2. Une maladie potentiellement durable

En plus des conséquences économiques importantes dont elle est à l'origine, la FCO est une maladie potentiellement durable, comme l'ont indiqué tant les experts scientifiques entendus par votre rapporteure spéciale, que le ministère de l'agriculture et de la pêche.

a) Un outil vaccinal qui ne pourra qu'en diminuer, dans un premier temps, l'impact sanitaire sans l'éradiquer

Selon le ministère de l'agriculture et de la pêche, si l'on se réfère aux situations sanitaires de pays atteints par la FCO depuis plusieurs années, il est vraisemblable que la FCO sera « une maladie avec laquelle il va falloir apprendre à vivre » 17 ( * ) .

Dans son avis du 14 décembre 2007, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) indiquait également : « dans un avenir plus lointain, l'objectif [d'éradication] pourrait être atteint ; cependant la probabilité de réussite qui lui est associée est « faible » en raison : du nombre considérable d'animaux d'espèces réceptives à vacciner ; de la méconnaissance de la couverture immunitaire (possiblement partielle) associée au vaccin ; de l'impossibilité d'évaluer le rôle des animaux sauvages en tant qu' hôtes réservoirs ».

La vaccination, seul outil de lutte efficace, permettra donc de diminuer l'impact sanitaire de la maladie, voire, à terme, d'espérer l'éradication du sérotype contre lequel la lutte vaccinale est engagée. Mais plusieurs campagnes de vaccination seront, pour cela, nécessaires , comme ce fut le cas pour la fièvre aphteuse.

Par ailleurs, l'évolution de la répartition mondiale de la FCO ne permet pas d'exclure que la France, et de manière plus générale l'Europe, soient touchées par un ou plusieurs des 24 sérotypes connus de fièvre catarrhale , notamment en raison de l'effet conjugué de l'intensification des échanges commerciaux et du réchauffement climatique qui entraîne une progression de la FCO vers l'Europe. L'introduction au mois de novembre 2007 du sérotype 1 dans le sud de la France en est un exemple.

b) L'introduction probable d'autres sérotypes : l'exemple du sérotype 1

La France partage, en effet, cette spécificité avec l'Espagne d'être touchée à la fois par le sérotype 8 et le sérotype 1 de la maladie .

L'introduction du sérotype 1 dans le sud de la France en 2007 ne répond cependant pas à la même logique que celle du sérotype 8. En effet, l'apparition de la forme 1 de la maladie s'explique davantage, comme pour les autres sérotypes de la maladie, par la remontée progressive de la FCO vers le bassin méditerranéen à la faveur du réchauffement climatique.

La FCO de sérotype 1 est ainsi d'abord apparue dans le sud de l'Espagne au mois de juillet 2007, puis au mois de septembre 2007 au sud du Portugal.

En France, les premiers cas ont été répertoriés au mois de novembre 2007. Depuis, 9 cas sont recensés 18 ( * ) , dont 3 l'ont été en 2007 et 6 en 2008. Ils concernent trois départements : les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et la Gironde.

Il convient néanmoins de noter que la problématique liée au sérotype 1 est assez différente de celle du sérotype 8 , en raison de sa moindre diffusion, de la manifestation plus réduite des symptômes de la maladie chez les bovins et, surtout, de l'existence d'un vaccin contre cette forme de la maladie.

Cependant, l'émergence de ce sérotype n'est pas sans poser de problèmes pour les départements soumis à la double campagne de vaccination - contre le sérotype 1 et le sérotype 8 - comme cela sera décrit plus loin dans le présent rapport.

La situation épidémiologique européenne au 7 juillet 2008 - sérotype 1 de la FCO

Source : European surveillance network for bluetongue (« BTV-net system »)

* 17 Réponse au questionnaire adressé par votre rapporteure spéciale à M. Jérôme-André Gauthier et Mme Emmanuelle Soubeyran, conseillers auprès de M. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche.

* 18 Point d'information sur la situation épidémiologique de la France continentale au 1 er juillet 2008.

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