B. DES ÉVOLUTIONS POSSIBLES ?

1. La place des femmes dictée par leur corps

Alors que la fécondité aurait pu, selon Françoise Héritier, être un élément de force, elle est devenue la cause majeure de la faiblesse des femmes, trop souvent réduites à leur corps.

Pourtant, comme l'a fait observer lors de la table ronde du 14 janvier 2016 Églantine Jamet-Moreau, universitaire, auteure de Le curé est une femme , le fait de donner la vie semble, dans la sphère religieuse, être devenu non seulement un pouvoir, mais aussi un pouvoir « réinventé au masculin : c'est Dieu le père qui crée, la femme est créée à partir d'un corps masculin et ce sont les prêtres - des hommes - qui donnent la vie spirituelle à travers les sacrements » 354 ( * ) .

a) Toutes filles d'Ève ?

Selon l'auteure de Le curé est une femme , les textes sacrés ne laissent pas d'autre place aux femmes que les archétypes opposés de la tentatrice ou de la mère, qui ont en commun de réduire les femmes à leur corps : « Qu'elles soient mères ou tentatrices , les femmes n'existent qu'à travers leur corps. »

Les insultes dont la figure d'Ève fait l'objet, et à travers elle implicitement les femmes, sont éloquentes. Entre de nombreux exemples, citons Tertullien : « Tu enfantes dans les douleurs et dans l'angoisse, femme ; tu subis l'attirance de ton mari et il est ton maître. Et tu ignores qu'Ève, c'est toi ? Elle vit encore dans ce monde, la sentence de Dieu contre ton sexe. Vis donc, il le faut, en accusée. C'est toi la porte du diable. » 355 ( * )

Dans un registre comparable, une analyse des hymnes orthodoxes met en évidence l'omniprésence d'Ève (qui contraste avec le fait qu'elle n'apparaît que très peu dans la Bible) et le recours fréquent au symbole qu'elle incarne pour représenter les défauts classiquement imputés aux femmes : « citée trois fois dans la Bible, [Ève] devient une superstar dans les hymnes où elle symbolise son sexe ». Et souvent pour le pire : « Ève transmet à tous la malédiction », chante-t-on à Noël et à Pâques. » 356 ( * ) . Et pourtant, comme le remarque l'auteur de cette étude, « Adam aussi a goûté au fruit défendu et il ne lui est rien reproché » 357 ( * ) .

b) Une morale sexuelle différente pour les hommes et les femmes ?

Selon la rabbin Pauline Bebe, auteure de Ishia - Dictionnaire des femmes et du judaïsme , il y a une différence sensible entre les obligations des hommes et des femmes dans le mariage : si le Talmud décourage la polygamie, « l'homme exerce un droit exclusif sur la sexualité de la femme, la réciproque n'est pas vraie » 358 ( * ) .

De manière générale, on constate une morale asymétrique liée à la valorisation de la chasteté des femmes.

Il est cependant important de souligner que dans l'islam, la sexualité n'est pas taboue et qu'elle n'a pas pour seul but la procréation. Dounia Bouzar, dans son ouvrage Désamorcer l'islam radical, cite des passages du Coran valorisant l'amour conjugal et le plaisir partagé des époux 359 ( * ) .

L'importance attribuée à la virginité est significative d'une morale sexuelle différenciée entre femmes et hommes.

L'historienne Nicole Bacharan, dans son ouvrage Du sexe en Amérique - une autre histoire des États-Unis 360 ( * ) , montre l'actualité de cette injonction avec « l'amour vrai attend », initiative baptiste de 1993, qui proposait aux jeunes chrétiens de « signer de petits cartons enluminés où ils s'engageraient à s'abstenir de toute activité sexuelle avant le mariage » 361 ( * ) . Elle commente les cérémonies de signature de ces engagements, qui ont pris la forme de « bals de pureté » organisés par des églises baptistes, évangéliques et catholiques. Elle estime ce phénomène très répandu aux États-Unis.

Ces « bals de pureté », bien que s'adressant aux filles comme aux garçons, revêtent une signification spécifique à l'égard des filles.

Nicole Bacharan décrit ainsi ces « fillettes que l'on prépare, dès que la puberté s'annonce. Déguisées en petites femmes, se tordant les pieds dans leurs premiers talons hauts, en robes du soir ou le plus souvent en longues robes blanches, coiffées et maquillées comme des mariées, elles signent publiquement leur « contrat de pureté » ». La jeune fille remet ce serment écrit à son père qui, à son tour, s'engage à veiller sur sa fille et à exercer sur elle « protection » et « autorité dans le domaine de la pureté », avant de lui passer au doigt un « anneau de pureté » : « en somme, elle épouse symboliquement son père ». 362 ( * ) . On peut conclure avec Nicole Bacharan que cette conception de la chasteté a bien pour signification de remettre au goût du jour une « double morale, indulgente pour les hommes, autoritaire et pesante pour les femmes », qui se traduit par une asymétrie des obligations des hommes et des femmes face à la sexualité et au mariage.

Certes, ces injonctions de chasteté avant le mariage s'adressent en théorie aux femmes comme aux hommes. Toutefois, la protection de la virginité des filles relève d'une dimension particulière car elle peut être physiologiquement prouvée.

Ainsi la virginité des garçons ne fait-elle pas l'objet dans certaines familles de la même surveillance vigilante que celle des filles (lors de son audition, le 2 juin 2016, Houria Abdelouahed, auteure de Violences en islam et de Les femmes du Prophète , a fait remarquer que l'adjectif « vierge » en langue arabe n'existe qu'au féminin), qui est encore parfois contrôlée le soir des noces, même si la tradition de l'exhibition du drap est, il faut s'en féliciter, en cours de disparition...

c) La maîtrise de la fécondité : une question centrale

Le débat sur la maîtrise de la fécondité est très éclairant de la place centrale des femmes dans la religion.

