b) Une accélération des implantations d'entreprises françaises à l'étranger

En 2000, l'enquête des services de la direction des relations économiques extérieures (DREE) du ministère des finances a dénombré un peu moins de 20.000 filiales 13 ( * ) d'entreprises françaises à travers le monde.

Un nombre croissant d'entreprises organisent leurs activités au plan mondial dans toutes leurs dimensions : approvisionnement, production, commercialisation et distribution, recherche et développement, gestion et financement. Ces filiales emploient 3,5 millions de salariés.

UNE CROISSANCE SPECTACULAIRE DES INVESTISSEMENTS DIRECTS DES ENTREPRISES FRANÇAISES À L'ÉTRANGER

(en milliards de francs)

Source : Banque de France

L'ampleur des investissements des entreprises françaises à l'étranger explique que la France soit, ainsi en 2000, à la deuxième place parmi les pays investisseurs, derrière le Royaume-Uni, mais devant les États-Unis. Les investissements directs français à l'étranger se sont, en effet, élevés à 1.149 milliards de francs en 2000, soit 12,6 % du PIB après 665 milliards de francs en 1999.

En 2000, les firmes françaises ont été parties prenantes d'un mouvement global de restructuration des secteurs bancaires et des nouvelles technologies, entamé avec l'avènement de la zone Euro et dont la finalité est l'émergence de groupes européens d'envergure mondiale

Témoignent de ce mouvement une série d'opérations spectaculaires comme le rachat d'Orange par France Télécom, les transactions effectuées dans les activités de conseil (Cap Gemini, Ernst & Young), les médias (Vivendi, Seagram), la publicité (Publicis, Havas) et dans l'aéronautique et l'espace avec la création d'EADS. Ces opérations sont le prolongement d'un mouvement structurel d'internationalisation des entreprises françaises qui connaît une accélération très sensible ces dernières années.

Depuis 1995, le nombre de filiales françaises à l'étranger a augmenté de 21 %, les effectifs salariés des entreprises françaises à l'étranger de 47 %. Pendant ce temps, le montant des investissements directs à été multiplié par plus de 10.

Comme l'a souligné M. Jean-Claude Trichet, Gouverneur de la Banque de France, devant la mission, « en 2 ans, on aura exporté à l'étranger des investissements industriels directs pour à peu près l'équivalent de ce que l'on faisait sur 7 ou 8 années auparavant. Il y a donc une accélération incroyable de ce mouvement de capitaux ».

Après des années d'investissement à l'étranger, une partie importante de ce qu'on appelle l'industrie française est localisée à l'étranger.

La production des groupes industriels français hors de l'Hexagone, dépasse désormais de beaucoup leurs propres exportations 14 ( * ) . Il y a aujourd'hui sur les marchés étrangers autant sinon plus de produits fabriqués par des entreprises françaises à l'étranger que de produits français exportés.

La production industrielle française à l'étranger représente environ un quart de la production totale effectuée à l'intérieur et hors du territoire national.

* 13 On appelle ici filiale toute entreprise rentrant dans le champ de l'enquête de la DREE, c'est-à-dire celles dont le capital est détenu à 10% et plus par une maison-mère française, ainsi que les établissements, succursales et bureaux de représentation d'entreprises françaises. Il s'agit donc d'une notion plus large que celle de filiale au sens strict (société dont le capital social est détenu à plus de 50% par une autre société).

* 14 La production industrielle française à l'étranger : à l'égal des exportations, Edouard Mathieu dans Industrie Française et Mondialisation, 1996.

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