C. LA PERTE FINANCIÈRE LATENTE POUR LA CAISSE DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS LIÉE À UNE ACQUISITION DE 600 MILLIONS D'EUROS

L'acquisition, le 12 avril 2006, par la CDC de 2,25 % du capital d'EADS au cours de référence de 32,60 euros, livrable en trois échéances et pour un montant de 599.807.400 euros, a conduit la CDC à inscrire dans ses comptes des montants élevés de provisions pour dépréciation en raison de la forte baisse du cours de l'action.

Les données suivantes ont été communiquées à votre commission des finances, selon les normes comptables françaises et les normes internationales IFRS (qui reposent sur la valeur de marché) :

Provisions pour dépréciation semestrielles aux normes comptables françaises et internationales

(en millions d'euros)

Date

Provision brute en normes françaises

Provision brute en normes IFRS

Part de l'investissement initial

Cours de l'action EADS

30 juin 2006

180

180

30 %

22,46

31 décembre 2006

191

121

20,2 %

26,10

30 juin 2007

191

165

27,5 %

24,12

N.B : les comptes de l'exercice 2007 n'étant pas encore arrêtés fin février 2008, le montant définitif des provisions constituées au 31 décembre 2007 n'était pas disponible.

Source : Caisse des dépôts et consignations

Au 31 décembre 2007, le cours de l'action EADS était de 21,83 euros, laissant escompter un creusement (aux normes IFRS) des provisions pour dépréciation. Cet impact comptable illustre a posteriori le caractère inopportun de l'investissement réalisé par la Caisse des dépôts et consignations, mais devra sans doute être relativisé sur le long terme . Le cours de l'action EADS était cependant de 13,46 euros le 19 mars 2008, dans une configuration de marché il est vrai fortement baissière, après avoir atteint 26,29 euros le 2 janvier 2007 puis 24,75 euros le 25 octobre 2007.

L'horizon de placement de la Caisse des dépôts et consignations se situe en effet sur le long terme - au moins 5 ans dans le cas d'EADS 29 ( * ) - et les perspectives commerciales du groupe EADS sont assises sur un marché global de l'aviation civile dynamique. Au-delà de la conjoncture marquée par la crise des « subprimes » et du niveau élevé des cours du pétrole, qui pèsent sur le cours, il est concevable que l'action EADS retrouve son cours de référence de 32,60 euros à un terme plus ou moins éloigné.

* 29 Lors de son audition le 10 octobre 2007, M. Dominique Marcel, directeur financier de la CDC, a ainsi déclaré : « Nous ne serons complètement propriétaires des 2,25 % qu'en juin 2009. Compte tenu de notre horizon moyen de détention, le sujet se posera en 2012 ou 2015 ».

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