C. Les communes

1. M. Dominique Perben, Garde des Sceaux, maire de Chalon sur Saône (Saône-et-Loire)

« Les interrogations de la mission appellent de ma part les commentaires suivants :

La position et le dynamisme des bassins industriels européens localisés sur l'axe mer du Nord - Bassin Rhénan - Méditerranée contribuent à un accroissement significatif du transport des marchandises sur leurs différentes voies de desserte. Selon les experts, ce dernier devrait doubler d'ici dix ans.

Les schémas de transports collectifs annoncent la volonté de réduire la part du transport routier. Le développement de l'usage du fer et de la voie d'eau doivent apporter des réponses alternatives crédibles.

L'agglomération chalonnaise qui lance la création d'un parc logistique de 32 hectares, a concrétisé cette orientation en s'impliquant dans la signature d'un protocole entre l'investisseur de ce port et l'exploitant du port fluvial de Chalon-sur-Saône.

Néanmoins, l'absence de liaison entre les bassins d'activités du centre Est et du Sud de la France et ceux du Nord de l'Europe défavorise l'attrait du transport fluvial vis-à-vis de la route et dans une moindre mesure du fer.

Compte tenu de l'ampleur des investissements à réaliser et de la lourdeur des procédures, il convient de se préoccuper dès à présent de la configuration du réseau fluvial à mettre en service au cours des prochaines décennies .

La définition d'un schéma cohérent justifie de relancer la réflexion par une analyse multicritère objective des solutions déjà évoquées à savoir :

- la reprise du projet de canal Saône-Rhin abandonné en juin 1997 ;

- une connexion de la Saône par la Moselle. »

2. M. Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse (Haut-Rhin)

« ...La demande globale de transport est actuellement en forte croissance, un doublement du gisement de trafic pouvant être estimé entre 1990 et 2010.

Cet accroissement du flux de transport constitue un véritable défi pour les décideurs, la demande sociale en faveur de solutions alternatives au transport routier étant particulièrement forte.

Les réponses ne peuvent être que multiples : mieux gérer l'existant, accroître les capacités des équipements en place, créer de nouvelles infrastructures lorsqu'elles permettent de compléter des réseaux insuffisamment développés.

Ces réponses s'appliquent autant au mode de transport ferroviaire que fluvial.

En raison de notre positionnement au Sud du bassin rhénan, à la jonction des flux de transport entre l'Europe du Nord et le bassin méditerranéen, les actions suivantes seraient à privilégier :

- au niveau du transport ferroviaire

accélération du TGV Rhin-Rhône, l'un des maillons-clés du réseau européen des lignes à grande vitesse, permettant de délester les infrastructures ferroviaires existantes et ainsi de les rendre prioritaires, après mise au gabarit B+, pour le trafic frêt (et pour le trafic régional des voyageurs).

- au niveau du transport fluvial

redéfinir les conditions de réalisation d'une liaison fluviale performante entre la Saône et le Rhin, via Mulhouse et Bâle, plus respectueuse en termes d'intégration dans son environnement.

En effet, il n'est pas possible de ne pas relier entre elles les régions de l'Europe du Nord fortement irriguées par des infrastructures fluviales et portuaires et celles du bassin rhodanien, hinterland du port de Marseille ; ainsi pourraient être reliées au réseau fluvial européen d'importantes régions économiques françaises.

Ce projet s'impose également par les atouts du transport fluvial que sont la sécurité, la faible consommation d'énergie, le transport de marchandises hors gabarit.

D'une manière plus générale, le problème du transport des marchandises ne trouvera une solution qu'en diversifiant l'offre de transport -routier, ferroviaire, fluvial- répondant ainsi au mieux, et au cas par cas, aux besoins de l'économie et à l'exigence croissante de l'opinion publique en ce qui concerne la sécurité et la protection de l'environnement ».

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