B. UNE MOBILISATION REMARQUABLE DES SECOURS

1. L'intervention immédiate des équipes et des moyens de la sécurité civile

La mission a constaté la réactivité du dispositif de secours, coordonné par les Préfets .

La mobilisation a été déclenchée dès réception de l'alerte rouge de Météo-France : activation du centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (COGIC), audioconférence entre services de l'Etat et grands opérateurs, mise en alerte des Préfectures et des Services départementaux d'incendie et de secours (SDIS), pré-positionnement des équipes de la sécurité civile dès le 27 février. En Vendée, une cellule de crise a été réunie le 27 février à 22 heures, tandis qu'une cellule opérationnelle était installée dès minuit.

Plusieurs messages d'alerte ont été envoyés par les Préfectures à chaque maire par différents moyens de communication (sms, e-mails et fax). La population a pris connaissance de cette alerte par les médias radiophoniques et télévisuels.

Devant ces alertes, les comportements ont varié. Le Préfet de Charente-Maritime a pu faire procéder à certaines évacuations, notamment au parc hôtelier de plein air accueillant des résidents l'hiver. Le Préfet de Vendée, en poste depuis quelques jours dans le département, ne disposait pas des éléments d'information suffisants pour faire évacuer certaines communes, en l'absence de demandes des maires. La plupart des communes n'étaient en effet pas couvertes par un plan communal de sauvegarde (PCS), et le dispositif d'évacuation ne pouvait être improvisé ( Cf. infra ). Contrairement à la Charente-Maritime, il n'existait pas en Vendée, sur la zone, de parc hôtelier de plein air habité.

Les SDIS ont cependant mobilisé tous leurs moyens dès la phase d'alerte et bénéficié d'importants renforts extra-départementaux et nationaux.

Dans les départements touchés par la tempête Xynthia quatre compagnies républicaines de sécurité (CRS), 565 gendarmes et plus de 2 000 sapeurs pompiers - dont près de 500 venus d'autres départements - sont intervenus. Lors de son audition, M. Alain Perret, directeur de la sécurité civile, a précisé que les pouvoirs publics avaient mobilisé dix sections des unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC), soit 330 hommes, à Angoulême et Poitiers, pour se prépositionner au plus près de la zone de tempête.

En Vendée , 500 sapeurs pompiers ont été appuyés par d'importants renforts (220 sapeurs pompiers, 112 personnes de la sécurité civile, une mission d'appui). En Charente Maritime, le SDIS a mobilisé 500 sapeurs pompiers avec des renforts (220 sapeurs pompiers, 156 personnes de la sécurité civile, 1 mission d'appui). Le nombre de véhicules mobilisés s'est élevé à 80 en Vendée et à 130 en Charente Maritime. En Gironde , le SDIS a positionné, dès le samedi 27 février au soir, 200 sapeurs pompiers en garde dans les centres de secours et 750 en astreinte. 524 demandes de secours ont donné lieu à 467 interventions.

Le dispositif terrestre de secours s'est ainsi révélé très efficace. En effet, 37 000 interventions de secours ont permis de sauver 1 500 personnes, secourues et évacuées par les sapeurs-pompiers et membres de la sécurité civile présents sur le terrain. Les services du SAMU et des Urgences ont dispensé les soins médicaux et géré l'évacuation des victimes dans le cadre du plan rouge vers les hôpitaux. Plusieurs embarcations et nageurs de surface sont intervenus pendant les opérations. Enfin, soixante pompes ont été installées, représentant une capacité de pompage de 26 000 mètres cubes à l'heure, et constituant l'intégralité de la réserve nationale disponible.

Les inondations du Var : un nouvel exemple de l'efficacité des secours et d'une mobilisation rapide des pouvoirs publics

Les inondations qui ont touché le Var dans la nuit du mardi 15 juin, ont eu un impact dramatique. La préfecture du Var, dans un communiqué daté du 25 juin, a fait état d'un bilan de 25 victimes , dont quatorze à Draguignan. La fédération française des sociétés d'assurances a évalué à 700 millions d'euros le coût pour les assureurs de ces inondations. Le préfet du Var a estimé à un millier le nombre d'entreprises touchées.

La mobilisation des secours a été forte. D'après le ministère de l'intérieur, à titre d'illustration, au cours de la journée du 16 juin, ce sont 1 600 sapeurs-pompiers ou militaires de la sécurité civile ainsi que 950 gendarmes départementaux et 200 fonctionnaires de la police nationale qui ont été mis à contribution. 1 350 hélitreuillages ont été effectués au total, dont une partie pendant la nuit. Des pannes de relais téléphoniques mobiles, occasionnées par des coupures d'électricité, ont toutefois compliqué la tâche des secouristes, comme l'a signalé le 16 juin M. Horace Lanfranchi, président du conseil général du Var. En outre, l'alerte n'a pas bien fonctionné : elle a donné lieu à des annonces trop générales que les personnes ne pouvaient guère comprendre.

Le 16 juin, le ministre de l'intérieur, M. Brice Hortefeux, s'est rendu sur place. Il a annoncé le déblocage d'un million d'euros de crédits d'urgence.

Le 21 juin, le Président de la République M. Nicolas Sarkozy a déclaré à Draguignan que « l'Etat serait ferme dans l'application de l'interdiction des constructions dans les zones inondables ».

Le 22 juin, a été publié un arrêté de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle concernant les neuf cantons touchés par les inondations.

Le même jour, le préfet du Var a annoncé la mise en place d'un dispositif « original », Dracénie 2010 , auquel ont été assignées cinq missions principales : l'aide aux populations, le soutien aux activités économiques, les équipements et infrastructures, le soutien aux collectivités territoriales et la communication.

A la fin du mois de juin, le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur a voté une aide de trois millions d'euros aux sinistrés.

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