B. DE NOUVELLES OFFRES PLUS OU MOINS LÉGALES

1. Lotos et loteries de toutes nature

Comme le rapport I l'avait déjà mentionné, toutes les loteries et autres lotos sont soumis à une autorisation, plus ou moins rigoureuse selon leur nature.

Ainsi, pour les loteries, c'est le code de la consommation qui règle la publicité mensongère et la loi fixe bien les règles concernant le désintérêt et le but non lucratif.

La direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes y veille.

Cela est de plus en plus nécessaire parce que, sous le couvert aimable, convivial, voire philanthropique de ces manifestations, peuvent se développer d'autres entreprises à caractère éminemment lucratif et qui ne respectent pas les règles (voir plus loin, chapitre sur les instruments actuels de régulation de l'offre et de répression des jeux illicites).

2. Le poker : un engouement pour ses clubs, l'internet et les parties illégales

Effectivement, ce jeu, inventé aux USA, bénéficie d'un engouement, d'une vogue remarquable dans notre pays.

Les parties illégales, organisées dans des arrière-salles ont toujours existé, subsistent et se terminent toujours de la même façon : descente de police, constats etc.

Ainsi, le 16 janvier 2005 à Bagnolet, aux Lilas et en Seine-Saint-Denis, 30 personnes ont été interpellées, 12 déférées au parquet, de l'argent, des livres de comptes et des armes ont été saisis.

La présence de ces dernières tend à faire penser que les organisateurs ne faisaient pas partie des institutions charitables du quartier.

Les clubs de poker, entre amis, sur invitations, se déroulant dans des domiciles privés, sont d'une tout autre nature et les limites que trace la loi dans ce domaine ne semblent pas outrageusement bafouées. La vogue en est très répandue chez les jeunes. Ceci rejoint ce que votre rapporteur a noté dans l'évolution des goûts de la clientèle des cercles de jeux de Paris.

Les cercles Haussmann et Anglais, consultés, ont insisté sur la désaffection de leur clientèle, pour la plupart, des jeux de table traditionnels, tels que baccarat ou chemin de fer, au profit du black jack et surtout du poker dont ils ont 10 à 20 tables tous les soirs.

Le problème essentiel concernant le poker reste l'explosion qu'il connaît sur internet et dans les programmes de télévision.

Un jeune cadre qui a créé un site informatique « poker.com » a été submergé par 1.700 visites en 2006. L'association France poker a attiré, en 2006, 100.000 visiteurs, contre 6.000 en 2004.

De toute évidence, les Français s'enthousiasment pour ce jeu, dont le grand joueur privé Michel Abecassis dit « qu'il faut trois secondes pour l'apprendre et toute une vie pour le maîtriser ».

L'essor du poker est le même aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Allemagne. L'exemple suivant illustre l'effet internet pour cette activité : partygaming est un site de poker en ligne créé en 1997, situé à Gibraltar (bien entendu !), il gère trois sites différents dont l'un, partypoker.com, détient à lui seul 54 % du marché mondial. Son chiffre d'affaires a été, en 2004, de 602 millions de dollars, avec une marge opérationnelle de 58 %. 781,6 millions d'actions ont été émises. Sa valorisation boursière atteint 906 millions de livres (1,36 milliard d'euros) en 2006.

Partygaming est, paraît-il, la plus grosse IPO (Initial public offering) d'une dotcom 38 ( * ) à la City depuis 5 ans... !... ?

La télévision monte en marche, vole au secours de la victoire et programme à tout va des émissions de prestige : Paris Première diffuse en janvier 2005 le tournoi des as (200.000 téléspectateurs). Eurosport et Canal + programment le poker sur leurs antennes : Poker tour de 2005, Heads up Poker, World Poker Tour, etc...

L'argent en jeu contribue à faire du poker un jeu fascinant et attractif.

* 38 Dot com : cyber-entreprises vivant de leurs activités sur internet.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page