H. ENQUETE IPSOS : SYNTHÈSE DES RÉSULTATS

Note méthodologique :

Cette enquête a été réalisée par téléphone auprès d'un échantillon national représentatif de 502 français âgés de 15 ans et plus les 6 et 7 janvier 2006 et de 200 professionnels de santé (50 médecins généralistes libéraux, 75 médecins spécialistes hospitaliers et 75 infirmiers(ères) hospitaliers) du 10 au 13 janvier 2006.

Pour le grand public, un échantillon de 500 individus, pour un intervalle de confiance à 95%, induit une marge d'erreur variant de 1,91 à 4,38 selon le pourcentage observé.

Pour les professionnels de santé, une taille d'échantillon de 200 individus pour un intervalle de confiance à 95%, induit une marge d'erreur variant de 3,02 à 6,93 selon le pourcentage observé.

Chacun de ces échantillons sont parfaitement représentatifs de l'univers étudié (la population française d'une part, les professionnels de santé d'autre part) selon la méthode des quotas.

Les résultats détaillés sont donnés en annexe 11.

Les inquiétudes face à une hospitalisation

Les risques d'infections constituent l'élément qui inquiète le plus les français dans le cadre d'une hospitalisation (73%). Viennent ensuite les erreurs médicales (67%) et la découverte d'une autre maladie à l'occasion de cette hospitalisation (62%). L'isolement (49%) et l'anesthésie (48%) et beaucoup plus en retrait les examens médicaux (28%) et les piqûres (14%) constituent des inquiétudes plus secondaires.

Les femmes craignent plus souvent l'anesthésie (56% vs 39% pour les hommes) et les examens médicaux (36% vs 20% pour les hommes). Les publics les plus jeunes (moins de 35 ans) se déclarent plus souvent inquiétés par les erreurs médicales (73% vs 63% pour les 35 ans ou plus).

Lorsqu'on demande aux professionnels de santé ce qui inquiète le plus les patients selon eux, l'anesthésie arrive en tête (75%), devant le risque d'infection (59%), le fait que l'on découvre une autre maladie (57%) et les erreurs médicales (55%). Il existe donc un décalage entre le grand public et les professionnels de santé dans la hiérarchie des inquiétudes des français, avec des professionnels de santé qui surestiment l'inquiétude liée à l'anesthésie.

Connaissance des infections nosocomiales

42% des français associent spontanément le mot `nosocomiales' aux infections que l'on peut contracter à l'hôpital. Ce sont plus souvent :

o les femmes que les hommes (46% vs 38%),

o les publics plus âgés (45% pour les 35 ans et plus vs 35% pour les moins de 35 ans),

o les individus appartenant aux foyers aisés (30% pour un foyer dans la tranche de revenus la plus faible vs 57% dans la tranche la plus élevée),

o et ceux dont le niveau d'études est élevé (16% auprès de ceux qui n'ont pas diplôme vs 68% pour les individus au moins bac +2).

Les personnes interrogées sont au total 83% à avoir déjà entendu parler des infections nosocomiales (plus souvent les 35 ans et plus : 90% vs 71%, les foyers aisés : 94% vs 77%, les individus dont le niveau d'études est élevé : 93% vs 70%).

Les professionnels de santé interrogés sous-estiment largement la connaissance du grand public, puisque selon eux, seulement 48% des français en moyenne ont déjà entendu parlé de ce type d'infection.

Les grands médias (télévision, presse, radio) et le bouche-à-oreille constituent de loin le principal mode de connaissance (respectivement 78% et 67%).

Les risques et le niveau d'information

Pour la majorité des français (58%), les infections nosocomiales représentent un risque important lié à l'hospitalisation. Cette crainte est plus forte chez les femmes (62% vs 55% hommes), dans les foyers à faibles revenus (61% vs 49%) ou auprès des individus dont le niveau d'étude est faible (65% vs 48%). Du côté des professionnels de santé, ils sont 51% à penser que c'est un risque important s'ils devaient eux-mêmes être hospitalisés.

Il existe un déficit net d'information : les ¾ des français se sentent mal informés sur ces infections (23% très mal informés, 50% mal informés).

Ce déficit d'information s'avère plus marqué :

o en province (76% vs 68% en Ile-de-France) ;

o dans les agglomérations rurales (75% vs 65% en agglomération parisienne) ;

o dans les foyers à faibles revenus (84% vs 60% dans les foyers à revenus élevés) ;

o auprès des individus dont le niveau d'étude est faible (89% vs 60% pour un niveau d'étude élevé).

Les professionnels de santé quant à eux minimisent légèrement ce déficit d'information puisqu'ils estiment que 68% des français sont mal informés.

