C. UNE VOLONTÉ D'AFFIRMATION DANS LES RELATIONS EXTÉRIEURES

L'accession au pouvoir de M. Vladimir Poutine s'est également traduite par la volonté de reconquérir une influence à l'extérieur, après les errements de la politique étrangère russe à la fin de l'ère Eltsine.

Ainsi, la politique extérieure conduite par le président russe paraît désormais se structurer autour de trois axes :

1. Un rapprochement avec l'Occident

Si le discours de M. Vladimir Poutine a été marqué, à ces débuts, par l'importance qu'il accordait aux Nations-Unies, au multilatéralisme et au respect du droit international, il a sensiblement évolué vers un rapprochement en direction de l'Occident et, en premier lieu, avec les Etats-Unis , à la suite des attentats du 11 septembre 2001.

Ce rapprochement s'opère sous le thème de la lutte contre le terrorisme, ce qui permet à la Russie de justifier aux yeux de ses partenaires la politique répressive qu'elle conduit en Tchétchénie. Ainsi, le Kremlin a soutenu l'intervention militaire américaine contre le régime des Talibans à la suite de ces attentats, en autorisant la présence des Etats-Unis en Asie centrale (Ouzbékistan, Turkménistan et Tadjikistan).

Par la suite, le partenariat avec les Etats-Unis a débouché sur de nouvelles modalités d'association entre la Russie et l'OTAN (nouveau conseil OTAN - Russie) et sur la signature, en mai 2001, d'un nouveau traité de réduction des armes stratégiques.

Certes, ce rapprochement avec les Etats-Unis n'est pas exempt de tensions comme à l'occasion de l'intervention américaine en Irak, à laquelle Moscou était opposé.

En dépit de son caractère asymétrique -les Etats-Unis étant économiquement et militairement très supérieurs à leur partenaire russe-, cette relation particulière avec les Etats-Unis permet à la Russie d'exister de nouveau comme une puissance respectée au plan international . Force est toutefois de constater qu'elle se fait au détriment d'une politique claire à l'égard de l'Union européenne qui est pourtant son premier partenaire commercial.

2. La mise en oeuvre d'une diplomatie économique

L'adoption d'une véritable politique économique a pour ambition d'intégrer la Russie à l'économie mondiale , en vue notamment de favoriser sa modernisation.

Ainsi, la doctrine de politique étrangère de M. Vladimir Poutine, adoptée en juin 2000 se fixe notamment comme objectif « la création des conditions externes favorables à la croissance et à la fondation d'une économie de marché ».

Cette orientation de la politique étrangère est confortée par le choix d'un rapprochement avec l'Occident. Les Etats-Unis et l'Union européenne lui ont ainsi accordé en 2002 le statut « d'économie de marché ». De même, la Russie est devenue membre à part entière du G8. Quant aux négociations en vue de l'adhésion à l'OMC, elles progressent sûrement.

L'un des volets majeurs de cette diplomatie économique repose sur l'exportation de matières énergétiques . Il s'agit à la fois de procurer à la Russie des recettes destinées à favoriser son développement économique et de faire en sorte qu'elle devienne l'interlocuteur privilégié des Etats-Unis et de l'Union européenne dans ce domaine. Les nombreux projets logistiques et portuaires visant à faciliter les exportations de pétrole et de gaz vers ces deux partenaires attestent de cet objectif qui se traduit également par l'instauration d'un « dialogue énergétique » avec les Etats-Unis.

3. La préservation des liens avec « l'étranger proche »

Enfin, le troisième axe de la stratégie extérieure de M. Vladimir Poutine apparaît comme une constante de la politique étrangère russe : il s'agit de conforter l'influence de la Russie sur ses voisins immédiats .

Cela passe notamment par la recherche d'une interdépendance économique et énergétique au sein de la CEI et par l'entretien de liens privilégiés avec la Biélorussie, l'Arménie ainsi que, depuis peu, avec l'Azerbaïdjan.

La Russie continue, en outre, à utiliser les « conflits gelés » dans cette zone pour justifier le maintien d'une présence militaire ou politique (Moldavie/Transnistrie, Haut-Karabakh, Géorgie/Abkhazie). Cependant, la bienveillance de la Géorgie à l'égard des réfugiés tchétchènes constitue une préoccupation pour la Russie qui la conduit à porter une grande attention à ce pays.

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