L'encyclique Humanae vitae , publiée en juillet 1968, quelques mois après l'adoption de la loi Neuwirth, rejette la contraception alors que, rappelle Élisabeth Dufourcq dans son Histoire des chrétiennes , des instances de réflexion mises en place par le Souverain pontife à partir de 1963 auraient pu, selon elle, faire pencher la balance en faveur d'un choix en conscience laissé à la responsabilité des couples catholiques 363 ( * ) . Par ailleurs, elle estime que l'encyclique, qui parle de « paternité responsable » , « montrait de manière aveuglante que le dialogue avec les femmes n'avait pas été amorcé » 364 ( * ) .

Il n'en demeure pas moins qu'entre l'interdiction de la contraception chimique et le rejet du préservatif, la marge de manoeuvre est étroite pour ceux qui veulent vivre une « paternité responsable »...

Dans son ouvrage Ce que vous ne savez pas sur l'islam 365 ( * ) , Tareq Oubrou rappelle que « l'islam n'a jamais condamné » 366 ( * ) la contraception . Le fait que les moyens de contraception permettent aux femmes aujourd'hui de « rivaliser plus équitablement avec les hommes » appelle même, selon lui, « un déplacement des normes coraniques vers des formes éthiques plus adaptées à la condition contemporaine de la femme » 367 ( * ) .

L'attitude des religions à l'égard de l'interruption volontaire de grossesse justifie par ailleurs un commentaire particulier.

Ainsi l'avortement semble-t-il autorisé par l'islam dans certaines circonstances, par exemple lorsque la vie de la mère est en danger ou en raison du handicap de l'enfant. D'après certaines sources, il serait admis pendant les quarante premiers jours de grossesse 368 ( * ) .

La rabbin Pauline Bebe estime que, si l'on trouve dans le Talmud des opinions opposées à l'avortement , celui-ci peut être permis ou interdit « en fonction des circonstances » 369 ( * ) . Elle observe que certaines interprétations ne considèrent pas le foetus comme un « être indépendant, mais comme faisant partie de la mère » 370 ( * ) . De ce fait, d'après cette théorie, « jusqu'au moment de la naissance, il peut être détruit pour sauver la vie de la mère » 371 ( * ) . L'auteure d' Isha - Dictionnaire des femmes dans le judaïsme constate qu'il existe certes des conceptions plus strictes, justifiant l'avortement seulement en cas de danger pour la mère, mais que l'interprétation de la notion de « nécessité majeure » laisse la « place à des décisions indulgentes pouvant permettre l'avortement dans de nombreuses situations » 372 ( * ) . Pauline Bebe fait valoir que « les autorités sont moins hésitantes pendant les quarante premiers jours de la vie foetale » 373 ( * ) ;  « entre quarante jours et vingt-sept semaines, [...] les autorités divergent sur la possibilité d'avortement » 374 ( * ) . La large reconnaissance du droit à l'IVG par la loi israélienne de 1977 375 ( * ) a toutefois, rappelle-t-elle, été l'objet de « discussions houleuses au sein des mouvements orthodoxes » 376 ( * ) .

L'attitude rigoureuse du catholicisme sur l'IVG est régulièrement rappelée dans le cadre international. On peut par exemple citer le discours du pape François devant le Parlement européen réuni à Strasbourg, le 25 novembre 2014, qui appelle les dirigeants européens à combattre les situations « dans lesquelles les êtres humains sont traités comme des objets dont on peut programmer la conception, la configuration et l'utilité, et qui ensuite peuvent être jetés parce qu'ils en servent plus, parce qu'ils deviennent faibles, malades ou vieux » et dans lesquelles la vie « est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas de ces malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin ou des enfants tués avant de naître » 377 ( * ) .

On peut aussi mentionner le rappel par le pape François, à l'occasion du discours prononcé le 25 septembre 2015 lors de la 70 ème session de l'Assemblée générale de l'ONU 378 ( * ) , de l'exigence d'une « loi morale inscrite dans la nature elle-même, qui comprend la distinction naturelle entre homme et femme et le respect absolu de la vie à toutes ses étapes et dans toutes ses dimensions » et de la nécessité de respecter « la sacralité de chaque vie humaine, de chaque homme et de chaque femme ; des pauvres, des personnes âgées, des enfants, des malades, des enfants à naître , des chômeurs, des abandonnés, de ceux qui sont considérés propres à être marginalisés » 379 ( * ) . La référence à l'avortement est sans équivoque.

À cet égard, l'affaire de la fillette de Recife 380 ( * ) en 2009 illustre ce qui peut apparaître comme un certain décalage de valeurs par rapport aux attentes de la société.

Rappelons les faits : violée par son beau-père et enceinte de jumeaux, cette enfant de neuf ans a subi un avortement à la demande de sa mère, en accord avec la loi brésilienne autorisant l'IVG en cas de viol ou lorsque la vie de la mère est en danger (ces deux conditions étaient réunies : la petite fille était victime d'inceste ; sa faible maturité physique - 33 kg pour 1,36 m - permettait de douter de sa capacité à supporter cette grossesse gémellaire sans mettre en danger sa santé).

