C. CETTE VARIABILITÉ GÉOGRAPHIQUE DES TAUX D'INSERTION IMPLIQUE DE CLARIFIER RAPIDEMENT LES OBJECTIFS DE L'EPIDE

Les considérations ci-avant ont des conséquences importantes en ce qui concerne les objectifs de l'EPIDe .

Deux grandes orientations sont en effet possibles.

1. Si l'objectif est d'éviter la désocialisation complète de certains jeunes : privilégier l'implantation des centres dans les zones connaissant un fort taux de chômage

La première consisterait à considérer que l'objectif essentiel de l'EPIDe est d'éviter la désocialisation totale de certains jeunes. Il conviendrait alors de fixer un objectif quantitatif , et d'attribuer à l'EPIDe les moyens financiers correspondants.

Les centres de l'EPIDe devraient, en ce cas, être préférentiellement implantés dans les régions ayant un taux de chômage élevé. C'est, en effet, dans ces régions que le risque de désocialisation est le plus important, et où il est plus facile pour un centre de « recruter » localement des volontaires.

2. Si l'objectif est de favoriser le retour à l'emploi : privilégier l'implantation des centres dans les zones où les entreprises recrutent

Une seconde orientation serait, au contraire, de considérer que l'EPIDe doit véritablement insérer des jeunes, c'est-à-dire, dans la quasi-totalité des cas, leur permettre de trouver un emploi.

Il conviendrait alors, pour accroître le taux d'insertion, actuellement de 37,5 %, d'implanter préférentiellement les centres dans des régions connaissant un faible taux de chômage. On a, en effet, vu que le taux d'insertion variait de près de 30 % dans les régions ayant un taux de chômage de 8,5 % à environ 50 % dans celles ayant un taux de chômage de 6 %.

L'impact d'un tel redéploiement géographique des moyens pourrait être significatif. Si le taux d'insertion était ainsi porté de 37,5 % à, par exemple, 50 %, l'efficacité de l'EPIDe serait améliorée d'un tiers, à coûts inchangés.

Par ailleurs, fermer tous les centres dont le taux d'insertion est inférieur à 40 %, et les remplacer par des centres ayant un taux d'insertion de 40 %, permettrait, pour un coût inchangé, d'accroître d'environ 17 % le nombre de jeunes trouvant un emploi.

Votre rapporteur spécial considère que c'est cet objectif d'insertion par l'emploi qui doit être privilégié.

Recommandation n° 6 de votre rapporteur spécial : mieux adapter la carte des implantations de l'EPIDe, afin de localiser les centres à proximité des entreprises qui recrutent.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page