B. UN SYSTÈME DE FORMATION SOUS TENSION BUDGÉTAIRE, QUI NOURRIT UNE GRANDE CRÉATIVITÉ

Le budget de la formation des marins s'élève à 500 millions de livres par an, ce qui représente 15 % des crédits de la marine. Sur ce total, 120 milliards de livres sont consacrées à la rémunération des personnels en formation.

1. La « Defense Training Review »

Les Britanniques se sont livrés à un exercice global de révision de leur outil de formation militaire.

Lancée en 1999, la « Defense Training Review » a été publiée en 2001.

Tout en reconnaissant la qualité de l'appareil de formation, elle a délivré un constat global de « surpréparation » des personnels et de coût élevé, notamment pour la phase 2 (4,2 milliards de livres), de spécialisation, et souligné la nécessité :

- d'une modernisation des méthodes pour s'adapter à l'évolution des technologies et du besoin opérationnel,

- d'une meilleure intégration entre armées, mais aussi avec le civil, en multinational, et d'un renforcement de la formation au management et au leadership. Le fait que la formation soit assurée par les différentes armées est considéré comme la source d'un manque de cohérence et de mise en perspective du point de vue « défense ».

- d'une amélioration du rapport coût efficacité. Elle a notamment fait le constat de la persistance d'un nombre trop élevé d'implantations, les frais de fonctionnement représentant 40 à 50 % des coûts d'un centre de formation.

La « Defense Training Review » est assortie d'un calendrier de mise en oeuvre de ses principales propositions

2. Une mutualisation très poussée entre les armées

L'intérêt du système britannique est sa vision globale. Les centres de formation se comportent comme des prestataires de services à l'égard des armées. Ils bénéficient d'une large autonomie tant dans les méthodes que dans la gestion. Fortement regroupés, après la fermeture et le regroupement de nombreux sites, ils ont atteint une taille critique qui permet de réaliser des économies d'échelles.

La mutualisation de certaines formations entre les armées n'a pas seulement pour objectif de réaliser des économies, elle présente également un avantage en termes opérationnels.

Une des conséquences les plus notables de la Defense training review est un projet de partenariat public-privé particulièrement ambitieux qui représente 14 milliards de livres sur 30 ans. Ce projet vise à assurer la formation de spécialité des trois armées, dans des domaines où les besoins sont proches, sur un campus de Défense situé à St Athan, dans le sud du pays de Galles, où est actuellement implanté un centre de formation de l'armée de l'air.

Il consiste dans un vaste programme immobilier réalisé ex nihilo et financé, pour partie, par la vente de sites existants, réduisant le nombre d'implantations de 30 à 10. Le contrat devrait être signé en 2008 pour une durée de 30 ans et une mise en oeuvre à partir de 2011.

Afin de ne pas donner à ce projet le caractère d'une université de la Défense « civile », le ministère de la Défense a décidé de maintenir un ratio de 40 % du temps de formation assurée par des militaires.

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