L'archevêque de Recife a tenté de faire empêcher l'intervention, au motif que « La loi de Dieu est au-dessus de la loi des hommes ». L'IVG ayant été pratiquée, l'archevêque a excommunié la mère et toute l'équipe médicale qui y a participé. Cette décision a suscité une vive émotion au Brésil quand il est apparu que l'excommunication n'avait pas été étendue au beau-père (et violeur) de l'enfant . La réponse officielle aux critiques alors exprimées a été que « Le viol est moins grave que l'avortement ». Selon le Vatican, qui a soutenu l'archevêque de Recife, « les jumeaux conçus étaient des personnes innocentes qui ne pouvaient être éliminées » : la priorité ne semblait pas être la vie de la mère.

Cette opposition stricte à la contraception et à l'IVG paraît donner une impression générale de conservatisme social concernant plus particulièrement les femmes, qui occulte le fait que l'Église catholique a un message beaucoup plus progressiste sur des sujets tels que l'accueil des migrants, le partage des richesses ou la protection de l'environnement, dont l'importance quotidienne dans les questionnements actuels est évidente.

Certes, on ne saurait attendre de la religion qu'elle soit favorable à l'IVG quelles que soient les circonstances.

Tant que les femmes qui ont décidé de mettre fin à une grossesse ne subissent pas de pression ou de contrainte, au nom de la religion, pour les faire changer d'avis, la question de l'IVG relève de la conscience de chaque personne, de même que la clause de conscience protège les praticiens auxquels leurs convictions interdiraient de procéder à des interruptions de grossesse.

On rejoint ici la question de la séparation entre la loi religieuse et la législation des sociétés humaines.

Ainsi que le souligne Régis Debray, « Libre à l'Église romaine de fonder une métaphysique de l'homme sur la « loi de la nature », quitte à sacraliser l'ordre biologique et à condamner toute pratique contraceptive dite artificielle (l'encyclique Humanae vitae ), quitte à laisser s'étendre le sida en Afrique ou ailleurs. Il est compréhensible qu'une religion qui n'occupe plus l'intime du politique se replie sur une politique de l'intime [...]. Cette recherche ne peut cependant se traduire en un droit divin opposable au droit public » 381 ( * ) .

2. Émancipation des femmes et religion

Le lien entre religion et émancipation des femmes pose la question de leur place dans la société et de leur rôle dans le domaine sacré.

a) Quelle conception du rôle des femmes dans la société ?

Lors de la table ronde du 14 janvier 2016, Anne Soupa a constaté l'émergence, pendant le pontificat de Jean-Paul II, d'une formalisation théorique du rôle des femmes fondée sur une interprétation de la Genèse (dont pourtant le présent document a précédemment relevé les limites) « à partir de laquelle s'est construite la prétendue vocation des femmes pour la maternité », avec entre autres conséquences le fait que « la femme est femme avant d'être un être humain » 382 ( * ) .

Ce rôle dévolu aux femmes va de pair avec l'exaltation d'un « génie féminin » qui trouverait ainsi à s'exprimer dans des tâches concrètes du quotidien, dans l'assistance aux autres . De fait, ainsi que le soulignait Églantine Jamet-Moreau lors de la table ronde du 14 janvier, cette « glorification » du féminin est liée à l'apologie de la notion de complémentarité entre les deux sexes , fondée sur référence à une nature féminine toujours définie par rapport au corps et à la fonction reproductive . La nature masculine quant à elle n'a pas besoin d'être définie puisqu'« elle se confond avec l'humain en général ».

Cette tendance à justifier le rôle second des femmes par leurs qualités particulières n'est pas propre à une religion. Pauline Bebe, rabbin de la Communauté juive libérale d'Ile de France, fait une analyse comparable quand elle commente, s'agissant du judaïsme, le discours apologétique consistant à mettre en avant les textes « qui louent la femme pour ses vertus particulières », la réduisant ainsi au rôle de « reine du foyer » ou de « responsable de la transmission » : « Des préjugés sociologiques d'origine patriarcale sont ainsi justifiés soit par une volonté divine immuable soit par des différences biologiques ». Il s'agit là, poursuit-elle, d'une « nouvelle forme de sexisme, plus élaborée, plus insidieuse parce qu'elle s'exprime sous forme de louange et non de dénigrement » 383 ( * ) .

D'après Anne Soupa, « La situation des femmes dans l'Église catholique est profondément en retrait par rapport aux principes profondément égalitaires du christianisme : le paradoxe actuel est même qu'elle est aujourd'hui moins satisfaisante qu'il y a trente ans » 384 ( * ) .

b) Vers une place pour les femmes dans le domaine sacré ?

Selon certaines interprétations, le monothéisme a eu, entre autres effets, d'exclure les femmes de la sphère et du pouvoir sacrés : « La réduction du culte à un Dieu unique qui avait les caractéristiques masculines s'est accompagnée de l'éradication des déesses, et de l'exclusion des femmes de la prêtrise » 385 ( * ) , remarque la rabbin Pauline Bebe.

Les rôles différenciés des femmes et des hommes dans le domaine religieux dépassent largement la question de l'accès au ministère du culte, même si cet interdit est représentatif de la place faite aux femmes par les religions. La question se pose aussi de leur admission dans les lieux du culte : à une ségrégation fonctionnelle fait donc aussi écho, dans certains cas, une ségrégation spatiale. Elle contribue également à les maintenir souvent dans un rôle de « petite main » que des traditions religieuses ont pu théoriser, comme si la place des femmes dans les religions reflétait celle qui leur est faite - par les hommes et à l'avantage de ceux-ci - dans les sociétés séculières.

(1) Un rôle discuté
(a) Un ministère du culte majoritairement masculin

À cet égard, le protestantisme occupe une place à part car il a une véritable antériorité dans l'ouverture aux femmes du ministère sacré.

