B. UN TAUX D'INSERTION DE L'ORDRE DE 40 %, TRÈS VARIABLE D'UN CENTRE À L'AUTRE

1. Un taux d'insertion global pour l'EPIDe de 37,5 % ou 40,2 %, selon la définition retenue

Les tableaux ci-après, élaborés à partir des données transmises par l'EPIDe, présentent les résultats des différents centres.

En chiffres arrondis, la situation est la suivante (en prenant en compte les seules promotions ayant au moins 12 mois d'ancienneté) :

a) depuis sa création, l'EPIDe a accueilli 2.500 jeunes ;

b) parmi eux, 2.000 étaient encore présents au bout d'un mois, et sont donc considérés par l'EPIDe comme constituant son « effectif de référence » ;

c) à leur sortie de l'EPIDe, ces 2.000 jeunes se répartissaient de la façon suivante :

- environ 700 étaient réinsérés , c'est-à-dire, dans la quasi-totalité des cas, avaient retrouvé un emploi (dont 250 en CDI, les 450 autres devant se contenter d'un emploi précaire) ;

- environ 1.200 n'étaient pas réinsérés, dont 800 avaient été exclus ou avaient démissionné après le premier mois.

Une manière simple de mesurer le taux d'insertion consisterait à considérer comme des échecs les jeunes encore présents au centre au bout de 12 mois. L'EPIDe considère néanmoins que ces jeunes doivent être soustraits de l' « effectif de référence », afin de prendre en compte le seul flux. Selon que l'on retient la première ou la seconde définition, le taux d'insertion est de 37,5 % ou 40,2 %. Dans un souci de simplification, on retiendra dans les développements ci-après la première définition, ce qui ne doit pas être interprété comme une remise en cause de celle retenue par l'EPIDe.

Si on considère que la seule « vraie » insertion est l'insertion par un CDI, le taux d'insertion est alors de 12,7 % (13,6 % selon la méthodologie de l'EPIDe).

Parmi les jeunes ni exclus, ni démissionnaires après le premier mois, le taux d'insertion est de 62 % de l'« effectif de référence ».

Les résultats de l'EPIDe en matière d'insertion (bilan fin février 2008 ; promotions ayant atteint douze mois d'ancienneté)

(en nombre de personnes)

Accession à l'emploi

Total insertion
(retours à l'emploi
+formation
/qualifi-cation)

Absence d'insertion

Effectifs incorporés

Effectif de référence (J+30)

CDI

CDD>OU=6 MOIS

Intérim> ou = 3 mois

Autres (1)

Total

Formation qualifiante après contrat

Total

Dont : jeunes encore présents au centre

Dont : jeunes exclus ou démission-naires après 1 mois

MONTRY

510

449

98

23

19

60

200

5

205

244

16

143

MONTLHERY

607

424

87

13

1

61

162

15

177

247

11

182

VAL DE REUIL

321

260

20

37

5

18

80

19

99

161

11

88

DOULLENS

291

222

5

8

0

33

46

0

46

176

30

92

ST CLEMENT

151

106

7

6

3

7

23

1

24

82

1

58

VELET

138

98

1

31

4

8

44

12

56

42

3

31

LAON COUVRON

111

84

9

0

1

6

16

7

23

61

9

46

ALENCON/GIEL

85

73

3

3

0

10

16

1

17

56

8

39

BURDIGNIN

44

39

4

0

2

9

15

0

15

24

4

18

LANRODEC

42

37

4

6

0

2

12

2

14

23

7

13

ETRELLES

44

36

2

5

2

3

12

3

15

21

5

14

BELFORT

29

27

0

2

0

6

8

2

10

17

4

9

LANGRES

35

24

0

0

1

0

1

3

4

20

8

9

COMBREE

19

18

3

0

0

7

10

0

10

8

1

4

AMBRONAY

19

17

0

2

0

1

3

1

4

13

5

8

AUTRANS

19

17

2

0

0

1

3

3

6

11

4

7

TOTAL

2465

1931

245

136

38

232

651

74

725

1206

127

761

(1) Contrats d'apprentissage, de professionnalisation, pacte junior.

