4. Les recherches portant sur des procédés d'analyse plus rapides et moins coûteux

La lourdeur des procédures d'extraction, de détection et de quantification de la chlordécone dans les échantillons analysés a deux conséquences directes.

Elle pèse sur les coûts d'analyse et retarde les résultats.

L'amélioration du système d'analyse passe donc par la recherche de méthodes de détection et de quantification plus rapides.

Plusieurs axes de recherche sont explorés (SPME, immunofluorescence, utilisation de polymères à empreinte moléculaire qui permettent l'extraction spécifique d'une molécule, méthode dite « Querchers »).

En l'état des informations dont disposent vos rapporteurs, il semble que les recherches sur la méthode dite SPME soient les plus avancées.

La macro-extraction en phase solide (SPME-Solid phase macro extraction) dérive de procédés employés en parfumerie pour caractériser les arômes.

Grâce à un film polymère (l'extractant), on piège la chlordécone et la chromatographie en phase gazeuse permet de la quantifier.

L'analyse se fait en 45 minutes et est répétée, ce qui signifie qu'on obtient un résultat en 1 heure 30, en économisant les 3 ou 4 jours nécessaires à l'extraction.

Le CIRAD met au point ce procédé sur les sols en Martinique, et sur les matrices végétales et animales à Montpellier.

En l'état, cette méthode n'est applicable qu'à de très petits échantillons (jusqu'à 100 ug).

Mais, en attendant son adaptation à des échantillons plus importants, elle pourrait être utilisée en criblage rapide, ce qui permettrait d'éliminer les échantillons ne contenant pas de chlordécone.

Parallèlement, un autre procédé est développé par l'IRD sur les matrices de sol (spectrométrie proche de l'infra rouge) qui peut, actuellement, être utilisé en criblage sur des échantillons de 10 mg (soit cent fois plus lourds que ceux utilisés pour l'application de la méthode SPME).

Ces recherches doivent être poursuivies, en liaison avec le programme de l'Agence nationale de la recherche (ANR).

En 2008, celle-ci propose un programme « contaminants, écosystème, santé » reposant sur quatre grands axes :

- les déterminants environnementaux ;

- la dynamique des écosystèmes ;

- l'impact sur la santé ;

- les recherches méthodologiques et prénormatives.

Cette dernière rubrique inclut le « développement de nouvelles méthodologies expérimentales (...) par la détection, l'analyse et la mesure des contaminants ».

L'agence n'a malheureusement reçu aucun dossier concernant l'amélioration des méthodes de détection et de qualification de la chlordécone.

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