D. ENTRE LEADERSHIP RÉGIONAL ET AFFIRMATION SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE : LA PLACE À PART DE L'ARABIE SAOUDITE.

Si le Royaume saoudien a longtemps entretenu des différends frontaliers avec ses voisins (Qatar, Koweït et surtout Yémen), ses relations sont désormais apaisées grâce à la signature de nombreux accords bilatéraux.

Le Royaume cherche à assurer sa sécurité et à contribuer à la stabilité régionale tout en maintenant des relations aussi solides que possible avec l'allié et protecteur américain. Cette relation fondamentale avec les Etats-Unis qui s'appuie notamment sur le « Pacte de l'Uss Quincy » a été, pour l'essentiel, préservée en dépit de la crise de confiance consécutive au 11 septembre 2001.

1. Un pôle historique régional d'équilibre

L'un des fondements du lien privilégié entre l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis :

« le Pacte de l'Uss Quincy »

Au début du XX ème siècle, Abdelaziz Ben Abdel Rahman Al Saoud, fondateur du Royaume saoudien moderne, voulant protéger l'indépendance du pays, décida de prendre, le premier, contact avec les Etats-Unis, seule puissance non colonialisatrice de la région. Au début des années 1930, contraint par des finances publiques désastreuses, le monarque attribua à une compagnie américaine une concession de forage. Après de nombreux sondages, la Standard Oil Company of California (future ARAMCO) finit par découvrir des puits saoudiens. Cet approvisionnement arrivant à point pour les Etats-Unis dont l'économie était en plein essor, la relation entre les deux pays devint alors étroite.

Ainsi, le 14 février 1945, le président Roosevelt et Abdelaziz Ibn Saoud se réunirent à bord du croiseur Quincy, et signèrent le « Pacte de l'Uss Quincy ». Pendant 60 ans, les Etats-Unis se voyaient assurés un accès privilégié au pétrole du Royaume en échange d'une protection militaire en cas de besoin. Une forte alliance était donc scellée, avec des conséquences à venir sur la scène moyen-orientale. Lors de cet entretien le président Roosevelt tenta d'obtenir l'appui du roi pour la création d'un foyer national juif en Palestine, proposition qui se heurta à un refus catégorique. Son successeur, Harry Truman passa outre cette opposition et appuya fermement la création de l'Etat d'Israël en 1947.

La région cherche, en effet, à s'organiser comme en témoigne l'union douanière mise en place en 2003 par le CCEAG, avec en perspective, une future union monétaire, mais aussi le souhait d'harmonisation de l'impôt sur les sociétés et la future création d'une TVA. La région demeure néanmoins sous le « leadership » de l'Arabie Saoudite dont le PIB représente 55 % de celui des Etats membres du CCEAG et qui constitue un vrai pôle d'équilibre.

C'est d'ailleurs la lettre et l'esprit de l'accord « pétrole contre sécurité » ou « Pacte de l'Uss Quincy » (voir supra ), traduisant le souci américain de voir assurée la stabilité du premier producteur mondial de pétrole.

Mais le « Pacte de l'Uss Quincy » suppose une gestion délicate pour maintenir les équilibres internes en raison du sentiment anti-américain qui semble exister désormais au sein d'une partie de la population, exacerbé par les événements des territoires palestiniens depuis l'intervention américaine en Irak en mars 2003. Néanmoins, dans une vision pragmatique, les Etats-Unis et le Royaume saoudien s'efforcent de préserver leurs intérêts respectifs.

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