Les données fournies par l'EPIDe ne portent que sur 16 des 23 centres existant actuellement. En effet, ne sont pas pris en compte :

- les centres de Strasbourg, Bordeaux, Margny-lès-Compiègne, Marseille, Bourges/Osmoy et Cambrai, créés depuis février 2007, et donc trop récents pour qu'il soit possible de les évaluer ;

- le centre de Haute Maison, « satellite » du centre de Montry.

Source : d'après les informations transmises par l'EPIDe

Les résultats de l'EPIDe en matière d'insertion (bilan fin février 2008 ; promotions ayant atteint douze mois d'ancienneté)

(en % de l'effectif de référence)

Effectifs incorporés

Effectif de

référence (J+30)

Accession à l'emploi

Formation qualifiante après contrat

Total insertion

Absence d'insertion

CDI

CDD>ou
=6 mois

Intérim>
ou = 3 mois

Autres retours à l'emploi (1)

Total des retours à l'emploi

Défini-tion EPIDe (2)

Sur les jeunes ni exclus ni démission-naires après 1 mois

Total

Dont : jeunes encore présents au centre

Dont : jeunes exclus ou démission-naires après 1 mois

MONTRY

113,6

100,0

21,8

5,1

4,2

13,4

44,5

1,1

45,7

47,3

67,0

54,3

3,6

31,8

MONTLHERY

143,2

100,0

20,5

3,1

0,2

14,4

38,2

3,5

41,7

42,9

73,1

58,3

2,6

42,9

VAL DE REUIL

123,5

100,0

7,7

14,2

1,9

6,9

30,8

7,3

38,1

39,8

57,6

61,9

4,2

33,8

DOULLENS

131,1

100,0

2,3

3,6

0,0

14,9

20,7

0,0

20,7

24,0

35,4

79,3

13,5

41,4

ST CLEMENT

142,5

100,0

6,6

5,7

2,8

6,6

21,7

0,9

22,6

22,9

50,0

77,4

0,9

54,7

VELET

140,8

100,0

1,0

31,6

4,1

8,2

44,9

12,2

57,1

58,9

83,6

42,9

3,1

31,6

LAON COUVRON

132,1

100,0

10,7

0,0

1,2

7,1

19,0

8,3

27,4

30,7

60,5

72,6

10,7

54,8

ALENCON/GIEL

116,4

100,0

4,1

4,1

0,0

13,7

21,9

1,4

23,3

26,2

50,0

76,7

11,0

53,4

BURDIGNIN

112,8

100,0

10,3

0,0

5,1

23,1

38,5

0,0

38,5

42,9

71,4

61,5

10,3

46,2

LANRODEC

113,5

100,0

10,8

16,2

0,0

5,4

32,4

5,4

37,8

46,7

58,3

62,2

18,9

35,1

ETRELLES

122,2

100,0

5,6

13,9

5,6

8,3

33,3

8,3

41,7

48,4

68,2

58,3

13,9

38,9

BELFORT

107,4

100,0

0,0

7,4

0,0

22,2

29,6

7,4

37,0

43,5

55,6

63,0

14,8

33,3

LANGRES

145,8

100,0

0,0

0,0

4,2

0,0

4,2

12,5

16,7

25,0

26,7

83,3

33,3

37,5

COMBREE

105,6

100,0

16,7

0,0

0,0

38,9

55,6

0,0

55,6

58,8

71,4

44,4

5,6

22,2

AMBRONAY

111,8

100,0

0,0

11,8

0,0

5,9

17,6

5,9

23,5

33,3

44,4

76,5

29,4

47,1

AUTRANS

111,8

100,0

11,8

0,0

0,0

5,9

17,6

17,6

35,3

46,2

60,0

64,7

23,5

41,2

TOTAL

127,7

100,0

12,7

7,0

2,0

12,0

33,7

3,8

37,5

40,2

62,0

62,5

6,6

39,4

(1) Contrats d'apprentissage, de professionnalisation, pacte junior.