Sur un plan personnel, 88% des professionnels de santé s'estiment bien informés sur les infections nosocomiales.

Le niveau d'information exprimé le plus élevé est celui des infirmières hospitalières (95%), suivi des médecins spécialistes (89%), les médecins généralistes étant un peu plus en retrait (78%).

Les français comme les professionnels de santé ont une relativement bonne estimation de la proportion de patients hospitalisés touchés par les infections nosocomiales (respectivement 11% et 12% en moyenne). A noter que les infirmiers(ères) évaluent une incidence plus forte (16%).

Les facteurs de risques et les conséquences de la prescription d'antibiotiques

Selon les professionnels de santé interrogés :

o c'est lors d'un séjour en réanimation (64%) que le risque d'infection nosocomiale est le plus fréquent. On constate que les réponses données par les infirmiers(ères) hospitaliers sont plus éclatées (48% réanimation, 27% hospitalisation prolongée, 23% intervention chirurgicale) que celles des médecins qui citent davantage la réanimation (respectivement 72% pour les MG et 75% pour les spécialistes hospitaliers) ;

o les germes impliqués le plus fréquemment sont présents avant tout dans les locaux hospitaliers (42%) et dans une moindre mesure chez les autres malades (23%) ou le malade lui-même (19%), mais peu chez le personnel hospitalier (11%).

La quasi-totalité des professionnels de santé interrogés (93%) pensent que la prescription inappropriée d'antibiotiques accroît la difficulté de traiter les infections nosocomiales et 70% qu'elle accroît leur l'incidence.

Image des infections nosocomiales

Pour près des ¾ des français (73%), les patients sont informés lorsqu'une infection nosocomiale est déclarée mais pas dans tous les cas (oui systématiquement : 24%, oui parfois : 49%). Les professionnels de santé sont plus nombreux à le penser (91% au total : 24% : systématiquement, 67% : parfois).

S'agissant de l'évolution de la fréquence des infections nosocomiales, 36% des français pensent qu'il y en a moins en France qu'il y a une dizaine d'années (25% autant, 30% davantage, 9% ne savent pas) et 37% qu'il y en a moins en France que dans les autres pays européens (40% autant, 7% davantage, 16% ne savent pas).

Les professionnels de santé sur ce point, se montrent plutôt en phase avec le grand public sauf pour le comparatif avec les autres pays européens où ils sont plus nombreux à penser qu'il y en a autant (57% vs 40%) et moins nombreux qu'il y en a moins (19% vs 37%).

L'ensemble des français (96%) s'accordent sur le fait que l'hygiène est le principal moyen de diminuer le risque d'infections nosocomiales ; pour 73%, `on peut mourir d'une infection nosocomiale' ; pour 61%, plus on reste longtemps à l'hôpital plus on a de risque d'avoir une infection nosocomiale ; pour 58%, les infections nosocomiales constituent le principal danger lié à la fréquentation des hôpitaux.

En revanche, les français sont partagés (50% d'accord - 48% pas d'accord) sur l'affirmation selon laquelle `ce n'est pas parce qu'on est malade qu'on a plus de risque de contracter une infection nosocomiale'.

Ils ne pensent pas que les infections nosocomiales se soignent facilement ou que les personnes qui rendent visite à leurs proches peuvent aussi avoir une infection nosocomiale.

La loi Kouchner de mars 2002

Un professionnel de santé sur deux (51%) déclare connaître le nouveau mécanisme de réparation des infections nosocomiales introduit par la loi Kouchner du 4 mars 2002 (56% des généralistes, 64% des spécialistes hospitaliers et 33% des infirmiers(ères) hospitaliers).

Leurs attentes dans ce domaine s'avèrent relativement élevées puisque près des ¾ des professionnels de santé interrogés souhaiteraient disposer d'une information sur les taux d'infection par établissement.

Le recours à la justice

Enfin, 61% des français seraient prêts à aller devant un juge pour être dédommagés s'ils étaient eux-mêmes directement concernés par une infection nosocomiale (plus souvent les jeunes, ceux qui craignent les risques d'infections, ceux qui se sentent mal informés, ceux qui pensent que ces infections constituent un risque important).

Du côté des professionnels de santé, 62% déclarent craindre qu'un patient engage leur responsabilité ou celle d'un autre médecin devant le juge pour obtenir réparation des conséquences dommageables d'une infection nosocomiale (46% pour les MG, 65% pour les médecins hospitaliers et 68% pour les infirmier(ères) hospitaliers). Ce sont logiquement les personnels hospitaliers qui redoutent le plus le recours à la justice.

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