XIV. LES CONDITIONS D'EFFICACITÉ DES AIDES À L'EMPLOI EN DIRECTION DES JEUNES

A. PRÉALABLE : LES JEUNES, LE CHÔMAGE ET LES AIDES À L'EMPLOI

1. En août 2006, le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans présents sur le marché du travail s'établissait à 21,6 % . Cette situation n'est pas propre à la France mais, comme le montre le tableau en annexe 18, notre pays fait partie des pays dont le taux de chômage des jeunes est plus élevé que la moyenne.

.

2. Une politique spécifique d'aide à l'emploi des jeunes peut être justifiée d'un point de vue économique par la vulnérabilité particulière des jeunes face au chômage.

- Les jeunes sont plus sensibles que les autres actifs aux variations conjoncturelles par un phénomène dit de « sursensibilité » au cycle économique. En bas de cycle, les réductions du nombre de recrutements frappent d'abord les jeunes et les licenciements concernent en priorité les contrats précaires, pour lesquels les jeunes sont relativement plus représentés. En sens inverse, en haut de cycle, les jeunes sont relativement favorisés dans les recrutements en raison de salaires moyens plus faibles.

- Les jeunes ont une productivité moyenne plus faible en raison de la durée limitée de leur expérience. Or, ce différentiel ne peut être compensé par un ajustement salarial à la baisse en raison de l'existence d'un salaire minimum.

- Les jeunes peu qualifiés souffrent d'un certain nombre de handicaps supplémentaires. Ils sont davantage frappés par l'augmentation générale des qualifications requises par les employeurs induite par le progrès technique et la concurrence des pays émergents. De plus, ils bénéficient moins du rôle du diplôme comme indice permettant à l'employeur d'évaluer la productivité potentielle d'un futur salarié. Les jeunes peu qualifiés souffrent également, en période de chômage élevé, d'un effet de « déclassement » des emplois : des emplois relevant de niveaux de qualification peu élevés sont de plus en plus pourvus par des jeunes qualifiés.

3. Les jeunes constituent une cible majeure pour les aides à l'emploi : ils représentent, à eux seuls, plus de 50 % des bénéficiaires des politiques d'emploi ciblées 131 ( * ) .

4. Le graphique suivant montre la répartition des 727 000 jeunes bénéficiaires des mesures d'aide à l'emploi à fin 2005 . On relève la prédominance quantitative de l'apprentissage .

Graphique n° 13 Comment se répartissent les 727 000 jeunes bénéficiaires d'aides à l'emploi ? (en %, décembre 2005)

Source : d'après données DARES

Par ailleurs, en décembre 2005, 10 000 jeunes étaient en insertion par l'activité économique et 135 000 en CIVIS.

* 131 Hors mesures de retrait d'activité type préretraites (source : DARES).

Page mise à jour le

Partager cette page