2. M. Jean-Marie Busseil, président de la chambre de commerce et d'industrie de la Drôme

« Notre chambre consulaire poursuit depuis 1972, une politique constante en faveur du développement du transport fluvial ; celle-ci s'est concrétisée par des investissements lourds et réguliers, tant sur le Port de Commerce que sur le Port de Plaisance, premier port fluvial de France , avec un projet d'extension de capacité.

Cette politique se traduit encore aujourd'hui par des investissements structurants pour nos équipements : allongement du quai du port de commerce, achat d'une grue pour le développement d'une activité de conteneurs 40 pouces, création de nouveaux bâtiments de stockage, etc...

A ce jour, une quinzaine d'activités (céréales, bentonite, bois, agrégats, charbon ...) transitent par notre port et génèrent un trafic de plus de 300 000 tonnes. En trente années c'est plus de 90 millions de francs constants qui ont été investis par notre organisme sur le port de commerce de Valence, avec l'appui des collectivités territoriales (Etat, Région, Département, CNR) .

La CCI de la Drôme, comme celles de l'ensemble du bassin Saône-Rhône, ont unanimement déploré l'abandon de la liaison à grand gabarit par le Doubs.

Nous pensons, en effet, qu'une liaison moderne entre les bassins Rhône-Saône et celui du Rhin est indispensable, d'une part pour la compétitivité du mode fluvial, d'autre part pour le développement économique de nos entreprises et enfin pour la valorisation des investissements déjà réalisés.

En effet, le mode fluvial représente un réel enjeu en matière de développement, sous réserve qu'une véritable stratégie, appuyée par une volonté politique forte et des moyens financiers appropriés, lui permettent de faire l'objet des mêmes investissements (modernisation, productivité, capacité, fiabilité) que les autres modes.

La voie d'eau dispose, à l'évidence, d'atouts propres. La mise en place d'une nouvelle organisation du transport fluvial de conteneurs entre Lyon et Fos illustre le potentiel de ce mode, toutefois il faut éviter de plaider son développement au seul motif de désengorgement de l'axe routier de la vallée du Rhône : le potentiel du mode fluvial est totalement disproportionné par rapport au volume du trafic routier qui asphyxie aujourd'hui le couloir rhodanien.

Membre du conseil économique et social Rhône-Alpes, j'ai pu constater que cette vision était partagée, puisque cette Assemblée a formulé des propositions très importantes en faveur du développement de la fonctionnalité transport du Rhône.

Par ailleurs, les chambres de commerce, à travers l'office interconsulaire des transports et des communications du Sud Est comme le CESR et le conseil régional Rhône-Alpes, viennent également de prendre position sur le projet d'actualisation de la concession de la CNR, marquant à nouveau leur attachement à un développement des activités fluviales et leur désapprobation face à l'Etat qui, à travers ce projet de cahier des charges, va prélever sur le Rhône la rente qui lui permettait d'autofinancer ses investissements...

Pour terminer, je me réjouis que les parlementaires se préoccupent du dossier Saône-Rhin, et me demande si l'occasion ne nous est pas naturellement offerte d'harmoniser les discours des défenseurs de la voie d'eau :

- est-il réaliste de relancer un concept de liaison grand gabarit par le Doubs, alors que ce projet n'a plus de déclaration d'utilité publique, que la maîtrise foncière a été anéantie (les terrains reviennent à leur propriétaire) et que le gabarit Freycinet fait aujourd'hui l'objet en compensation d'un plan de modernisation important tout au long du Doubs navigable ?

- quelle solution alternative défendre ?

- l'option Saône-Moselle, dont des études de faisabilité sont inscrites dans les contrats de plan des deux régions Rhône-Alpes et Lorraine ?

ou bien

- l'hypothèse d'un barreau parallèle au Doubs reliant la Saône (Port sur Saône) à Montbéliard et l'Alsace ?

Il est essentiel, pour des raisons évidentes d'efficacité, que l'ensemble des acteurs économiques, aux côtés des élus politiques concernés, adoptent une position commune, seule stratégie susceptible d'emporter une décision favorable du gouvernement ».

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