Lors de la table ronde du 14 janvier 2016, Sibylle Klumpp, pasteure, a fait valoir que les femmes disposaient des mêmes droits que les hommes au sein de l'Église protestante unie, qui célébrait en 2016 le cinquantième anniversaire de l'ordination des femmes .

Elle a toutefois rappelé que l'accès des femmes au ministère sacré, lié à la reconnaissance de leur droit à se former à la théologie , n'avait pas été dénué d'obstacles et que les premières pasteures n'avaient été ordonnées qu'en 1930 : si les pays nordiques ou l'Allemagne avaient pu jouer un rôle précurseur dans ce domaine, cela n'avait toutefois pas été selon elle le cas de la France.

Même une fois admise l'ordination des femmes, l'égalité entre hommes et femmes pasteurs n'a pas été acquise d'emblée : Sibylle Klumpp a ainsi rappelé que les premières pasteures n'avaient pas le droit de se marier et que leur rémunération était nettement moins élevée que celle des hommes . « Le ministère féminin occupait ainsi un rang inférieur à celui des hommes », a-t-elle poursuivi, notant le rôle des stéréotypes habituels (fragilité, manque d'autorité, voix insuffisamment forte...) dans cette situation.

Comme dans beaucoup d'autres aspects des activités des femmes, la guerre a eu, selon Sibylle Klumpp, une influence sur leur accès aux responsabilités au sein du protestantisme : célébration des mariages, culte du dimanche... Néanmoins, l'ordination des femmes n'a été complètement admise qu'en 1966 et le célibat n'a cessé d'être imposé aux femmes pasteures qu'en 1968.

Actuellement, les femmes pasteures représentent 33,5 % du corps pastoral de l'Église protestante unie, cette proportion étant probablement appelée à augmenter à l'avenir compte tenu de l'importance du nombre d'étudiantes qui ont vocation à exercer ce ministère. Le protestantisme ne serait toutefois pas exempt de « plafond de verre », selon Sibylle Klumpp, notant la grande majorité d'hommes dans les postes à responsabilité des instances hiérarchiques 386 ( * ) : « L'égalité n'est pas un acquis, elle constitue encore un défi ». Élisabeth Dufourcq rappelle ainsi, dans l' Histoire des chrétiennes , que parmi les femmes pasteures ordonnées, beaucoup joueraient encore « un rôle d'assistante plutôt que de pasteur en titre. Plusieurs sont encore pasteurs sans fonction » 387 ( * ) . Elle mentionne également la persistance d'une certaine résistance des hommes à la féminisation de la fonction de pasteur, à partir d'exemples suédois et finlandais 388 ( * ) .

Sybille Klumpp l'a fait observer le 14 janvier 2016 : « Généralement, nos fidèles réagissent de manière très positive en voyant une femme officier . » Il en va tout autrement s'agissant de l'accueil qui leur est fait par les ministres des autres cultes dans le cadre du dialogue interreligieux. D'après le témoignage de Sibylle Klumpp, « les représentants des autres religions éprouvent des difficultés à échanger avec des femmes ».

Quant à l'accès au rabbinat , il est limité au courant libéral ; trois femmes rabbins exercent en France actuellement.

Dans la religion catholique , si l'on excepte le débat entrouvert en mai 2016 sur la question de l'ordination de femmes diacres, le fait que la vocation sacerdotale soit réservée aux hommes ne semble faire actuellement l'objet d'aucune véritable remise en question. L' accès à la prêtrise a été exclu par Jean-Paul II en 1994 : « l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes » ; « cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église » 389 ( * ) . En 2013, le Pape François a confirmé cette impossibilité dans son encyclique Evangelii gaudium : « Le sacerdoce réservé aux hommes est une question qui ne se discute pas ».

Les arguments contre l'ordination des femmes, débat dans lequel le présent rapport ne prend évidemment pas partie, sont éclairants.

Certains arguments, désormais considérés - du moins peut-on l'espérer - comme archaïques, renvoyaient par le passé à l'impureté du corps féminin 390 ( * ) .

D'autres arguments, toujours valables actuellement, s'appuient sur la tradition . L'exclusion des femmes serait justifiée, dans le catholicisme, par le fait que les douze apôtres, représentants des douze tribus de Jacob , à l'origine des douze tribus d'Israël formant le peuple choisi par Dieu pour recevoir sa Loi, et dont les successeurs sont les évêques, étaient des hommes.

Selon Anne Soupa et Christine Pedotti, auteures de Les pieds dans le bénitier , cet argument n'est pas convaincant : « Il y a bien longtemps que [les successeurs des apôtres] ne sont plus douze (environ 5 000 évêques aujourd'hui à travers le monde) et qu'ils ne sont plus juifs. En revanche, ils sont demeurés « hommes » » 391 ( * ) . Elles estiment que pourtant « rien ne s'oppose [à l'ordination de femmes], sinon une tradition de pensée exclusivement masculine » 392 ( * ) .

Dans le même esprit, Nicolas Lossky, théologien orthodoxe et professeur à l'Institut Saint-Serge et à l'Institut catholique de Paris, a nié que l'on puisse se contenter de s'abriter derrière l'absence de précédent pour écarter tout débat dans ce domaine : « Je ne sais pas s'il est licite ou non d'ordonner des femmes à la prêtrise, mais dire que c'est illicite parce qu'on ne l'a pas fait pendant deux mille ans ne me suffit plus » 393 ( * ) .

