 1994-1998, ce dernier est chargé de différentes missions d'intérêt public, notamment la gestion du fonds de connaissances relatif aux conditions de vie et aux modes de consommation des Français et les travaux de recherche pour le traitement des données dans les domaines d'activités du Centre.

Après les fortes diminutions enregistrées en 1996 et 1997, le montant de la subvention de 1998 a retrouvé globalement le niveau de 1994 en francs courants. La part de la subvention dans le budget du CREDOC de 33 % en 1990 est tombée à 17 % en 1998. Le Conseil scientifique attire l'attention sur les conséquences à terme de cette évolution : " les contrats ne peuvent pas être considérés comme des substituts au financement par la subvention ".

Parallèlement, l'activité contractuelle est passée de 21 millions en 1994 à 26,1 millions de francs en 1998 (soit 24 % d'augmentation).

B. LE CENTRE D'ÉTUDES PROSPECTIVES D'ÉCONOMIE MATHÉMATIQUE APPLIQUÉE À LA PLANIFICATION (CEPREMAP)

Constitué en 1968, le CEPREMAP avait pour vocation initiale de fournir au Commissariat général et aux partenaires du Plan des outils d'aide à la décision. Il s'est affirmé progressivement, sur le plan national et international, comme un centre de recherche dans le domaine de la théorie économique et de ses applications directes.

Le CEPREMAP emploie 34 personnes et son budget pour 2000 est stable par rapport à l'année dernière.

Il s'établit à 7,71 millions de francs contre 7,65 millions de francs en 1999.

Sur ce budget, 75 % des subventions proviennent du Commissariat général du Plan.

Depuis 1997, les activités du CEPREMAP ont porté sur six domaines : les analyses micro-économiques des mécanismes d'incitation et d'allocation, la macro-économie, les études du marché du travail, l'analyse du changement institutionnel et social, les politiques économiques et l'intégration internationale, et la modélisation de nouveaux instruments mathématiques et économétriques.

C. L'INSTITUT DES RECHERCHES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES (IRES)

Issue d'un accord, conclu en 1982, par six organisations syndicales et les pouvoirs publics, l'IRES résulte d'une volonté de pluralisme dans l'analyse des phénomènes économiques et sociaux. La fonction spécifique de l'IRES, définie par ses statuts, est de répondre aux besoins de recherche exprimée par les organisations syndicales. Selon les statuts de l'IRES, la subvention est divisée en deux parts :

- deux tiers servent à financer les recherches réalisées par chacune des organisations syndicales dans le cadre d'un programme annuel approuvé par le Conseil d'administration ;

- un tiers contribue à financer le programme scientifique à moyen terme réalisé par l'équipe permanente de chercheurs et approuvé par le Conseil d'administration ; ce programme répond à des priorités définies d'un commun accord par l'ensemble des organisations.

L'année 1999 verra l'achèvement du deuxième programme scientifique à moyen terme (1995-1999) et l'élaboration du troisième programme. Pour réaliser ses objectifs, l'IRES a mis en place trois groupes spécifiques sur l'emploi, le revenu salarial et la représentation des salariés et accorde une importance croissante aux projets transversaux portant sur les sujets suivants : mondialisation financière et gestion du rapport salarial en France ; réduction et réorganisation du temps de travail ; problèmes de travail et des relations professionnelles : comparaisons internationales.

Le budget prévisionnel de 20,16 millions de francs pour 2000 est en légère régression (- 1,2 %) par rapport à 1999. En effet, le montant de la subvention, en budget voté, s'établissait à 2,42 millions de francs l'année dernière à la suite d'un abondement exceptionnel de 260.000 francs adopté lors de la discussion des crédits du Plan à l'Assemblée nationale.

D. L'OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES CONJONCTURES ÉCONOMIQUES (OFCE)

La subvention versée par l'Etat à la Fondation des sciences politiques pour le compte de l'OFCE a été portée de 20,48 millions de francs en 1999 à 20,52 millions de francs en 2000. Elle constitue la quasi totalité des ressources de l'OFCE. La quasi stagnation de la subvention versée depuis trois ans semble freiner son développement et sa capacité à répondre aux demandes qui s'avèrent être de plus en plus nombreuses, qu'il s'agisse des assemblées parlementaires, du Conseil économique et social ou des organisations internationales.

L'OFCE rémunère 47 personnes de façon permanente et des collaborateurs exceptionnels.

En 1999, 10 économistes ont été recrutés : six chargés d'études qui ont pris leurs fonctions en cours d'année, un chargé d'études qui a finalement pris ses fonctions en janvier 1999 et trois chercheurs associés à temps partiel.

Depuis décembre 1997, l'OFCE a été restructuré en deux départements : le département " Analyse et prévision " et le département des études. Le premier est chargé d'analyser les économies étrangères et françaises, en utilisant notamment le modèle " Mosaïque " de l'économie française et le modèle " Mimosa " de l'économie mondiale. Le second coordonne les travaux relatifs aux questions européennes et à leur environnement international, avec les thèmes suivants : fiscalité ; macro-économie de l'intégration européenne ; épargne, investissement et balances courantes dans le monde ; croissance et développement.

Outre la publication de la Lettre et de la Revue de l'OFCE, l'Observatoire a publié cette année un rapport sur l'état de l'Union européenne, un livre sur l'économie française en 1999 et a notamment réalisé pour le Sénat, une étude sur la concurrence fiscale en Europe.

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