C. LES AUTRES COMPOSANTES DE LA DEMANDE INTÉRIEURE PÈSENT SUR LA CROISSANCE

Dans cette projection, la consommation des ménages et l'investissement des entreprises progressent plus vite que le PIB. Deux autres composantes de la demande intérieure progressent moins vite que le PIB, et tirent la croissance vers le bas. Il s'agit de l'investissement en logement des ménages, et surtout de la demande publique.

L'investissement en logement des ménages ne progresserait que faiblement à l'horizon de la projection.


FBCF des ménages (hors entreprises individuelles)

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

- 0,8

0,4

1,5

1,1

1,2

1,5

1,2

Cette atonie de l'investissement ne résulte pas des conditions de crédit, qui ne sont pas particulièrement restrictives. Elle peut plus sûrement s'expliquer par l'appréciation des prix de l'immobilier, qui rend plus coûteux l'achat de logements.

La deuxième composante de la demande intérieure qui pénalise la croissance est la demande des administrations publiques. Dans le scénario, l'hypothèse retenue est celle d'une croissance des dépenses publiques de 1,5 % par an. Le programme pluriannuel de finances publiques présenté par le Gouvernement pour 2004-2006 retient cet objectif de croissance des dépenses. La projection prolonge ces évolutions pour l'année 2007. La croissance de la masse salariale, des prestations sociales en espèces, et des intérêts versés serait faible.

Evolution des dépenses des administrations publiques
(déflatées par les prix de consommation)

en points de PIB

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Ensemble des dépenses

52,6

53,7

53,4

52,8

52,3

51,9

51,6

Dont :

masse salariale

13,5

13,8

13,5

13,3

13,2

13,0

12,9

consommations intermédiaires

5,2

5,2

5,2

5,2

5,1

5,1

5,1

investissement

3,3

3,4

3,4

3,4

3,3

3,3

3,3

prestations sociales en espèces

17,8

18,3

18,3

18,0

17,8

17,7

17,6

intérêts versés

3,2

3,2

3,2

3,1

3,1

3,0

3,0

transferts versés

3,4

3,4

3,4

3,4

3,4

3,3

3,3


Taux de croissance en volume

Ensemble des dépenses

1,9

3,2

1,4

1,4

1,3

1,5

1,5

Dont :

masse salariale

1,8

2,9

0,9

1,0

1,2

1,2

1,2

consommations intermédiaires

0,4

2,0

1,5

1,6

1,9

2,3

2,0

investissement

6,0

2,0

2,8

1,8

1,9

2,0

2,3

prestations sociales en espèces

2,0

3,5

2,6

1,2

1,0

1,7

1,5

intérêts versés

0,9

3,3

0,9

0,6

0,7

0,7

1,0

transferts versés

1,0

1,4

1,5

2,1

2,0

0,6

1,9

Source : INSEE, calculs OFCE

Il convient de noter que cette hypothèse est restrictive par rapport à la tendance passée des dépenses publiques. La dépense publique a, en effet, augmenté de 2,2 % par an, en moyenne, sur la période 1990-1995, puis encore de 1,7 % sur la période 1995-2000. Tenir l'objectif suppose donc une grande rigueur tant au niveau des créations d'emplois, que des augmentations de salaires, ou de l'évolution de l'investissement public.

L'objectif de progression des dépenses d'assurance maladie (+1,8 % par an en moyenne) apparaît particulièrement restrictif au regard des tendances passées. Les prestations de santé versées par les administrations de Sécurité sociale ont augmenté de 6 % en 2001, de 6,6 % en 2000, et de 3,2 % en 1999. Il paraît important à votre rapporteur que les pouvoirs publics se dotent d'instruments nouveaux, et efficaces, de maîtrise des dépenses de santé, sans lesquels il paraît difficile d'envisager une inflexion nette de la croissance de ces dépenses dans les années à venir.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page