Pour sa part, la théologienne orthodoxe Élisabeth Behr-Sigel, auteure d'un ouvrage sur le Ministère de la femme dans l'Église 394 ( * ) , a contesté que l'on puisse alléguer les différences de nature entre hommes et femmes pour écarter ces dernières de l'ordination : « L'homme et la femme sont différents psychologiquement et biologiquement, mais ils peuvent exercer une même fonction de manière différente . [...] L'argument consistant à dire, au nom de l'altérité, que les femmes ont autre chose à faire dans l'Église que de devenir prêtres comme les hommes, n'est donc pas pertinent » 395 ( * ) .

(b) La question de l'accès des femmes à l'espace sacré

Hanane Karimi, porte-parole du collectif Les femmes dans la mosquée a, lors de la table ronde du 14 janvier, décrit le « long processus de ségrégation des femmes », matérialisé dans les lieux de culte par des paravents, des rideaux ou des mezzanines. D'après elle, l'« invisibilisation » des femmes dans certaines mosquées, « matérialisée par des rideaux, des paravents ou des mezzanines », porte le message sous-jacent que « les femmes peuvent être dangereuses pour la foi ».

Cet interdit contraste avec la pensée du philosophe du XII ème siècle Ibn Arabi 396 ( * ) , cité par la psychanalyste Houria Abdelouahed lors de son audition, le 2 juin 2016 : « Tout lieu qui n'accepte pas le féminin est stérile ».

La limitation de l'accès des femmes à l'espace sacré n'est toutefois pas absente dans le christianisme.

Une étude de la place de la femme dans l'Église orthodoxe, qui date de 2005, rappelle ainsi que, de manière symbolique, la relégation des femmes commence « dès la petite enfance , lorsque le prêtre fait entrer dans l'église l'enfant qu'il vient de baptiser, si c'est un garçon, il entre dans le sanctuaire, si c'est une fille, il reste devant l'iconostase » 397 ( * ) : seuls les garçons auraient ainsi accès à l'espace sacré. Selon la théologienne orthodoxe Élisabeth Behr-Sigel, cet usage ne serait pas systématiquement respecté à la lettre : « Alors que certains prêtres persistent à ne pas conduire la fillette qui vient d'être baptisée derrière l'iconostase, d'autres osent le faire, - avec une subtile indifférence pour le paradoxe ! - pourvu qu'elle soit encore un bébé, mais pas lorsqu'elle est une adulte » 398 ( * ) .

Anne Soupa, co-auteure de Les pieds dans le bénitier , a fait état lors de la table ronde du 14 janvier 2016 d'une certaine dégradation sur ce point dans la religion catholique, mentionnant que des femmes font l'objet dans certains cas d'une « exclusion phobique de l'accès au choeur , considéré comme un espace sacré dans lequel les femmes ne doivent pas pénétrer , au motif qu'elles seraient impures » 399 ( * ) .

(c) Le rôle second dévolu aux femmes : l'« aide » et le service

Églantine Jamet-Moreau a relevé, au cours de la table ronde du 14 janvier 2016, que l'Église catholique avait théorisé le partage des tâches entre hommes et femmes dans la sphère religieuse en expliquant aux femmes que le service est « le plus beau rôle qui existe, car le service des autres représente la vraie vocation du chrétien ».

La situation faite aux femmes par la religion catholique semble d'ailleurs résumée par le sous-titre de l'ouvrage de Maud Amandier et d'Alice Chablis : Le déni - enquête sur l'Église et l'égalité des sexes : « Ils sont au pouvoir, elles sont au service ».

Anne Soupa, co-auteure de Les pieds dans le bénitier ! , estime que la Lettre aux femmes écrite par le pape Jean-Paul II le 29 juin 1995, peu avant le Sommet de Pékin de l'ONU sur les femmes, inscrit la « vocation profonde de la vie » de la femme, qui est de « se [donner] aux autres dans la vie de tous les jours », dans le registre de l'« aide » : « Depuis l'origine, donc, dans la création de la femme est inscrit le principe de l'aide ».

Lors de la table ronde du 14 janvier, Anne Soupa a d'ailleurs fait observer que l'heure serait donc plutôt à un durcissement du discours officiel catholique, où les femmes resteraient des « petites mains », voire représenteraient la plus grande part du « sous-prolétariat » que constitueraient les laïcs au sein de cette religion. Elle estime ainsi que, depuis les années 1990-2000, aux exclusions traditionnelles (de la prêtrise, du diaconat, de l'administration des sacrements, de l'homélie...) s'ajoute parfois l'exclusion des fillettes, dans certaines paroisses (cette décision étant laissée à la discrétion de l'évêque), du service des enfants de choeur . De fait, certaines paroisses confient aux filles la mission de « servante d'assemblée » (accueil des arrivants, distribution des feuilles de chant, quête...), présentée de manière significative comme complémentaire de celle de « servant d'autel » 400 ( * ) .

(2) Le souhait d'un rôle accru dans le domaine sacré : quel avenir ?

Le souhait de certaines femmes d'avoir une place accrue dans la religion passe tout d'abord par la question de l'accès à l'espace sacré .

Alors que, selon Olivier Roy, les mosquées mixtes « se multiplient en Occident » 401 ( * ) , notamment aux États-Unis, Hanane Karimi, porte-parole du collectif Les femmes dans la mosquée , a lors de la table ronde du 14 janvier 2016 402 ( * ) fait état du refus opposé par les autorités de la Mosquée de Paris à la demande de femmes qui, lors de la création de ce mouvement, en octobre 2013, ont revendiqué la fin de cette exclusion et le droit de prier derrière les hommes, « sans rien pour [les] en séparer ».

