CHAPITRE V

LES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS (CPER)

I. LE BILAN DES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS EN COURS (1994-1999)

Le total des financements ouverts aux contrats de plan Etat-régions 1994-1999 s'élève à 164,9 milliards de francs, pour la métropole, dont 77,3 correspondent à l'apport de l'Etat ; 71,1 à celui des régions ; et 16,4 à celui des départements. L'ensemble des financements s'élève à 7,8 milliards de francs pour l'outre-mer.

D'après les données fournies par la DATAR, au 31 décembre 1998, les ministres avaient délégué aux préfets 80 % du montant total des contrats à la charge de l'Etat. Le taux moyen d'engagement des crédits par les préfets s'établissait à 74,2 % pour la métropole. Pour 1999, dernière année d'exécution des contrats en cours, les programmations établies par les ministères prévoient un taux moyen de délégation de 92,43 %.

Il faut cependant interpréter ces données avec la plus grande réserve. En effet, la Cour des comptes, dans son rapport public de 1998, affirme que l'exécution des contrats de plan Etat-régions est très mal connue. Elle fait part des observations suivantes :

" Le bilan d'exécution des CPER, présenté au Gouvernement, qui le rend public, revêt un caractère largement illusoire. Il ne rend pas compte du degré de réalisation concrète des projets. En d'autres termes, lorsque l'Etat annonce que, à la fin de 1997, le " taux de réalisation " des contrats est de 66,5 %, cela signifie que cette proportion de crédits a été, soit affectée ou engagée au niveau national, soit déléguée aux préfets, mais nul ne peut connaître le montant total et exact des crédits délégués et encore moins mandatés ou payés. Il est néanmoins certain que des décalages importants existent, dus à l'insuffisante préparation de certains dossiers, aux enquêtes publiques qu'il faut parfois refaire, ainsi qu'à la complexité de la mobilisation simultanée des financements croisés, y compris européens.

Les rôles respectifs de la DATAR et du Commissariat général du Plan mériteraient d'être mieux définis afin que leurs travaux se complètent réellement au lieu de se superposer. Ni le ministère de l'intérieur, ni la direction de la comptabilité publique ne suivent l'exécution des contrats dans les domaines qui sont de leur compétence. Quant aux préfectures de région, l'ampleur des tâches nouvelles qui leur sont confiées justifierait qu'elles puissent disposer de moyens appropriés ".

II. LA PROCÉDURE D'ÉVALUATION DES CONTRATS DE PLAN : UNE NÉCESSAIRE REMISE EN QUESTION

La Cour des comptes, dans son dernier rapport public, a également émis des critiques sur cette procédure qui relève de la compétence du Commissariat général du Plan.

L'obligation d'évaluer les politiques publiques contractualisées a fait l'objet d'une décision du CIAT du 23 juilelt 1992.

Comme pour les contrats de plan Etat-régions, la procédure d'évaluation est fondée sur le partenariat. Elle conduit à un cofinancement des projets à parité entre l'Etat et les régions. Ce partenariat comprend un volet national et un volet régional.

L'instance nationale d'évaluation mise en place en 1994 et présidée par le Commissaire général au Plan, a examiné 153 dossiers présentés par les préfets de région. Les thèmes les plus souvent traités portent principalement sur la politique de la ville, les aides aux entreprises, l'innovation technologique, l'agriculture et le développement rural. Elle a, par ailleurs, tenu vingt réunions. Disposant d'une dotation au budget du commissariat général du Plan, elle a procédé, entre 1995 et 1999, aux délégations de crédits par région à hauteur de 35,6 millions de francs sur un montant total de 47 millions de francs.

Au niveau régional, les comités d'évaluation se sont mis en place beaucoup plus lentement, entraînant ainsi une sous-consommation des crédits en 1997. Cependant, aujourd'hui, toutes les régions semblent avoir mis en place leurs instances d'évaluation.

Pour répondre aux critiques émises par la Haute juridiction financière, le Commissariat général du Plan a indiqué que la circulaire du 9 décembre 1993 fixant les principes de mise en oeuvre de l'évaluation des CPER, serait entièrement révisée. Elle prévoirait notamment l'obligation d'entreprendre une évaluation à mi-parcours pour la future génération de contrats de plan.

Votre rapporteur souhaite que les améliorations dont doit faire l'objet la procédure d'évaluation, soient formellement mises en place pour la quatrième génération des contrats de plan Etat-régions (2000-2006).

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