AVANT-PROPOS

Les attentats des dernières années ont frappé au coeur la communauté nationale, déjà heurtée par ce qui peut apparaître en certains cas et lieux comme une remise en cause des fondements de notre société par l'islamisme radical. Après quelques mois de tâtonnements, l'État s'est engagé dans une vaste politique de prévention de la radicalisation d'abord centrée, notamment en matière de détection des individus radicalisés, sur le préfet de département.

Cependant, l'ampleur et la diffusion sur le territoire du phénomène, comme le besoin de compléter les prises en charges judiciaires et policières, qui ne peuvent concerner que les individus les plus dangereux, ont rapidement nécessité la sollicitation progressive des collectivités territoriales par les autorités de l'État.

Sans se dérober, celles-ci assument leurs responsabilités, mais sont confrontées, avec la radicalisation, à un domaine nouveau, mal connu, qui désoriente parfois les élus et les personnels territoriaux. La première vocation de ce rapport est de leur donner, avec le recul dont nous disposons à présent, les éléments d'information pertinents pour comprendre, autant que possible, la radicalisation et souligner que l'enjeu est double pour les collectivités : contribuer à la prévention de la radicalisation violente, certes, mais aussi lutter contre un communautarisme hostile à la République qui en constitue le terreau (1 ère partie).

Il s'agit aussi de leur montrer que de nombreuses initiatives locales existent qui illustrent la possibilité de construire des stratégies territoriales de prévention de la radicalisation, dans le champ qui revient aux collectivités territoriales, et qui ne sauraient, dans un domaine si sensible, empiéter sur celui de l'État. La mise en oeuvre de telles stratégies est d'autant plus envisageable que, depuis plusieurs décennies, les collectivités et l'État, sur la base d'une confiance patiemment construite, institutionnalisée par la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance, ont su mettre en place des politiques partenariales efficaces de prévention de la délinquance et de co-production de la sécurité locale (2 ème partie).

La condition pour que ce partenariat fonctionne, à l'instar de celui qui fonde la politique de prévention de la délinquance, est l'existence d'une relation de confiance étroite et pérenne entre les différents acteurs. Le socle de cette confiance est lui-même constitué par la clarté des champs de compétences respectifs des uns et des autres et par l'équilibre de la relation entre collectivités territoriales et État (3 ème partie).

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