IV. LES PANDÉMIES : UNE NOUVELLE FORME DE RISQUE

Le monde l'a constaté récemment avec la crise liée à la pandémie de grippe A (H1-N1), les risques sanitaires sont susceptibles d'engendrer une désorganisation des échanges économiques, mais également des pouvoirs publics dans leur ensemble, si une gestion de la crise n'est pas préparée.

Tel a été par exemple le cas lors de la canicule de l'été 2003. Alors que la France n'était pas préparée à faire face à des chaleurs aussi intenses, cette vague de chaleur s'est accompagnée d'une augmentation très importante de la mortalité. Le nombre de décès cumulés, en excès par rapport aux années précédentes, a été d'environ 400 pour le 4 août, 3 900 pour le 8 août, 14 800 pour le 20 août, soit une augmentation de 60 % par rapport à la mortalité attendue.

Le risque sanitaire majeur est celui d'une pandémie, c'est-à-dire une épidémie touchant un grand nombre de personnes dans une zone géographique très étendue dont la population n'a pas développé de défense immunitaire.

La mondialisation joue pour beaucoup dans la propagation de nouvelles souches virales ou bactériennes, du fait de l'ouverture des frontières, de la fluidité des transports et de la rapidité des échanges internationaux comme en témoigne le cas récent de la grippe A (H1-N1), du SRAS, de la grippe aviaire (H5N1) ou du chikungunya.

L'apparition d'une telle pandémie, venant d'un virus ou d'une bactérie est plausible. Quelle qu'en soit l'origine naturelle ou malveillante, le traitement de ses conséquences serait identique, du point de vue de la protection de la population.

Dans les scénarios sur lesquels se fondent les autorités sanitaires, la cinétique d'une pandémie à forte contagion et à forte létalité s'étendrait sur une durée de quelques semaines à quelques mois, en plusieurs vagues, qui seraient elles-mêmes espacées.

Par son ampleur, sa durée, son extension géographique, et son caractère indiscriminé, de telles crises sont de nature à remettre en cause le fonctionnement normal de la vie nationale et des institutions. Les conséquences impliqueraient une mobilisation et une coordination élevées de moyens tant civils que militaires, nécessitant une planification aussi poussée que possible.

En cas de déclenchement de la pandémie, il s'agit d'empêcher que la crise sanitaire ne dégénère en crise humanitaire, économique, voire sécuritaire. Les pouvoirs publics doivent s'attacher à la fois au traitement de la cause, par une action sanitaire d'ensemble, et au traitement des conséquences sur la société.

Pour ce qui est de la lutte contre la pandémie elle-même, les mesures d'ordre sanitaire comportent l'organisation du dispositif de soins et la prise en charge des malades dans les conditions les plus appropriées à la nature de l'agent.

Cette organisation mobilise tout le personnel soignant compétent ainsi que les infrastructures hospitalières. Les forces armées et les forces de la protection civile contribuent notamment aux fonctions d'état-major, des missions de protection de sites et de transports sensibles ainsi qu'un appui logistique aux intervenants civils et à la population. Le service de santé des armées est engagé et apporte son expertise dans le domaine médical, ses capacités d'analyse biologique et son personnel soignant.

Lors de la campagne de vaccination contre la grippe A (Hl-Nl), l'ampleur des besoins a conduit à mobiliser des volontaires et au premier chef des réservistes.

Le dispositif national pour la campagne nationale de vaccination contre le virus de la grippe A (Hl-Nl) repose sur des centres de vaccination dans lesquels oeuvrent des équipes de vaccination, composées de professionnels de santé et de personnel administratif issus notamment de la réserve sanitaire mais également de la réserve militaire.

Ainsi du 12 novembre 2009 au 30 janvier 2010, 369 486 personnels de santé et 297 158 administratifs ont été réquisitionnés pour faire fonctionner plus de 1 000 centres de vaccination.

La mise en oeuvre de ce plan et ses difficultés ont montré le rôle indispensable des réserves et la nécessité de conforter leur rôle.

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