3. Redonner une nouvelle dynamique à l'encadrement
a) Les personnels

Vos rapporteurs ont pu constater que, malgré les difficultés de leur travail, les personnels des EPM, toutes administrations confondues, manifestaient une forte motivation dans l'exercice de leurs missions.

La spécificité du travail en EPM -le contact avec les mineurs, la prise en charge pluridisciplinaire, le binôme - exige le recrutement d'un personnel volontaire et de qualité.

Or la rotation permanente des personnels dans certains établissements ainsi que le renouvellement des personnels expérimentés affectés depuis 2007 fragilisent les équipes en place.

Proposition n° 23 : Encourager la stabilité et la qualité des personnels affectés en EPM, notamment par un profilage des postes.

Certains mécanismes de sélection permettent de garantir la qualité des recrutements. A cet égard vos rapporteurs regrettent la suppression récente des jurys de validation pour l'affectation des personnels de surveillance en EPM. Ces jurys étaient composés de trois représentants de l'administration pénitentiaire (un personnel de la direction interrégionale, un directeur des services pénitentiaires exerçant en EPM ou auprès des mineurs, un personnel de la direction de l'administration pénitentiaire).

Par ailleurs, afin de susciter les candidatures, il convient aussi de mieux faire connaître l'intérêt du travail accompli en EPM. Beaucoup des surveillants rencontrés par vos rapporteurs ont témoigné de l'intérêt de cette tâche par rapport à celle -souvent limitée à la stricte surveillance- assumée dans une structure pour majeurs.

Enfin, il convient de réfléchir sur les moyens de valoriser dans la carrière d'un éducateur ou d'un surveillant le passage en EPM.

b) Les synergies entre administrations différentes

Bien que le fonctionnement du binôme surveillant-éducateur suscite de réelles insatisfactions de part et d'autre, le principe même de cette association n'est guère remis en cause par les acteurs de la détention. Certaines initiatives, parfois très simples, permettraient de répondre aux préoccupations des surveillants comme des éducateurs. Il en est ainsi par exemple de la mise à disposition d'un téléphone portable permettant aux uns et aux autres d'être reliés en permanence.

Surtout, il semble impératif de reprendre les formations communes interrompues en 2009, condition nécessaire pour forger des approches communes vis-à-vis des mineurs dans le respect de la complémentarité de chacune des deux cultures administratives. Le directeur de la PJJ et le directeur de l'administration pénitentiaire ont indiqué à vos rapporteurs que le ministère de la justice s'engagerait de nouveau dans cette voie dès le second semestre 2011.

Proposition n° 24 : Développer de réelles synergies au sein du binôme, en particulier par la mise en place de formations communes.

Vos rapporteurs entendent également rappeler que l'implication de quatre administrations dans les EPM ne doit pas seulement aboutir à la juxtaposition de moyens humains et financiers : la pluridisciplinarité est l'un des éléments moteurs des EPM. L'élaboration d'une démarche cohérente vis-à-vis du mineur, ou de sa famille, rencontre encore de nombreux obstacles. Ici ce sont les autorisations de consentement aux soins qu'il est impossible de recueillir auprès des parents faute de réelle implication de l'UCSA ; là, c'est le fonctionnement purement formel de la commission unique pluridisciplinaire.

Proposition n° 25 : Donner, sous la responsabilité des trois ministères - Justice, Éducation nationale et Santé -, un nouvel élan à la pluridisciplinarité.

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