2. Les progrès de l'usine de Goro (province sud)

Le projet de l'usine de Goro Nickel dans le sud de l'île est conduit par la société Goro Nickel, filiale du minier brésilien Vale (qui a fait l'acquisition d'Inco fin 2006).

Les trois Provinces y sont associées à travers la Société de Participations Minières du Sud Calédonien (SPMSC), détenue à 50 % par la province Sud. Le coût total du projet a été réévalué à 3,5 milliards de dollars en 2007 et sa poursuite approuvée par Vale. Un nouveau pacte d'actionnaire a été conclu en 2008 pour permettre à la SPMSC de consolider sa participation au capital. L'Etat a accordé en 2004 le bénéfice de la défiscalisation au projet de l'usine de traitement du nickel, ainsi qu'à la construction de la centrale électrique de Prony Energies, nécessaire au fonctionnement du projet industriel.

Les travaux de construction du projet d'usine du Sud de Vale Inco Nouvelle-Calédonie ont été achevés fin 2008. Cette usine utilise, pour extraire le nickel et le cobalt, un procédé hydrométallurgique. L'hydrométallurgie consiste à extraire les métaux du minerai au moyen de réactifs chimiques, dans un milieu à haute température et sous pression, puis à les séparer pour produire un concentré ou un produit intermédiaire. Elle vise à retirer un plus haut pourcentage du métal contenu dans le minerai en utilisant moins d'énergie que le traitement pyrométallurgique. Elle suppose cependant la mise en place d'installations complexes, respectant de fortes exigences de sécurité en raison de la nature des substances chimiques utilisées, telles que l'acide sulfurique.

Vos rapporteurs ont observé que les dirigeants de l'usine avaient démontré leur capacité à gérer un projet de grande ampleur, malgré la pression des opposants et l'augmentation des coûts annoncée, tout en intégrant les spécificités locales, en particulier sociales et environnementales.

Les installations ont été mises en service au premier semestre de l'année 2010. Les effectifs ont alors progressivement diminué, pour laisser place aux 900 employés permanents de Vale Nouvelle-Calédonie.

L'usine devrait produire 60 000 tonnes de nickel et 5 000 tonnes de cobalt par an à l'horizon 2012.

Après l'incident du 1 er avril 2009 54 ( * ) , la province Sud a pris un arrêté exigeant la mise en oeuvre de préconisations formulées par un rapport d'audit (changement des joints d'étanchéité, révision de l'usine de fabrication d'acide, garantie que tous les jets d'acide peuvent être contenus dans un bassin de rétention, procédures opérationnelles de sécurité...).

Après les retards suscités par cet incident, le calendrier de mise en service de l'usine a, à nouveau, été remis en cause le 21 avril 2010 par l'effondrement d'une colonne d'extraction de 40 mètres de haut dans la zone d'extraction par solvant (incident sans impact sur la sécurité des employés, ni sur l'environnement).

En attendant que les réparations soient effectuées et les colonnes testées, la production d'oxyde de nickel ne pourra se poursuivre selon le processus retenu par l'industriel. Le calendrier actuel prévoit un redémarrage des opérations après réparation, avec une réception progressive des installations en 2011.

A titre de test, Vale Nouvelle-Calédonie envisage au second semestre 2011 la mise en route pendant quatre semaines du circuit global de l'usine hydrométallurgique, de l'exploitation sur la mine de Goro jusqu'au chargement au port, en passant par la raffinerie, mais en n'utilisant que 7 des 21 colonnes d'extraction.

Le procédé utilisé fait du projet de Goro un projet unique au monde, pour lequel l'industriel doit relever un défi technologique, qui permettra de valoriser les latérites. Le projet revêt donc une forte dimension stratégique, puisque le procédé pourrait être ensuite développé sur d'autres gisements.

La montée en puissance de la production devrait permettre de lancer la production commerciale à la fin du deuxième trimestre 2012.

Vue aérienne de l'usine de Vale Nouvelle-Calédonie à Goro


* 54 Une fuite de 2 500 litres d'acide sulfurique concentré à 98 % a été constatée, à cause d'un joint de dilatation défaillant. La fuite s'est déversée dans la rivière voisine, le bassin de rétention n'étant pas fonctionnel. Il n'y a eu aucun blessé mais la faune du creek de la baie Nord a été très endommagée.

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