3. Il se diversifie dans le domaine des biocarburants pour couvrir tout le « spectre » du marché

Désireux d'anticiper sur les évolutions à venir du marché et faisant preuve de la même lucidité qui fut la sienne au lendemain du 1 er choc pétrolier, le Brésil a la volonté de ne plus limiter son seul champs d'expertise au bio-éthanol, mais bien de se diversifier « tous azimuts ».

a) Le biodiesel : un secteur jusqu'alors peu valorisé

L'attention portée au biodiesel est récente et consacrée par une loi de janvier 2005 autorisant, de manière facultative, l'incorporation de 2 % de biodiesel dans le diesel fossile (programme B2), jusqu'au 1 er janvier 2008, date à compter de laquelle cette incorporation est devenue obligatoire.

Cette même loi prévoit une augmentation progressive de ce taux d'incorporation jusqu'à atteindre 5 % (programme B5) en 2013. Cependant, selon certains observateurs, il n'est pas exclu que le Brésil anticipe ce calendrier d'incorporation et entame le programme B5 dès 2010.

En effet, même s'il est réservé depuis les années 1970, aux véhicules utilitaires et de transport collectifs, le diesel reste le carburant le plus consommé au Brésil, ce qui explique l'intérêt de développer le biodiesel.

En outre, un argument social vient appuyer cet intérêt économique : contrairement à l'éthanol, la production de biodiesel est fondée sur une agriculture familiale, de petits producteurs subsistant grâce à la culture des oléagineux.

Les enjeux du biodiesel brésilien

Mélangé au diesel fossile par incorporation progressive, le biodiesel obéit à une triple vocation : économique , puisqu'il s'agit de réduire la facture du diesel qui compte pour 46 % du marché national des carburants, écologique puisqu'il répond aux exigences du protocole de Kyoto en matière de réduction de gaz à effet de serre et enfin sociale en ce qu'il doit aider plusieurs centaines de milliers de familles de petits producteurs de régions peu développées (du Nordeste notamment) à sortir de la misère. En effet, pour être habilité à produire du biodiesel, une usine doit utiliser de la matière première en provenance de l'agriculture familiale selon des taux variant de 10 % à 50 % selon les Etats. Ainsi, selon le ministère du développement agraire, le secteur du biodiesel emploierait près de 100.000 petits agriculteurs.

Au Brésil, 80 % de la matière utilisée pour la fabrication du biodiesel est constituée d'huile de soja, qui représente entre 75 % et 85 % du coût total de production. Mais le prix de l'huile de soja a doublé en deux ans.

De plus, le soja n'est pourtant pas la plante offrant le meilleur rendement (600 litres de diesel par hectare) mais il présente l'intérêt d'être facilement disponible. Si l'huile de palme (5.000 litres par hectare) et le jatropha, espèce végétale dont le fruit s'apparente au pignon de pin (4.000 litres par hectare) sont les plantes au meilleur rendement, leur coût de production est bien supérieur à celui du biodiesel issu du soja et nécessiterait de grands investissements. Le gouvernement cherche à encourager la culture du ricin, deux fois plus rentable que le soja.

Source : ministère des affaires étrangères et européennes

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