(2) L'EPIDe considère que le taux d'insertion est égal au nombre de personnes insérées divisé par l'effectif de référence diminué des volontaires pour l'insertion encore présents au centre au bout de 12 mois.

Les données fournies par l'EPIDe ne portent que sur 16 des 23 centres existant actuellement. En effet, ne sont pas pris en compte : les centres de Strasbourg, Bordeaux, Margny-lès-Compiègne, Marseille, Bourges/Osmoy et Cambrai, créés depuis février 2007, et donc trop récents pour qu'il soit possible de les évaluer ; le centre de Haute Maison, « satellite » du centre de Montry.

Source : d'après les informations transmises par l'EPIDe

2. Des disparités liées à une logique régionale

Le taux d'insertion varie fortement d'un centre à l'autre. Il est en effet compris (si l'on prend comme dénominateur l' « effectif de référence ») entre 20-25 % pour les centres de Langres, Doullens et Saint Clément, et près de 60 % pour les centres de Velet et Combrée.

La qualité de l'emploi à la sortie de l'EPIDe est également très variable , et non corrélée au taux d'insertion. Ainsi, le centre ayant le taux d'insertion le plus élevé, celui de Velet, n'a inséré aucun jeune avec un CDI. Inversement, celui de Laon-Couvron, dont le taux d'insertion de 30,7 % est nettement inférieur à la moyenne nationale (de 37,5 %), insère tout de même 10,7 % de son effectif de référence (contre une moyenne nationale de 12,7 %) avec des CDI.

Ces différences semblent s'expliquer en grande partie par les disparités économiques régionales , comme le montre le graphique ci-après.

Le taux d'insertion des différents centres :
présentation en fonction de l'implantation géographique
(bilan fin février 2008 ; promotions ayant atteint douze mois d'ancienneté)

(en %)

Centre

Région

Département

Insertion (% de l'effectif
de référence)

CDI

Hors CDI

TOTAL

MONTRY

Ile de France

Seine-et-Marne

21,8

23,9

45,7

MONTLHERY

Essonne

20,5

21,2

41,7

LAON COUVRON*

Picardie

Aisne

10,7

16,7

27,4

DOULLENS

Somme

2,3

18,4

20,7

VELET

Franche-Comté

Haute Saône

1,0

56,1

57,1

BELFORT

Territoire de Belfort

0,0

37,0

37

LANGRES

Champagne Ardennes

Haute Marne

0,0

16,7

16,7

VAL DE REUIL

Haute Normandie

Eure

7,7

30,4

38,1

ETRELLES*

Bretagne

Ille-et-Vilaine

5,6

36,1

41,7

LANRODEC

Côtes-d'Armor

10,8

27,0

37,8

ALENCON/GIEL**

Basse Normandie

Orne

4,1

19,2

23,3

COMBREE

Pays de la Loire

Maine-et-Loire

16,7

38,9

55,6

AUTRANS

Rhône-Alpes

Isère

11,8

23,5

35,3

BURDIGNIN

Haute-Savoie

10,3

28,2

38,5

AMBRONAY*

Ain

0,0

23,5

23,5

ST CLEMENT LES PLACES

Rhône

6,6

16,0

22,6

TOTAL

12,7

24,8

37,5

*Fermeture programmée en 2008. **Fermeture du centre de Giel programmée en 2008 (mais pas de celui d'Alençon). ***Plus un centre de cohésion.

Source : d'après les données fournies par l'EPIDe

Les centres dont le taux d'insertion est le plus faible sont ceux du Nord . Ainsi, les taux d'insertion des centres de Doullens et Laon (Picardie) sont de respectivement 20,7 % et 27,4 %, ce qui est nettement inférieur à la moyenne (37,5 %).

