B. LES FRACTURES CULTURELLES

1. Le risque numérique

Le problème de la cyberdépendance semble prendre de l'importance. 6 à 8 % des internautes seraient ainsi dans l'usage excessif ou dépendant du réseau informatique.

Une enquête réalisée sur les loisirs devant écran (Internet, jeux vidéo et télévision) menée auprès de 444 élèves de 3 e scolarisés dans l'ensemble des collèges publics et privés d'une grande ville du Nord de la France fait apparaître une forte dépendance à Internet pour 7 % des collégiens, aux consoles de jeux pour 7 % d'entre eux et à la télévision pour 5 %. Bien qu'utilisant des équipements de la famille, les loisirs devant écran se déroulent la plupart du temps sans les parents, en lien physique ou virtuel avec des jeunes de même âge, appartenant à la fratrie ou au réseau amical.

Les conséquences de cette dépendance sont extrêmement néfastes pour le développement des adolescents : usage compulsif de l'ordinateur ou de l'Internet, mensonges sur la nature de l'activité menée, désinvestissement des relations familiales ou amicales...

Par ailleurs, la consultation intensive des sites pornographiques par les adolescents sur Internet (voir à cet égard le rapport de M. David Assouline précité) pose des problèmes comportementaux et relationnels qui déstabilisent les rapports entre les filles et les garçons. Des stratégies claires doivent à cet égard être mises en oeuvre pour éviter les abus les plus dangereux .

Enfin, la révolution numérique a entraîné une habitude de la gratuité (quotidiens d'information gratuits, téléchargements gratuits ou illimités), qui fait peser des menaces sur la pérennité de la production culturelle. Prenant acte de ces risques, le législateur vient au demeurant d'adopter la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet.

2. Les fractures sociales

Si certains ont une pratique culturelle abusive sur Internet, d'autres souffrent au contraire d'être exclus des loisirs culturels. Selon les enquêtes menées par le ministère de la culture, ils représentent environ 10 % de la population jeune , mais sont en nette régression depuis une trentaine d'années (seule une personne sur six née entre 1976 n'a pratiqué, au cours de sa jeunesse, aucune activité culturelle, contre une sur trois pour les personnes nées avant 1935).

Par ailleurs, si la fracture numérique existe entre les zones urbaines sensibles et la France entière, elle s'estompe fortement pour le public jeune . Ainsi, tous publics confondus, la fréquence quotidienne d'accès à Internet est la suivante : 23 % des habitants de ZUS et 34 % des internautes, mais 43 % des jeunes de ZUS contre 45 % des jeunes internautes (évaluation par un sondage IPSOS de novembre 2008 à la demande de la Caisse des dépôts et consignations). Toutefois, aucune donnée n'est encore diffusée sur la manière dont est utilisée Internet selon l'âge ou la situation sociale.

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