3. Les résultats macro-économiques : la France moins affectée que l'Europe

a) Résultats pour l'Europe

Pour l'ensemble de l'Europe, les résultats à court terme (2006) de NEMESIS indiquent une contraction du PIB de 0,5%. L'inflation est à court terme augmentée de 0,6% lors du passage du prix du pétrole de 30 dollars à 40 dollars et de 0,48% lors du passage de 40 à 60 dollars.

Les effets d'un choc lorsque le prix du pétrole passe de 30 à 60 dollars

Court terme

(2006)

Long terme

(25 ans)

Europe

France

Europe

France

Ecart de prix

(en %)

1.1

1

1.9

1.7

Ecart de PIB

(en %)

-0.5

-0.24

-1.6

-1.3

Ecart d'emploi

(en %)

-0.15

-0.11

-1.2

-0.9

NB : tous les chiffres indiquent un écart en niveau par rapport à une situation de référence sans hausse des prix du pétrole

L'emploi, la première année, ne va diminuer que de 0,15% mais cela est dû à la longueur des délais d'adaptation à l'emploi désiré. Il baisse ensuite assez rapidement de 0,3% et plus.

Au bout de 25 ans, avec un prix du brut maintenu à 60 dollars, le rythme de croissance et d'inflation a rejoint le rythme de référence.

En revanche, le niveau des prix demeure au dessus (+ 1,9%) du scenario de référence et celui du PIB est inférieur (- 1,6%). Le niveau total d'emploi est également inférieur (- 1,2%) à celui du scenario de référence.

En résumé, l'économie a retrouvé, avec ce prix du pétrole plus élevé, un taux de croissance du PIB en volume et en valeur identique à celui qu'elle aurait eu, au même moment, en l'absence de choc pétrolier. Néanmoins, la « perte » subie en début de période n'est pas comblée à l'horizon de long terme.

Il faut noter que ces résultats sont obtenus sous l'hypothèse de dépenses de l'Etat inchangées, alors qu'il y a moins de rentrées fiscales, ce qui crée un déficit « contra-cyclique » venant atténuer les impacts négatifs du choc.

b) Le cas de la France

La France est en moyenne moins affectée que l'Europe pour deux raisons : la première tient à ce que la fiscalité (qui amortit l'effet relatif du choc) est plus importante en France, ce qui implique une augmentation relative du prix des produits pétroliers plus faible en France ; la seconde résulte de l'importance du nucléaire, en principe insensible au prix du pétrole. Le prix de l'énergie augmente ainsi plus faiblement et le prélèvement extérieur est également plus faible.

Si le choc est de moindre ampleur pour la France, les mécanismes sont à peu près identiques à ceux de l'ensemble de l'Europe, à cela près qu'étant moins affectée en terme de coûts, la France va pouvoir gagner en compétitivité relative par rapport à ses partenaires de l'Europe et même du reste du monde.

A court terme et à long terme, les résultats sont qualitativement identiques à ceux de l'Europe mais de moindre ampleur : -0,24% de PIB pour la France contre -0,5% pour l'Europe à court terme. A long terme, l'écart relatif de PIB tend à se réduire.

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