C. CONFORTER LE MODÈLE ASSOCIATIF BASÉ SUR LE BÉNÉVOLAT ET MIEUX AGIR SUR LE TERRITOIRE

Comme vos rapporteurs ont pu le démontrer dans le présent rapport, le modèle associatif fondé sur le bénévolat est essentiel à la réussite de la politique publique d'aide alimentaire en France . L'engagement associatif doit ainsi être encouragé, et ce d'autant plus dans un contexte de diminution du nombre de contrats aidés dans les associations. Ainsi les banques alimentaires, en septembre 2017, en pleine mobilisation contre la suppression des contrats aidés, ont mené une vaste campagne de recrutement « Devenez Gilets orange », intégrant la création d'un nouveau site internet dédié www.giletsorange.fr. Cette campagne a eu l'impact escompté sur la notoriété des Gilets orange, l'apport de candidatures, un franc succès sur les réseaux sociaux ainsi qu'une fréquentation en hausse du site internet notamment sur la cible 18-34 ans. Des actions de promotion (communication) du bénévolat doivent être développées par les associations. Le rôle de France Bénévolat en la matière est également à valoriser .

Le bénévolat doit ainsi être encouragé dans le secteur de l'aide alimentaire, d'autant que les bénévoles ont un rôle particulier à jouer dans l'accompagnement des bénéficiaires. Toutefois, vos rapporteurs tiennent à rappeler que les associations ne doivent pas être réduites à des supplétifs de l'inaction des pouvoirs publics.

Ainsi, si l'accompagnement social lié aux actions d'aide alimentaire doit être développé par les associations, il ne doit pas signifier pour autant un désengagement de l'État sur les politiques d'insertion .

La valeur sociale du bénévolat se mesure à l'aune de son impact sur les bénéficiaires mais également de son incidence sur les bénévoles eux-mêmes. C'est un formidable levier d'inclusion sociale, y compris pour les bénévoles, qui se retrouvent réunis autour de projets communs avec le sentiment d'être utiles aux autres . C'est pour cette raison que le modèle associatif, en matière d'aide alimentaire, doit plus que jamais être encouragé.

Vos rapporteurs jugent par ailleurs essentiel de conforter dans ce paysage associatif le rôle des épiceries sociales et solidaires , qui en échange d'une participation symbolique, fournissent des denrées à des personnes en situation de précarité. Ce principe de contribution citoyenne participe de la dignité des personnes et contribue à leur retour sur le chemin de l'insertion sociale. Vos rapporteurs considèrent ainsi comme indispensable le maintien de financements nationaux dédiés en faveur de ces structures.

Vos rapporteurs considèrent, par ailleurs, comme essentiel le recensement des besoins sur le territoire dans une perspective de gestion optimale du dispositif d'aide alimentaire . Ils saluent ainsi le travail en cours, mené par les services de l'État, visant à cartographier les structures alimentaires et fiabiliser les remontées d'information de la part des associations.

Un groupe de travail a été mis en place s'agissant de la mise en oeuvre d'une cartographie fiable , cette dernière reposant sur la constitution de bases de données sécurisées et mises à jour. Aussi, des outils informatiques sont en cours de création pour recenser les associations habilitées nationalement et régionalement, avec notamment le détail des sites de distribution et des types d'activité pratiquée (épicerie solidaire, restaurant social, distribution de colis...). Par ailleurs, afin de fiabiliser les remontées d'informations relatives à l'activité d'aide alimentaire des associations, différentes actions ont été menées par les services de l'État.

Actions menées visant à la fiabilisation des remontées d'information :
un travail à encourager

- la structuration des enquêtes annuelles a été revue pour éviter les doubles comptabilisations (séparation de l'activité de fourniture de denrées et l'activité de distribution auprès des bénéficiaires dans les déclarations) et pour introduire des contrôles de cohérence (messages d'alerte) ainsi que des info-bulles ;

- des développements informatiques sont en cours pour améliorer la restitution de l'information (aujourd'hui, chaque extraction Excel nécessite des retraitements pour être analysée) ;

- un entretien téléphonique est réalisé annuellement avec les têtes de réseau nationales pour analyser l'évolution de l'activité ;

-un contrôle de cohérence est mené sur l'ensemble des déclarations des associations régionales pour corriger les données manifestement erronées (l'erreur la plus fréquente étant la déclaration en kilos au lieu de tonnes) ;

- lors des contrôles sur place, la déclaration SIAA fait l'objet d'un point spécifique et permet aux contrôleurs de faire un accompagnement pédagogique le cas échéant.

Source : DGCS

Vos rapporteurs ne peuvent qu'encourager ces actions, qui conditionnent la gestion efficace du dispositif et la pertinence de l'action sur le territoire.

Recommandation n° 7: Conforter le modèle associatif fondé sur le bénévolat et mieux agir sur le territoire

- encourager l'engagement associatif - notamment des plus jeunes -, essentiel au bon fonctionnement de l'aide alimentaire en France ;

- développer l'accompagnement social lié aux actions d'aide alimentaire développé par les associations, ce qui ne signifie pas pour autant un désengagement de l'État sur les politiques d'insertion ;

- soutenir le modèle des épiceries sociales et solidaires

- mieux recenser les besoins afin de mieux agir sur le territoire : encourager le travail de cartographie des structures alimentaires engagé par la DGCS et de fiabilisation des remontées d'information de la part des associations.

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