Selon le magazine de l'Action catholique des femmes, Générations femme , « De nombreux sites religieux en Inde interdisent traditionnellement l'accès des femmes aux espaces les plus sacrés des temples et des mausolées. Cependant, grâce à la mobilisation de femmes, une décision de la haute Cour de Bombay a demandé la levée de cette interdiction auprès d'un temple hindou de l'ouest du pays » 403 ( * ) .

La mobilisation des femmes pourrait-elle faire évoluer les choses dans ce domaine ?

D'autres demandes concernent aussi l'accès à la formation .

Dans son ouvrage Histoire des chrétiennes , Élisabeth Dufourcq souligne l'origine ancienne des réticences opposées à la formation théologique des femmes, citant la Lettre aux Corinthiens : « Si elles veulent s'instruire sur quelque point, qu'elles interrogent leur mari ! » 404 ( * ) .

Delphine Horvilleur, rabbin, entendue par la délégation le 14 janvier 2016, témoigne des difficultés auxquelles elle s'est heurtée en France dans son ouvrage précité En tenue d'Ève - féminin, pudeur et judaïsme pour accéder au savoir : « Nous offrons des cours de Talmud, mais... pas pour vous » 405 ( * ) . La Yeshiva, rappelle-t-elle, est un lieu dans lequel la femme n'a rien à faire, malgré le mythe littéraire de Yentl 406 ( * ) : « pendant des millénaires, seule la moitié du peuple [juif] a été invitée à participer à cet exercice sacré de l'interprétation et de la lecture » 407 ( * ) . C'est aux États-Unis qu'elle a pu participer à un séminaire rabbinique et devenir rabbin.

Olivier Roy, dans La sainte ignorance - le temps de la religion sans culture , estime que ce mouvement vers la revendication par des femmes de l'accès au savoir religieux s'est étendu au judaïsme orthodoxe, où des femmes « se mettent à étudier le Talmud, sans attendre l'autorisation des rabbins » 408 ( * ) .

De fait, les étudiantes en théologie sont désormais nombreuses et l'ignorance supposée des femmes en la matière ne peut plus justifier leur exclusion du domaine religieux.

Des demandes visent également l'accès aux responsabilités .

Selon Olivier Roy , si ce débat semble relativement fermé pour les catholiques, les orthodoxes chrétiens, les juifs orthodoxes et la plupart des évangélistes, « l'islam vit le conflit de manière moins brutale , vu le flou de la définition de ce qu'est un imam ». Une femme imam aurait ainsi ouvert une mosquée à Washington « tandis qu'apparaissent les premières candidates à la fonction d'« aumônier musulman » dans les forces armées américaines » 409 ( * ) .

S'agissant du catholicisme, si le pouvoir spirituel, dans la plupart de ses dimensions, demeure masculin, il n'en demeure pas moins que les femmes jouent un rôle considérable dans la religion, plus particulièrement dans la transmission. Élisabeth Dufourcq relève dans l' Histoire des chrétiennes que plus de 90 % des catéchistes sont des femmes laïques 410 ( * ) .

Inversement, l'une des explications de la crise contemporaine du catholicisme français pourrait tenir à l'« éloignement féminin par rapport à l'Église » 411 ( * ) qui s'observe depuis les années soixante.

Est-ce dans ce contexte que s'est inscrite l'affirmation, par le Pape François, le 7 février 2015, du « défi inéluctable » que représente selon lui une plus large participation des femmes à la « vie ecclésiale et sociale » 412 ( * ) , comme l'a rapporté le Bureau de presse du Saint-Siège ?

En effet, lors de la réception de l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la culture, dont le thème était « Les femmes et la culture : entre égalité et différence », le Pape a déploré le « modèle de la subordination sociale de la femme à l'homme, un modèle séculaire qui n'a pourtant pas encore fini [dans les sociétés occidentales] de produire ses effets négatifs », et s'est déclaré convaincu de l'urgence d' « offrir des espaces aux femmes dans la vie de l'Église et de les accueillir, tenant compte des sensibilités culturelles et sociales spécifiques . » Il a jugé souhaitable que l'on puisse « voir de nombreuses femmes impliquées dans les responsabilités pastorales, dans l'accompagnement des personnes, des familles et des groupes, ainsi que dans la réflexion théologique ».

Serait-ce l'annonce d'une évolution possible de la place et du rôle des femmes dans cette religion ? Quelles que soient les perspectives, il est intéressant de noter que cet appel à une plus grande participation des femmes à la vie ecclésiale va de pair avec le souhait d'« encourager et promouvoir la présence efficace des femmes dans de nombreux domaines de la sphère publique, dans le monde du travail et dans les endroits où sont prises les décisions les plus importantes ».

Plus précisément, un changement serait-il esquissé en faveur de l'accès des femmes au sacré dans l'Église catholique depuis que, le jeudi 12 mai 2016, devant 900 religieuses réunies au Vatican, le Pape aurait envisagé de confier le sujet de l'ordination de diaconesses à une « commission officielle » 413 ( * ) ?

Le fait que cette orientation n'ait pas été écartée d'emblée pourrait être révélateur d'une évolution favorable aux femmes , même si l'ordination de diaconesses 414 ( * ) , a fortiori en France, ne semble pas pour demain. Élisabeth Dufourcq rappelle pourtant que des diaconesses ont été admises dans la religion orthodoxe jusqu'au XII e siècle 415 ( * ) et que l'épître de Paul aux Romains fait référence à une diaconesse, Phébée, à laquelle il recommande d'offrir un « accueil digne des saints » 416 ( * ) .

