2. Un risque de déflation en Allemagne ?

Au sein de la zone euro, l'Allemagne se rapproche de la situation japonaise par une quasi-stagnation du PIB.

L'inflation y demeure cependant positive (1,4 % en 2002), à un taux proche de ceux observés aux Etats-Unis (1,6 %) et en France (1,9 %).

Le FMI estime que l'Allemagne fait partie des quatre pays dont l' « indice de risque de déflation » est le plus élevé. Il écrit que dans ce pays « la probabilité qu'une déflation modérée se produise l'année prochaine est considérable ».

La faible croissance observée dans ce pays provient en effet des facteurs qui sont habituellement en oeuvre lors d'une déflation :

- le taux de conversion du mark en euros a été surévalué de 10 % à 20 % (ce qui provient notamment de la politique monétaire menée à la suite de la réunification de l'Allemagne) ;

- la Banque centrale européenne mène une politique adaptée non à la situation de l'Allemagne, mais à celle de l'ensemble de la zone euro ;

- le système bancaire est fragile (faible rentabilité et faible valorisation).

3. Un risque de déflation pour plusieurs Etats de la zone euro ?

Il n'est pas impossible que la désinflation touche plusieurs Etats de la zone euro.

Certes, selon les termes du FMI, « une propagation internationale généralisée de la déflation semble improbable », du fait de la flexibilité des taux de change et de la possibilité des Etats d'adapter leur politique économique à un risque de déflation.

Cependant, ces facteurs stabilisateurs ne jouent pas dans le cas de la zone euro. En effet, « là où les taux de change sont fixes, notamment dans le cas d'une union monétaire, l'ajustement aux chocs de demande négatifs serait considérablement plus prolongé, parce qu'il s'effectuerait à travers les prix nationaux plutôt que par le taux de change. Cela rend plus probable que se développent des anticipations de déflation, avec des conséquences délétères supplémentaires sur la demande ».

Ainsi, selon le FMI, « si la déflation apparaissait en Allemagne et se révélait durable, des pressions pourraient se transmettre assez rapidement à d'autres pays de la zone euro, en particulier à travers le système financier ».

Selon le FMI, les Etats de la zone euro les plus menacés par un risque de déflation seraient, outre l'Allemagne, la Belgique, la Finlande et le Portugal.

Par ailleurs, la concurrence des pays émergents constitue un facteur de déflation pour l'ensemble des pays développés.

Un facteur de risque pour l'ensemble des pays développés : la concurrence des pays émergents

De 1995 à 2001, la proportion des importations de la zone euro en provenance d'Asie est passée de 17 % à 20 %, du fait notamment de l'augmentation des importations de produits chinois (passée de 4 % à 8 % du total).

Les coûts de production étant bas dans ces pays, il en résulte une pression à la baisse sur les prix des produits industriels, par rapport aux services (baisse du prix relatif de l'ordre de 20 % aux Etats-Unis, dans la zone euro et au Japon depuis 1990), et même de manière absolue, aux Etats-Unis (depuis 2001) et au Japon (depuis 1993).

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