Clôture

Éricka BAREIGTS, Ministre des Outre-mer

(Diffusion d'une vidéo)

Mesdames, messieurs,

Je regrette de ne pouvoir être présente parmi vous pour cette conférence économique consacrée à Mayotte et à La Réunion. Ce sujet me préoccupe. Il a mobilisé mon énergie ces cinq dernières années. Je remercie les auteurs de cette initiative. Je me trouve aujourd'hui en Polynésie française. À la suite des événements difficiles qu'a traversés ce territoire, la Ministre des Outre-mer se devait de se tenir auprès de nos concitoyens. En dépit de mon absence, je tenais à vous faire part de l'action du ministère des Outre-mer pour La Réunion et pour Mayotte. Nous accordons la priorité à l'ancrage de ces deux territoires ultramarins dans le bassin de l'océan Indien. Ces deux îles se trouvent à la confluence des mondes. Nous devons en tirer profit. Le projet de loi EROM porte cette ambition.

Premièrement, nous souhaitons bâtir une nouvelle génération d'ultramarins. Grâce au fonds d'échanges à but éducatif, culturel et sportif (FEBECS), nous avons élargi la possibilité, pour les collégiens et les lycéens, de voyager vers les autres pays de la zone. Les Mahorais et les Réunionnais doivent pouvoir se déplacer dans leur région, dès le plus jeune âge. Ils pourront ainsi suivre des formations, effectuer des stages et construire leur avenir professionnel. J'ai également signé une convention avec Pôle emploi, l'Agence de l'outre-mer pour la mobilité (LADOM) et notre ambassadeur dans l'océan Indien. Elle doit permettre à nos jeunes de partir travailler dans des entreprises aux confins de l'océan Indien : en Afrique, en Asie, en Australie et en Afrique du Sud.

Deuxièmement, nous désirons stimuler les échanges économiques entre les outre-mer et leurs voisins en mettant en oeuvre une aide au fret. Elle vise à permettre à nos entreprises domiennes d'échanger entre elles, mais aussi de commercer avec les pays de la zone. Il importe également de consolider nos relations politiques avec nos voisins. Tel est le sens de la loi présentée par Serge Letchimy et votée à l'unanimité au Sénat comme à l'Assemblée nationale. Dans cette perspective, nous voulons développer des contacts diplomatiques et stratégiques pluriannuels avec les États environnants de l'océan Indien.

Troisièmement, nous voulons soutenir notre tissu économique composé à 95 % de TPE et de PME. Ces territoires affichent un grand dynamisme. Malheureusement, beaucoup d'entreprises cessent leur activité trop rapidement. La loi EROM prévoit la mise en oeuvre de bons d'achat. À la suite d'un amendement présenté par le sénateur Magras, elle veille également à ce que la commande publique profite à nos petites entreprises. Pour les marchés supérieurs à 500 000 euros, la sous-traitance deviendra obligatoire pour favoriser le positionnement et le développement des sociétés locales. Cette mesure constitue une avancée considérable.

Je tiens à souligner la place occupée par l'innovation et par l'économie sociale et solidaire dans ces deux îles. La Réunion vient d'être labellisée French Tech pour son écosystème de santé. Elle constitue une vitrine d'excellence. Le potentiel de nos deux départements est considérable. Pour le mettre en valeur, nous avons adopté deux mesures. D'une part, le taux du crédit d'impôt recherche a été augmenté. Il s'élève dorénavant à 50 % dans les territoires ultramarins contre 30 % dans l'Hexagone. D'autre part, nous avons accéléré l'installation de la 4G. Elle constitue une réalité depuis le 1 er décembre. Cet outil est nécessaire au développement de la nouvelle économie.

L'économie sociale et solidaire constitue une véritable valeur ajoutée pour nos territoires. De nombreux porteurs de projets attendent d'être aidés pour passer du rêve à la réalité. L'année dernière, nous avions lancé un appel à projets de 2 millions d'euros. Cette année, son montant atteindra 2,5 millions d'euros. Nous souhaitons que l'ensemble du tissu de l'économie sociale et solidaire acquière une autre dimension. L'économie bleue, les échanges circulaires et l'énergie verte amplifient le développement de La Réunion et de Mayotte. Nous veillons également à mettre en oeuvre les formations dédiées à cette nouvelle économie.

Nos territoires sont riches d'atouts et de potentiels d'avenir pour des métiers et des secteurs innovants. Je salue leur vitalité en matière d'innovation, d'emploi et d'activité économique. Il est temps de dépasser les représentations erronées qu'ont trop souvent véhiculées nos concitoyens. Nous devons porter une véritable ambition pour Mayotte et pour La Réunion. Il convient de les aider à se projeter dans l'avenir et dans leur espace océanique. Pour ce faire, ces territoires ont besoin d'un État fort, d'une présence accrue des pouvoirs publics. Au quotidien, nous apporterons notre soutien au tissu économique mahorais et réunionnais.

Je vous remercie.

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