On observe par ailleurs, en ce qui concerne la religion catholique, un certain effort de féminisation , notamment au Vatican où le nombre de femmes dans l'administration de l'État du Vatican ou Gouvernorat a doublé en dix ans (371 femmes en 2014 au lieu de 194 en 2004) 417 ( * ) . À la Curie, 288 femmes travaillaient en 2011, soit 17 % de l'effectif total, le niveau de recrutement semble plus élevé (archivistes, historiennes...) et la Curie compte actuellement deux femmes sous-secrétaires 418 ( * ) . Malgré ces progrès, le nombre de femmes auxquelles sont confiés des postes de responsabilité semble encore faible a priori . La Commission théologique internationale compte aujourd'hui cinq femmes sur trente membres (deux religieuses et trois laïques) 419 ( * ) . 32 femmes sur 253 participants ont été associées au Synode sur la famille qui s'est tenu à Rome en octobre 2015 420 ( * ) , où elles n'avaient pas le droit de vote...

Le fait que la présidence du Secours catholique français ait été confiée à une femme pour la première fois en juillet 2015 peut également être considéré comme le signe d'un mouvement en faveur des femmes au sein de la religion catholique, sans lien avec la question du sacerdoce qui demeure fermée.

Dans les diocèses de France, des femmes peuvent occuper des postes de délégués épiscopaux ou diocésains, de membres du conseil épiscopal, d'économes ou de chanceliers mais il semble que ces postes restent masculins à 75 % 422 ( * ) .

Notons pour conclure, ainsi que le souligne l'historien et académicien Jean Delumeau : « Le christianisme, et en particulier le catholicisme, a besoin de se moderniser . De mon point de vue, la mesure de modernisation la plus importante consisterait à réhabiliter la place de la femme dans l'Église . Les évangiles et les épîtres ne justifient en aucune manière la relégation de la femme au second plan de la liturgie catholique et du gouvernement de l'Église. Cela concerne en premier lieu le catholicisme, mais aussi d'autres confessions » 423 ( * ) .


* 354 Voir le compte rendu du 14 janvier 2016.

* 355 Cité par Anne Soupa et Christine Pedotti, Les pieds dans le bénitier ! , Presses de la renaissance, 2010, p. 38.

* 356 Père Guy Fontaine, La place de la femme dans l'Église orthodoxe , 22 septembre 2005, p. 12-13 (http://www.google.fr/url?url=http://www.doyenne-orthodoxe.org/request.php%3F60&rct=j&frm=1&q=&esrc=s&sa=U&ved=0ahUKEwjmopHQzMjNAhWE6xoKHdptCp4QFgggMAI&usg=AFQjCNHNvSmZvBp9alyVq-GVI2rn9rSEfQ).

* 357 Père Guy Fontaine, op. cit, p. 13.

* 358 Pauline Bebe, Isha, Dictionnaire des femmes dans le judaïsme , Calmann-Lévy, p. 257.

* 359 Désamorcer l'islam radical , Éditions de l'Atelier, 2014, p. 154.

* 360 Robert Laffont, 2016.

* 361 Nicole Bacharan, op. cit., p. 372.

* 362 Nicole Bacharan, op. cit., p. 372.

* 363 Voir Élisabeth Dufourcq, op. cit., tome II, p. 580.

* 364 Élisabeth Dufourcq, op. cit., tome II, p. 590.

* 365 Fayard, 2016.

* 366 Tareq Oubrou, Ce que vous ne savez pas sur l'islam, op.cit., p. 156 .

* 367 Tareq Oubrou, Ce que vous ne savez pas sur l'islam, op. cit ., p. 156 .

* 368 Cf. la note 186 d'un additif à un rapport de la Commission des droits de l'homme du Conseil économique et social de l'ONU daté d'avril 2002 et intitulé Étude sur la liberté de religion ou de conviction et la liberté de la femme au regard de la religion et des traditions, qui observe (§131) « qu'en islam il n'y a pas de prescriptions précises sur la question ».

* 369 Pauline Bebe, op. cit., p. 41.

* 370 Pauline Bebe, op. cit., p. 39.

* 371 Pauline Bebe, op. cit., p. 40.

* 372 Pauline Bebe, op. cit., p. 42.

* 373 Pauline Bebe, op. cit., p. 43

* 374 Pauline Bebe, op. cit., p. 43.

* 375 Cette loi autorise l'avortement « dans des cas de risques majeurs pour la mère, de conception adultérine, de conception chez les mineures, de viol, de possibilité de graves handicaps ou de maladies congénitales et des facteurs socio-économiques qui pourraient empêcher les parents d'assurer un environnement sain à l'enfant », Pauline Bebe, op. cit., p. 42.

* 376 Pauline Bebe, op. cit., pp 39-43.

* 377 http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/11/25/le-pape-rappelle-a-l-europe-sa-vocation-a-promouvoir-les-droits-humains_4529000_3214.html

* 378 Ce discours précise qu'il s'agit de la cinquième visite d'un pape aux nations Unies, après celles de Paul VI en 1965, de Jean-Paul II en 1979 et 1995 et de Benoît XVI en 2008.

* 379 http://www.eglise.catholique.fr/actualites/405357-discours-du-pape-francois-a-lonu/

* 380 http://www.lefigaro.fr/international/2009/03/09/01003-20090309ARTFIG00488-l-avortement-d-une-fillette-de-9-ans-bouleverse-le-bresil-.php - les citations suivantes sont extraites de cet article.

* 381 Régis Debray, Didier Leschi, La laïcité au quotidien : guide pratique , Folio, p. 117-118.

* 382 Voir en annexe le compte rendu de la table ronde du 14 janvier 2016.

* 383 Pauline Bebe, Isha - Dictionnaire des femmes et du judaïsme , calmann-lévy, 2001.