A cette exception près, les taux d'insertion sont voisins pour chacune des grandes régions géographiques retenues.

En ce qui concerne la qualité de l'insertion, les centres de l' Est (Velet, Belfort, Langres) ne connaissent quasiment aucune insertion par CDI. Inversement, l'insertion par CDI est très élevée dans les centres d'Ile-de-France (Montry et Monthléry), puisqu'elle y concerne respectivement 21,8 % et 20,5 % de l'effectif de référence, et près de la moitié des insertions.

Les centres d'Ile-de-France présentent, en outre, la caractéristique d'avoir le nombre de jeunes le plus élevé : 355 pour Montry et 427 pour Monthléry. Cela est logique : pour fonctionner, l'EPIDe a besoin de mettre une offre en relation avec une demande. La demande des entreprises en Ile-de-France est, en effet, particulièrement importante.

Il n'existe en revanche pas de lien entre le taux d'encadrement et le taux d'insertion.

3. Un facteur explicatif essentiel des écarts de performance des centres : le taux de chômage régional

Si le taux de chômage départemental a peu d'impact sur le taux d'insertion d'un centre, le taux de chômage régional est en revanche un facteur non négligeable, comme le montre le graphique ci-après.

Taux de chômage régional (1) et taux d'insertion

(en %)

(1) 4 e trimestre 2007. *Fermeture programmée en 2008. **Fermeture du centre de Giel programmée en 2008 (mais pas de celui d'Alençon).

Sources : INSEE, EPIDe

Ainsi, le taux d'insertion , de l'ordre de 50 % pour les centres situés dans une région où le taux de chômage est de 6 % (cas des deux centres de Bretagne, Etrelles et Lanrodec), n'est que de 30 % pour ceux situés dans une région où le taux de chômage est de 8,5 % (cas des deux centres de Picardie, Laon Couvron et Doullens).

Les performances de certains centres s'écartent nettement de ce que semblerait impliquer le taux de chômage régional. Ce phénomène peut se produire à la hausse (Combrée, Velet) comme à la baisse (Saint-Clément des Places, Alençon), sans qu'il soit possible à votre rapporteur spécial d'identifier les causes de ces écarts. La direction de l'EPIDe considère que ceux-ci proviennent en grande partie du facteur humain.

Des écarts de performance qui proviennent en grande partie du facteur humain,
selon l'EPIDe

« Au-delà des résultats d'insertion consolidés au niveau de l'établissement, on observe des écarts significatifs dans la performance atteinte par les différents centres EPIDe ; la fourchette est en effet à large spectre, qui va de 63 % à 21 % en matière de taux d'insertion.

« Les centres ayant une ancienneté de plus de deux ans, qui ont déjà capitalisé de l'expérience réussissent plutôt et hormis un cas, se situent au-delà du taux d'insertion moyen affiché par l'établissement.

« Les centres lancés il y a moins d'un an situés au coeur des grandes agglomérations réussissent rapidement : Bordeaux, après six mois, affichait ainsi un taux d'insertion de 38 %.

« Les centres à la peine sont des centres qui cumulent des handicaps importants (déficit de vivier jeunes, éloignement des zones économiques, carence dans les transports collectifs) ; ce constat milite assurément pour un redéploiement de la maquette de l'établissement, les centres se devant d'être situés au plus près des besoins des jeunes et des entreprises.

« Malgré tout le facteur humain est un élément à ne pas sous-estimer : ainsi le professionnalisme et l'implication des équipes en place ont permis à certains centres dont l'implantation était objectivement peu favorable à l'exercice de la mission de dégager des résultats plus qu'honorables. Il en est ainsi de Combrée (59 %), d'Autrans (46 %), de Lanrodec (47 %). »

Source : réponse de l'EPIDe à une question posée par votre rapporteur spécial

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