B. UN RÔLE IMPORTANT DANS L'ARMEMENT DES ÉTATS-MAJORS DE CRISE

La mission a en revanche constaté que les officiers généraux de zone de défense (OGZD) utilisent très largement les réservistes pour adapter les effectifs des états-majors interarmées de zone de défense (EMIAZD) aux besoins dans des délais parfois très courts.

1. La contribution des réservistes à l'armement des états-majors des zones de défense

Lors de sa visite à la zone de défense sud-ouest, la mission a constaté que plus de la moitié des effectifs de l'état-major interarmées de zone de défense (EMIAZD) et des délégations militaires départementales (DMD) était composée de réservistes.

Ces officiers de réserve formés aux techniques d'état-major contribuent, lors de leur période de réserve, au fonctionnement de l'EMIAZD, aux exercices et à la formalisation des procédures opérationnelles et peuvent être mobilisés dans des délais très courts en cas d'événements majeurs.

Selon le vice-amiral Bernard ROGEL, sous-chef Opérations à l'état-major des armées : « les réservistes composent 75 % des effectifs militaires des états-majors de la chaîne OTIAD » .

Loin d'être cantonnés à des tâches subalternes, ces officiers de réserve assurent des fonctions essentielles dans ces états-majors, comme l'a confirmé le Général PICHOT DE CAMPFLEURY, officier général de la Zone de défense Sud.

Source : ZDSO

Lors de sa visite de la zone sud-ouest, la mission a rencontré des exemples types des réservistes qui permettent aux EMIAZD de remplir leur fonction.

La mission a ainsi rencontré un lieutenant-colonel de réserve, ancien officier de carrière de l'armée de l'air, affecté à l'état-major interarmées de zone de défense Sud-ouest qui a assuré la fonction d'officier de liaison auprès de la Préfecture de Zone sud-ouest de Bordeaux à l'occasion de la tempête Klaus, en janvier 2009, de la tempête Xynthia, en février-mars 2010, et du nuage de poussière dû au volcan islandais en avril 2010.

En dehors de ces périodes, ce lieutenant-colonel participe à différents groupes de travail destinés à harmoniser les procédures opérationnelles des délégations militaires départementales en Zone de Défense Sud Ouest, à élaborer une aide à la gestion de crise ou à créer un catalogue des savoir-faire et de l'instruction des réservistes. Responsable de l'animation des exercices réalisés par l'EMIAZD au profit des DMD, il participe régulièrement aux exercices de l'état-major interministériel de zone de défense et de sécurité (EMIZDS).

Ce lieutenant-colonel est, en cas de crise, mobilisable en quelques heures. Il n'est pas un cas isolé. Globalement, il a été dit que les réservistes des EMIAZD sont particulièrement disponibles et rallient l'état-major parfois dans des délais plus brefs que les officiers d'active.

C'est également le cas d'un autre officier rencontré par la mission : un colonel de réserve, âgé de 58 ans, ancien officier d'active à la retraite, conseiller municipal chargé de la sécurité dans sa commune, entré dans la réserve en janvier 2004, et réserviste sans interruption jusqu'à aujourd'hui. Il est disponible en cas de besoin avec un préavis téléphonique de 24 à 48 heures. En gestion de crise, il assiste le chef de la « division plans et conduite des opérations », il assure le recueil et l'analyse des demandes de concours des armées par les représentants de l'Etat (recherche et choix des moyens, proposition de solutions), il contribue à la préparation des ordres de l'état-major et à la conduite des opérations. Il a ainsi participé aux opérations en vue de la visite du Pape Jean-Paul II à Lourdes en 2004, à l'encadrement des manifestations des pacifistes « Non au M 51 », à la gestion des tempêtes Klaus et Xynthia.

Ces deux exemples illustrent la disponibilité de certains réservistes et expliquent comment les EMIAZD arrivent à accroître leurs effectifs en fonction du niveau de la crise. La cinétique de l'engagement des effectifs de l'EMIAZD de la zone sud-ouest lors de la crise liée à la tempête Xynthia montre comment la chaîne OTIAD peut passer de 30 membres à 200 en 5 jours puis se stabiliser à une centaine pendant un mois.

Source : ZDSO

Parmi les apports de ces réservistes, il faut ajouter à cette grande disponibilité, une bonne connaissance du terrain liée à leur implantation locale. Dans les états-majors, les réservistes habitent généralement à proximité dans le département. De ce fait ils connaissent la région et les contraintes du terrain en cas d'intervention d'urgence, comme ce fut le cas pour Xynthia.

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