D. INTERVENTION DE M. ZORAN MILANOVIÆ, PREMIER MINISTRE DE LA CROATIE

Premier ministre depuis décembre dernier, M. Zoran Milanovic a insisté sur le fait que son gouvernement épousait pleinement les principes du Conseil de l'Europe : multilatéralisme, protection des droits de l'Homme, des droits civils et des droits des minorités, système judiciaire indépendant, égalité entre les femmes et les hommes, tolérance et non-discrimination, solidarité et lutte contre la corruption. Le chef du gouvernement croate entend créer un État stable et prospère, mettant l'accent sur sa responsabilité à l'égard des citoyens. Il promeut une société fondée sur les principes de la justice sociale et de la solidarité, ainsi que sur le respect des minorités, quels que soient leur ethnie, leur sexe, leurs croyances ou leurs modes de vie. M. Milanovic a également mis en avant les progrès accomplis dans la prévention de la corruption, la lutte contre le crime organisé et la réforme du système judiciaire. Il a rappelé les efforts accomplis en matière de poursuite des crimes de guerre devant les tribunaux et la coopération avec le tribunal pénal international à la Haye.

L'adhésion, le 1 er janvier prochain, de la Croatie à l'Union européenne a facilité la mise en oeuvre de telles réformes, le Premier ministre indiquant également le soin particulier pris par ses équipes à travailler en lien étroit avec la société civile. M. Milanovic a tenu, dans le même temps, à rappeler l'aide qu'avait pu apporter le Conseil de l'Europe au cours du triple processus de transition qu'a connu son pays : transition du communisme à la démocratie multipartite, transition d'une société de conflit vers une société post-conflit, puis transition d'une économie dirigée vers une économie libre.

Il a également rappelé son intérêt pour la mise en place, au sein des Balkans occidentaux, d'une véritable coopération bilatérale et régionale visant notamment la justice, les affaires intérieures, la défense, le commerce, l'énergie et les transports. Un tel processus est indispensable, selon lui, pour tourner la page des guerres de sécession des années quatre-vingt dix. L'arbitrage entre son pays et la Slovénie en 2010 au sujet d'un conflit transfrontalier prouve que les relations sont de plus en plus apaisées. La Croatie a, par ailleurs, appuyé la Résolution 1739 (2010) qui devrait permettre de nouer un véritable partenariat entre le Conseil de l'Europe et le Kosovo. Zagreb entend, en outre, appuyer les efforts du Conseil de l'Europe en vue de faire appliquer l'arrêt Sejdiæ et Finci . La mise en oeuvre de cet arrêt témoignera de la volonté de la Bosnie-Herzégovine de réformer sa Constitution et son système juridique, institutionnel et électoral. Ces réformes garantiront la stabilité à long terme du pays. Elle représente également un test pour la crédibilité du système de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Concernant l'avenir du Conseil de l'Europe, M. Milanovic a rappelé le soutien de son pays à la réforme lancée par le Secrétaire Général pour renforcer la visibilité de l'Organisation. Il entend également participer aux efforts en vue de garantir l'efficacité à long terme de la Cour européenne des droits de l'Homme et estime, à ce titre, que la Déclaration de Brighton devrait permettre de pérenniser l'ensemble de ce système unique de protection des droits de l'Homme. L'adhésion de l'Union européenne en tant que telle à la Convention européenne des droits de l'Homme est également souhaitée.

La Croatie appuie également la réponse apportée par le Conseil de l'Europe aux bouleversements que connaissent les pays du sud de la Méditerranée et les régions voisines. Le Premier ministre a ainsi salué l'Assemblée parlementaire pour la coopération dynamique qu'elle a mise en place dans le cadre du partenariat pour la démocratie.

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