C. IL PEUT DONC FAIRE JOUER LES SYNERGIES ENTRE LES DIFFÉRENTS SECTEURS ÉCONOMIQUES

1. Les synergies entre les secteurs agricole et industriel

Le Brésil n'est pas seulement une puissance agricole, il dispose de capacités anciennes et reconnues dans le secteur industriel qui représente 38 % du PIB brésilien . Le développement agricole du Brésil ne s'est donc pas réalisé « hors sol », mais a pu plonger ses racines dans un terreau industriel particulièrement dense et riche.

Il est vrai, cependant, que ce secteur est principalement concentré dans les Etats de São Paulo et de Rio dont les PIB sont comparables à ceux des pays d'Amérique latine (avec plus de 180 milliards de dollars US de PIB, l'Etat de Rio se situe entre la Colombie et le Chili) et même d'Europe (436 milliards de dollars US pour l'Etat de São Paulo, soit l'équivalent du PIB de l'Autriche et un montant supérieur à celui de la Suisse).

São Paulo et Rio de Janeiro : des Etats à l'échelle d'un pays

L'Etat de São Paulo : près de 249.000 km² , plus de 40 millions d'habitants dont 11 millions à São Paulo (et 19 millions pour l'agglomération).

Il s'agit du plus important Etat du Brésil en termes de puissance économique et financière. Il est également le premier Etat exportateur et importateur du pays.

Les principaux secteurs sont : l'agroalimentaire (l'Etat est de fait le leader mondial de la production de café, jus d'orange et sucre), l'industrie (elle représente 42 % du PIB industriel national grâce notamment aux filières aéronautique et automobile), le commerce, la finance (l'Etat concentre 68 % des opérations financières du pays) et les services.

Son PIB est de 727 milliards de reais (262 milliards d'euros, 436 milliards de dollars US 3 ( * ) ), soit le tiers du PIB national.

L'Etat de Rio de Janeiro : 44.000 km² , plus de 15 millions d'habitants dont 6 millions à Rio (et 12 millions pour Rio métropole). Le gouverneur est M. Sergio Cabral, que votre délégation a rencontré à Rio, mais aussi à Paris en mai 2008, lors de son déplacement en France.

Il s'agit de la deuxième économie du pays. Les secteurs les plus dynamiques sont l'industrie pétrolière (18 % du PIB de l'Etat, dans lequel Petrobras a son siège, et 84 % de la production pétrolière nationale), l'automobile et surtout le secteur des services (62 % du PIB) et le tourisme.

Son PIB est de 305 milliards de reais (109 milliards d'euros, 183 milliards de dollars US 4 ( * ) ), soit 13 % du PIB national.

Source : missions économiques (DGTPE)

Ainsi, le Brésil s'est affirmé comme la 4 ème puissance mondiale dans le domaine de l'aéronautique (la 1 ere en ce qui concerne la construction d'avions régionaux avec l'entreprise Embraer), et la 8 ème puissance mondiale dans les secteurs de la sidérurgie, de la plasturgie et de la production automobile.

S'agissant des forages pétroliers, avec une extraction de pétrole brut supérieure à 2 millions de barils par jour grâce, notamment, aux technologies de pointe d'extraction en eaux ultra-profondes, le Brésil est en mesure de rivaliser avec bon nombre d'Etats du Golfe persique.

Dès lors, la puissance industrielle du Brésil se manifeste bien entendu dans le secteur agroalimentaire, support de l'agronégoce et véritable moteur de toute l'économie brésilienne, qui fait l'objet d'un accompagnement public très suivi en dépit de l'affichage d'un comportement très libéral de la part des autorités publiques.

L'agronégoce, moteur de l'économie brésilienne

Dans son ensemble, c'est-à-dire en incluant les activités amont et aval (intrants, machinisme, transformations industrielles etc), l'agronégoce brésilien représente plus de 25 % du PIB et emploie plus de 35 % de la population active (plus de 17 millions d'emplois).

Le secteur est dominé par quatre filières : le complexe soja (19,5 % du total export), les viandes (19,3 %), les produits de la filière bois (15,1 %) et le secteur du sucre-éthanol (11,3 %).

Poussé par le niveau élevé des prix des matières premières agricoles, l'agronégoce brésilien demeure un secteur particulièrement performant à l'export. Ainsi, en 2007, les exportations agroalimentaires ont augmenté de 18 % par rapport à 2006 et ont représenté 36,4 % du total exporté par le Brésil.

Source : ministère des affaires étrangères et européennes

* 3 Selon le taux de conversion 10 reais brésiliens = 6 dollars américains et 3,6 euros (juillet 2008).

* 4 Idem.

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