C. A LA RECHERCHE DE L'EXPOSITION AUX CHAMPS MAGNÉTIQUES

Ces différentes données d'émission de champs magnétiques, mesurées à une certaine distance d'appareils émetteurs, ne fournissent qu'une faible idée de l'exposition générale de la population et de l'exposition individuelle à ce type de champs.

Or, procéder à une telle estimation ou à une telle mesure se révèle très complexe mais pourtant essentiel pour tenter d'en mesurer les effets potentiels.

1. Les différentes méthodes de mesure de l'exposition

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour mesurer l'exposition aux champs magnétiques.

Il s'agissait, jusqu'à récemment, presque exclusivement de mesures indirectes.

L'exemple type et très connu est l'utilisation du code de câblage, c'est-à-dire le classement d'un logement en fonction de la distance à une ligne et le diamètre de câblage de cette ligne, qui a été utilisé dans leur étude de 1979 par Wertheimer et Leeper.

Cette approche simple a été encore utilisée récemment par Drapper dans son étude de 2005 (distance du lieu d'habitation à la naissance par rapport à une ligne à haute tension).

La distance à la ligne est une approximation de l'exposition. Elle est sensée la résumer, cependant elle ne prend en compte ni la charge de la ligne et ses variations, ni l'exposition à l'intérieur du domicile, ni bien entendu l'historique de l'exposition.

Les études ultérieures à 1979 ont, pour la plupart, calculé plus précisément l'exposition des personnes. Se sont notamment développées des mesures quasi directes de l'exposition dans des points fixes : la chambre à coucher, l'école, représentatifs de lieu de vie au cours de longues périodes dans une journée ou dans une année. Ces mesures permettent d'accroître la précision des données et de se rapprocher d'une mesure de l'exposition individuelle.

Des études plus récentes ont, quant à elles, cherché à connaître l'exposition individuelle en demandant à des personnes de porter un dosimètre portatif. Ces appareils permettent une mesure instantanée, toutes les trois secondes, mais ne permettent évidemment pas de disposer d'un historique ou, pour l'instant, de mesures dans la durée.

2. Trois études d'exposition de la population à l'étranger

La consultation de la bibliographie scientifique permet de retrouver trois études au Royaume-Uni (1999), en Allemagne (2001) et à Taïwan (2007) d'exposition générale de la population aux champs magnétiques d'extrêmement basses fréquences. Elles sont toutes les trois reprises dans le rapport de l'AFSSET.

Au Royaume-Uni, l'étude a porté sur 6 670 résidences. 2,3 % présentaient une exposition supérieure à 0,2 uT et 0,4 % une exposition supérieure à 0,4 uT dont 20 % seulement se situaient à proximité des lignes à haute tension (400 m d'une ligne).

En Allemagne, l'étude a porté sur 1 835 résidences. Dans 1,4 % des cas, la médiane était supérieure à 0,2 uT et dans 0,2 % à 0,4 uT. la distribution d'électricité apparaît souvent comme la responsable de ce surcroît d'exposition.

A Taïwan, ce sont 2 214 foyers qui ont été examinés, en lien direct avec la présence d'enfants de moins de 7 ans au domicile. L'exposition moyenne s'est établie à environ 0,12 uT. Une exposition moyenne supérieure à 0,4 uT se retrouvait dans 5,4 % des cas.

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