* 384 Voir en annexe le compte rendu de la table ronde du 14 janvier 2016.

* 385 Pauline Bebe, Isha - Dictionnaire des femmes et du judaïsme , calmann-lévy, 2001, p. 17.

* 386 Les femmes resteraient rares à présider des Églises ; deux présidents de région sur neuf seulement sont des femmes.

* 387 Histoire des chrétiennes , op. cit., tome II, p. 606.

* 388 Histoire des chrétiennes , op. cit., tome II, p. 606.

* 389 Ordinatio sacerdotalis .

* 390 Voir Élisabeth Dufourcq, Histoire des chrétiennes, (tome II, p. 603).

* 391 Anne Soupa, Christine Pedotti, Les pieds dans le bénitier !, Presses de la Renaissance, 2010, p. 52.

* 392 Anne Soupa, Christine Pedotti, op. cit., p. 53.

* 393 http://www.womenpriests.org/fr/related/mercier.asp; selon ce site, « en novembre 1988, le Patriarcat oecuménique de Constantinople a organisé à Rhodes «une consultation interorthodoxe sur la place de la femme dans l'Eglise et l'ordination des femmes». Pour la première fois dans l'histoire de l'orthodoxie, des femmes participaient à une assemblée ecclésiale de haut niveau qui a écarté l'ordination des femmes ».

* 394 Cerf, 1987.

* 395 http://www.womenpriests.org/fr/related/mercier.asp

* 396 Philosophe, juriste, poète, Ibn Arabi est né en Andalousie et mort à Damas en 1240.

* 397 Père Guy Fontaine, op. cit, p. 1.

* 398 http://www.pagesorthodoxes.net/saints/behr-sigel/behr-sigel-femmes-france.htm

* 399 Voir en annexe le compte rendu de la table ronde du 14 janvier 2016.

* 400 http://www.paris.catholique.fr/Servantes-d-assemblee-devant-pour.html

* 401 O. Roy, La sainte ignorance - Le temps de la religion sans culture, Points, 2012 , p. 227.

* 402 Voir en annexe le compte rendu de la table ronde du 14 janvier 2016.

* 403 Génération femme , n° 81, mai/juin 2016, p. 4.

* 404 Histoire des chrétiennes , op. cit., tome I, p. 70.

* 405 Delphine Horvilleur, op. cit., p. 185.

* 406 Personnage d'une nouvelle d'Isaac Bashevis Singer qui, passionnée par l'étude, se déguise en homme pour accéder à une Yeshiva .

* 407 Delphine Horvilleur, op. cit., p. 33.

* 408 O. Roy, La sainte ignorance - Le temps de la religion sans culture , op. cit., p. 228.

* 409 O. Roy, La sainte ignorance - Le temps de la religion sans culture , op. cit., p. 226.

* 410 Élisabeth Dufourcq, op. cit., tomme II, p. 626.

* 411 Étienne Fouilloux, « Femmes et catholicisme dans la France contemporaine », Clio. Histoire, femmes et sociétés , 2/1995.

* 412 http://visnews-fr.blogspot.fr/2015_02_archive.html

* 413 « Le Pape lance la réflexion sur l'ordination de diaconesses », Le Figaro du 13 mai, p. 10.

* 414 Rappelons que les diacres, comme le mentionne un article du journal Le Monde en ligne (« Le Pape François entrouvre la porte de l'Église catholique aux femmes », Le Monde.fr, 12 mai 2016 ), ont vocation à exercer certaines missions des prêtres (baptiser, marier, célébrer des funérailles, conduire la prière, proclamer l'Évangile, prêcher), mais pas de confesser ni de célébrer l'eucharistie. On comptait en France en 2014 2 686 diacres permanents, qui peuvent être mariés.

* 415 Histoire des chrétiennes, op. cit., tome II, p. 600.

* 416 Histoire des chrétiennes, op. cit., tome I, p. 67.

* 417 Selon un article publié sur le site du journal La Croix le 8 mars 2015 (« Femmes au Vatican, plus nombreuses et plus qualifiées ») ces femmes sont employées pour la plupart dans des emplois de service ainsi qu'au supermarché du Vatican, au bureau de poste et dans les musées.

* 418 « Femmes au Vatican, plus nombreuses et plus qualifiées », LaCroix.fr, 8 mars 2015.

* 419 La Croix , 5 février 2015, « Les femmes en responsabilité restent rares au Vatican ».

* 420 La journaliste Lucetta Scaraffia, responsable du supplément « femmes » de L'Osservatore romano a commenté le synode des évêques sur la famille, auquel elle a participé en octobre 2015, en ces termes : « Ce qui m'a le plus frappée chez ces cardinaux, ces évêques et ces prêtres, était leur parfaite ignorance de la gent féminine, leur peu de savoir-faire à l'égard de ces femmes tenues pour inférieures, comme les soeurs, qui généralement leur servaient de domestiques. » 421 La journaliste rappelle qu'elle s'est trouvée à de nombreuses reprises, dans sa carrière universitaire, seule femme « au milieu d'un groupe d'hommes ». Mais, ajoute-t-elle, « ces hommes-là au moins s'y connaissaient un peu : ils étaient mariés ou avaient des filles » (Cité dans « Et Dieu bouda la femme », Le Monde.fr , 27 octobre 2015).

* 422 La Croix , 25 mai 2015, « Quelle place pour les femmes dans l'Église ? ».

* 423 « L'avenir du christianisme - un ciel en tourments ; entretien avec Jean Delumeau », Le Monde des religions , mars-avril 2016, p. 34.

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