QUATRIÈME PARTIE : CES RÉSERVES PEUVENT CONSTITUER UN RENFORT UTILE À LA BONNE GESTION DES CRISES

Comme le souligne le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale : « Dans les organismes chargés de la gestion des crises, au niveau central ou dans les zones de défense, dans la gendarmerie nationale ou dans les unités, du fait du départ des unités en opérations extérieures, la réserve opérationnelle représente un atout important pour la sécurité de demain ».

Conflits, tempêtes, populations sinistrées à la suite d'une catastrophe, les réservistes sont engagés sur le territoire national ou lors d'opérations extérieures (OPEX) des armées ou de missions de secours humanitaires comme à Haïti. Ils contribuent à la mise sur pied et à la constitution des forces, en particulier dans les états-majors et dans la chaîne du soutien dont les besoins en effectifs dépassent les capacités de l'active. Dans les armées, les réservistes facilitent la mise sur pied des unités d'active dont elles viennent assumer les missions permanentes.

Si leur manque de réactivité immédiate limite leur emploi dans les unités partant en premier, les réserves contribuent, en y participant, à la fluidité des relèves, notamment dans les états-majors opérationnels.

Les réserves constituent également un réservoir d'expertises spécifiques qui contribue à la réalisation des missions.

I. AU DÉCLENCHEMENT DE LA CRISE, UN RÔLE LIMITÉ MAIS NÉCESSAIRE DANS L'ARMEMENT DES ÉTATS-MAJORS DE CRISE

A. UN RÔLE LIMITÉ DANS LES PREMIÈRES HEURES DE CRISES

Lorsqu'il s'agit d'engager, aussi bien en Europe qu'à l'extérieur du continent, des forces capables d'intervenir en premier, parfois dans des délais très réduits, pour imposer une supériorité sur un théâtre, dans un cadre national ou multinational, il faut disposer d'unités présentant un haut niveau de préparation opérationnelle, constituer des groupements de forces adaptés à l'opération envisagée, les projeter rapidement à plusieurs milliers de kilomètres.

Le dispositif d'alerte des armées prévoit de pouvoir à tout moment projeter tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, un échelon d'urgence national comprenant des capacités terrestres, d'un volume pouvant atteindre 5 000 hommes au bout de 9 jours, ainsi que des capacités aériennes et navales.

Dans ce cadre, les réservistes jouent nécessairement un rôle limité car leur manque de réactivité immédiate limite leur emploi dans les unités partant en premier.

Le même constat peut être dressé s'agissant des opérations de secours en cas d'événement majeur sur le territoire national. Le Centre de traitement de l'alerte (CTA), les CODIS (Centre Opérationnel Départemental d'Incendie et de Secours), les Centres opérationnels de zone (COZ), le Centre opérationnel de gestion interministériel des crises (COGIC), peuvent compter sur les effectifs de garde des SDIC prêts à intervenir 24 heures sur 24.

Constitué d'un centre opérationnel de veille permanente (24h/24), d'un centre de crise, activé en cas de besoin, le COGIC permet la mise en place d'un dispositif pouvant accueillir une trentaine de cadres, d'un centre de transmissions qui gère l'ensemble des moyens de communication de la direction et d'un centre de documentation. En cas de besoin, chaque ministère y est représenté, ainsi que les grands opérateurs nationaux comme E.D.F ou France- télécom.

Dès lors, les réservistes sont naturellement voués à jouer un rôle limité dans la réponse immédiate aux crises.

La mission a pu constater que le recours aux réservistes n'est en conséquence ni mentionné dans la planification militaire de crise, ni dans la déclinaison des différents plans ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile).

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