3. Un nouveau venu : le « Visionex »

M. Olivier Sigoignet, administrateur de la Confédération française des jeux automatiques (CFA), citée plus haut, directeur de la Société New game NG Sistem, créée en 1987, est membre fondateur de l'Association des opérateurs de services et de loisirs interactifs (ASL). Il propose un nouveau produit : le « visionex ».

Il s'agit d'une borne interactive, dotée d'écrans, de caméras, de claviers, de délivreur de tickets et de documents imprimés, combinant l'offre de divertissements et de jeux avec celle de plusieurs produits donnant accès, sur internet, aux contenus de la Société de l'information avec une technologie de communication dotée du haut débit et du sans fil : Adsl, Wimax, Wifi, Bluetooth .

Pour la société, cette offre est compatible et cohérente avec les efforts des pouvoirs publics pour développer et vulgariser l'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) car, si la France rattrape assez vite son retard sur l'accès à l'internet, elle ne le fait pas vraiment dans l'équipement des lieux publics (77 % des connexions s'effectuent au domicile contre 7 % dans des lieux publics - données 2003).

En échange d'un accès payant par monnayeur (1 euro minimum) à internet, la borne donne un accès total à internet, permet toutes les informations pratiques, toutes les consultations de la toile, et donne accès au jeu concours promotionnel gratuit du système.

Celui-ci est sans obligation d'achat, pour respecter la législation française, et totalement gratuit.

Pendant ce temps là, l'écran supérieur de la borne offre gratuitement toutes les informations nationales ou locales que les autorités souhaiteront y voir figurer.

Cette initiative est intéressante à plusieurs égards , à commencer par cette promotion d'internet qui, par le biais des divertissements et des jeux, faciliterait la vulgarisation de cet outil essentiel.

M. Olivier Sigoignet désire prendre ses distances avec la CFA, à qui il reproche son manque de discernement stratégique et surtout son manque de réussite avec les pouvoirs publics.

Il constate, en effet, que sur 700 professionnels concernés, à peine 120 sont membres de la CFA : il escompte leur adhésion à ses objectifs mais à condition qu'ils souscrivent à une charte de comportement, un code de conduite, prenant en compte les problèmes de dépendance au jeu et conforme aux orientations du gouvernement quant au jeu responsable.

Les bornes interactives de l'ASL seraient toutes reliées à un serveur unique, il en résulterait une centralisation des sécurités anti-fraudes et une transparence des activités et de leur gestion qui pourraient apporter à l'Etat les garanties d'un contrôle facile et peu coûteux.

L'ambition de l'ASL est d'en placer des dizaines de milliers dans des lieux publics, sachant bien qu'il y a plusieurs sortes de lieux.

La première catégorie que le projet veut conforter est représentée par les bars, cafés, hôtels, restaurants, campings, etc 37 ( * ) .

La deuxième, moins habituelle : gares, aéroports, réseaux de transports urbains, etc.

La troisième, encore plus difficile à convaincre : mairies, postes, organismes sociaux, ANPE, etc.

Cette offre est d'une nature fondamentalement différente de celles de la CFA : comme pour ces dernières, votre rapporteur souhaite que l'Etat veuille bien prendre le temps nécessaire à les étudier.

Les fabricants et les distributeurs de ce genre de machines souhaitent faire abroger une disposition de la loi de 1983 qui a instauré un nouveau système particulièrement sévère de prohibition de tous types d'appareils pouvant servir de support à un jeu d'argent.

Effectivement, pour les jeux d'adresse (on est bien dans le champ d'activité des machines récréatives dont nous parlons), sont interdits tous les appareils « qui font gagner plus de 5 parties gratuites ou un gain en espèce ou en nature ».

Sont, en outre, prohibés :

- l'importation et la fabrication des dits appareils ;

- leur détention, la mise à disposition de tiers, l'installation et l'exploitation dans des lieux publics, sur la voie publique ;

- leur exploitation dans des lieux privés.

Le détenteur, qu'il soit ou non l'exploitant, peut être poursuivi.

* 37 Profession véritablement sinistrée avec une baisse de 34 % du nombre de ces établissements entre 1983 et 1998.

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