2. Du côté de l'offre

Les facteurs qui influencent l'offre sont beaucoup plus opaques. Sont évoqués pêle-mêle le niveau des réserves, le « pic de production », les progrès techniques, le prix du pétrole etc. Au cours de leurs auditions, vos rapporteurs ont pu constater l'absence de statistiques fiables sur l'état des réserves et la réalité du pic de production ainsi que les interrogations qui pèsent sur la capacité des pays producteurs à augmenter suffisamment leur production pour satisfaire la demande mondiale.

a) Les réserves

La notion de réserve renvoie à trois questions :

- Qu'avons-nous découvert et quel volume reste-t-il à découvrir ?

- Quelle fraction de ces quantités peut-on techniquement récupérer ?

- Les coûts de mise en production sont-ils suffisamment compétitifs pour permettre d'accéder à un marché ?

Elles peuvent être définies comme des accumulations identifiées qui peuvent être extraites de façon rentable avec les techniques d'aujourd'hui et sous les conditions économiques actuelles.

(1) Une notion mouvante en fonction des progrès technologiques et du prix du pétrole

La quantification des réserves est donc amenée à évoluer dans le temps puisqu'elle dépend de facteurs géologiques (la quantité de pétrole ultime présente dans le sol), économiques (l'augmentation du prix du pétrole rend de nouveaux gisements rentables), politiques (en fonction de la stratégie de production des pays producteurs) et techniques (les nouvelles techniques permettent à la fois de faire baisser le coût d'extraction du pétrole et d'exploiter des gisements jugés jusqu'alors inexploitables).

Il existe plusieurs types de réserves :

- les réserves prouvées, qui sont les réserves qui ont 90% de chance d'exister ;

- les réserves probables, qui sont les réserves qui ont 50% de chance d'exister ;

- les réserves possibles, qui sont les réserves qui ont entre 5 et 10% de chance d'exister.

Ces définitions ont été établies et officialisées en 1997 par la SPE (Society of Petroleum Engineers) et le WPC (World Petroleum Congress). Mais elles sont loin d'être universellement adoptées. Ainsi, on peut trouver des chiffres de réserves prouvées dont la chance d'exister est comprise entre 50 et 98%.

Une autre distinction est établie entre les réserves conventionnelles et les réserves non conventionnelles. Les hydrocarbures conventionnels sont ceux qui peuvent être produits dans les conditions techniques et économiques actuelles et prévisibles dans le futur. A contrario , les hydrocarbures non conventionnels sont ceux qui sont difficiles et coûteux à produire. Il est donc évident que la frontière entre ces deux types d'hydrocarbures évolue en fonction des progrès techniques et du prix du pétrole. Ainsi, dans les années 70, les gisements à plus de 200 mètres étaient considérés comme non conventionnels. Aujourd'hui, les nouvelles techniques permettent de forer à 3.000 mètres sous l'eau.

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