COMMENT RENDRE PLUS EFFICACE LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE L'OBÉSITÉ

Consciente de la nécessité d'enrayer la progression des cas d'obésité dans sa population, la France a mis en place le Programme national nutrition santé en 2000. Divers outils ou recommandations concernant le diagnostic, le traitement, la prise en charge et la prévention de l'obésité ont également été définis. Ces actions ont eu des effets ciblés mesurables, mais elles sont demeurées trop dispersées pour contrer véritablement l'épidémie.

L'étude menée par l'Inserm permet de dégager deux pistes pour améliorer l'efficacité des politiques menées : une meilleure prise en compte de l'ensemble des déterminants de l'obésité et le renforcement des partenariats entre les différents acteurs impliqués dans la prévention et le traitement de l'obésité.

PRENDRE EN COMPTE L'ENSEMBLE DES FACTEURS FAVORISANT L'OBÉSITÉ

Les actions de prévention et d'accompagnement destinées aux individus qui connaissent déjà des problèmes d'excès de poids sont bien sûr indispensables pour limiter l'ampleur des conséquences médicales les plus graves de l'obésité. Toutefois, si l'on souhaite réellement circonscrire l'évolution du phénomène, il convient d'agir sur l'ensemble de la population et sur les différents facteurs identifiés comme ayant une part de responsabilité dans sa survenance.

Un approfondissement des connaissances et de la détection des signes précoces de l'obésité

L'obésité est une maladie chronique évolutive qui, dans une grande majorité des cas, débute durant l'enfance ou l'adolescence puis tend à s'aggraver au cours de la vie. La prévention et, le cas échéant, le traitement doivent donc être entrepris dès le plus jeune âge.

Pour ce faire, une attention particulière doit être portée au dépistage et à la prise en charge des enfants et des adolescents présentant les premiers signes de la maladie. Plus largement, il est essentiel d'engager des actions de prévention destinées à l'ensemble de la population, afin de promouvoir dès l'enfance une éducation à la bonne santé reposant sur un comportement alimentaire sain et la pratique d'une activité physique.

En outre, pour affiner ces actions de prévention et de traitement, il apparaît aujourd'hui essentiel d' approfondir l'état des connaissances sur les facteurs déterminants les plus précoces de l'obésité et du surpoids, y compris in utero . Il convient donc de développer les recherches et de suivre plus particulièrement certaines grossesses à risque, liées à l'obésité, ou au contraire à la malnutrition, de la mère, à des problèmes d'alcoolémie ou de toxicomanie, etc.

Par ailleurs, l'évolution physiologique des enfants justifierait que l'on engage des études comparatives approfondies sur les conséquences respectives de l'allaitement (en fonction de l'alimentation et de la santé de la mère) et de l'alimentation par lait industriel (en fonction de la composition du produit) sur le poids et la morphologie des tout petits.

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