V. L'AVENIR DU CONSEIL DE L'EUROPE EN DÉBAT

A. INTERVENTION DE M. ANTONIO MILOSOSKI, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES DE L' « EX-RÉPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACÉDOINE » , PRÉSIDENT DU COMITÉ DES MINISTRES

L'intervention de M. Antonio Milooski, ministre des affaires étrangères de l'« ex-République yougoslave de Macédoine », devant l'hémicycle, était destinée à présenter le programme de la présidence à l'Assemblée parlementaire.

Le principal objectif de la présidence est de contribuer à la pérennité du système de protection des droits de l'Homme mis en place par la Convention et mettre ainsi en oeuvre le plan d'action d'Interlaeken. Une conférence devrait, à cet égard, être organisée à l'automne prochain en vue de renforcer la prise en compte de la jurisprudence de la Cour dans la législation et la pratique nationales des Etats membres.

Le deuxième volet de la présidence macédonienne concerne l'intégration des minorités nationales. Leur protection constitue en effet une priorité, le Conseil de l'Europe disposant déjà d'une Convention-cadre en la matière. Le gouvernement macédonien entend par ailleurs faire bénéficier de son expérience dans ce domaine, rappelant ainsi sa longue tradition de cohabitation culturelle et religieuse.

Mme Maryvonne Blondin (Finistère - SOC) a, à cet égard, souhaité interroger le ministre sur les difficultés interethniques que rencontre son pays :

«Le monumental projet urbanistique «Skopje 2014» est un nouveau témoignage des tensions persistantes entre les deux groupes ethniques qui composent votre pays. L'enseignement bilingue suscite également nombre de crispations.

Signé en juillet 2001 sous l'égide de l'Otan, l'accord-cadre d'Ohrid avait pour objectif de mettre fin aux tensions ethniques qui secouaient alors «l'ex-République yougoslave de Macédoine». Neuf ans plus tard, le bilan de sa mise en oeuvre est mitigé. Faut-il aujourd'hui remettre à plat ce texte et discuter sur une nouvelle base ?»

Dans sa réponse, M. Milososki a souhaité tempérer toute vision négative :

« L'ex-République yougoslave de Macédoine» ne prétend pas être un pays idéal, mais je crois que depuis son indépendance, elle a réussi, dans un contexte parfois difficile, à mettre sur pied d'assez bonnes relations multiethniques. C'est en tout cas un objectif que partagent tous les partis politiques et toutes les institutions. Tous, nous voulons une démocratie capable de fonctionner dans une société multiethnique.

L'accord-cadre dont vous avez parlé est intégré, ainsi qu'un autre, dans la Constitution de mon pays. Nous continuerons à faire de notre mieux pour avoir une république stable, démocratique et efficace. »

Une attention particulière sera également portée sur la situation de certains pays : Bosnie-Herzégovine, Moldavie, mais également Géorgie. M. Milooski entend parallèlement renforcer le positionnement stratégique du Conseil de l'Europe, en intensifiant sa coopération avec l'Union européenne et l'OSCE.

La situation au Kirghizstan a fait l'objet d'une question de la part de M. Laurent Béteille (Essonne - UMP) :

« La situation en Asie centrale est particulièrement préoccupante, notamment au Kirghizstan, qui se trouve au bord de la guerre civile.

Ce pays ne fait certes pas partie de notre Organisation, mais je pense que nous aurions tort de nous en désintéresser. En effet, le Kirghizstan était sans doute, jusqu'aux récents événements, le pays le plus ouvert d'Asie centrale. En 2005, la «révolution des tulipes» avait même suscité de grands espoirs dans une région où les régimes politiques sont plus autoritaires les uns que les autres.

Comment le Conseil de l'Europe pourrait-il concrètement apporter son soutien aux Etats d'Asie centrale afin d'y faire progresser ses valeurs? »

M. Milooski a souligné, dans sa réponse, le rôle de la Commission de Venise en vue de sortir de la crise :

«Le Kirghizstan est aujourd'hui, malheureusement, un point chaud du globe. Il n'appartient pas à notre Organisation, mais la Commission de Venise peut néanmoins lui apporter son expertise institutionnelle.

Nous avons célébré, il y a deux mois, le 20 e anniversaire de la Commission de Venise. Je pense qu'elle est tout à fait prête à apporter sa contribution à ce pays d'Asie ainsi qu'à d'autres. »

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