B. UNE ÉCONOMIE SOUTENUE PAR LA MANNE PÉTROLIÈRE MAIS ENCORE FRAGILE

1. Le rétablissement des indicateurs macroéconomiques

Sur le plan économique, le premier mandat de Vladimir Poutine s'est achevé sur des résultats positifs attestés par l' évolution très favorable de tous les indicateurs macro-économiques .

Depuis 1998, le PIB s'est accru de 40% et le niveau de la production industrielle de 45%. La croissance demeure soutenue, avec un rythme annuel supérieur à 6% depuis 1999 et un gain de 7% en 2003.

Le budget et les comptes extérieurs sont excédentaires , la dette publique se résorbe . S'agissant du budget de l'Etat, l'excédent représentait 1,4% du PIB en 2002 et 1,7% en 2003, ces surplus étant transférés à un fonds de stabilisation budgétaire. L'excédent des paiements courants, dû notamment aux exportations de produits énergétiques, a permis une reconstitution rapide des réserves de changes. Procédant à des remboursements anticipés, la Russie est parvenue à réduire considérablement sa dette extérieure, passée en dessous de 40% du PIB.

Par ailleurs, certains des signes les plus tangibles de la crise de 1998 sont effacés. Les arriérés de salaires n'ont plus cours dans la fonction publique et la part des échanges réalisés sous forme de troc ne représenterait plus que 15% du total des transactions, au lieu des deux tiers lors de la crise.

2. L'apport considérable des hydrocarbures

Pour une large part, les bons résultats de l'économie russe proviennent du secteur énergétique , grâce à l'augmentation du volume des exportations et à la hausse des cours du pétrole.

Selon les statistiques officielles, les secteurs pétrolier et gazier représentent à eux seuls 12% du PIB, près de 40% des recettes fiscales et environ la moitié des exportations. Une augmentation du prix du baril de 1 dollar représenterait donc 0,5 point de PIB et environ 6% de recettes supplémentaires pour le budget. Les experts de la Banque mondiale 5 ( * ) estiment pour leur part que le secteur énergétique représenterait près de 25% du PIB, ce qui mettrait en évidence une dépendance encore plus grande de l'économie vis à vis des exportations énergétiques et de la fluctuation des cours .

L'évolution des cours du pétrole a donc considérablement favorisé le redressement des indicateurs macroéconomiques ces dernières années. Toutefois, comme dans beaucoup de pays producteurs, la « rente pétrolière » s'accompagne d'effets pervers : elle pénalise la diversification de l'économie, retarde certaines réformes structurelles et rend la situation économique très dépendante de variables extérieures, ce qui a d'ailleurs motivé la création d'un fonds de stabilisation alimenté par les excédents budgétaires. L'une des conséquences de l'abondance en ressources naturelles et du contrôle étatique de leur prix de vente est la permanence d'industries extrêmement consommatrices en énergie, fonctionnant avec des technologies dépassées.

Les mesures fiscales mises en oeuvre par les autorités visent à accroître la taxation des exportations des secteurs rentiers, essentiellement le secteur pétrolier, pour alléger celle des secteurs de transformation et de services, ainsi que l'impôt sur le revenu.

* 5 Voir le rapport annuel sur l'économie russe publié en février 2004 par la Banque mondiale.

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