Conclusion par Annick Billon,
présidente de la délégation aux droits des femmes

J'aimerais, moi aussi, commencer par quelques remerciements.

Merci à monsieur le président du Sénat, qui nous a fait l'honneur de parrainer cet événement. Merci à madame la directrice générale de l'ONACVG, à mesdames les militaires et à tous les intervenants, historiens, universitaires et conservateurs de musée. Merci à mes collègues sénateurs, membres de la délégation aux droits des femmes, qui étaient présents aujourd'hui.

Mesdames les militaires, je salue votre témoignage, qui fait écho à la situation de nombreuses professions. Dans une première vie, j'ai été directrice commerciale dans une grande entreprise et je devais m'absenter chaque semaine de chez moi. En effet, pour réaliser sa passion dans le domaine professionnel et dans la vie active, il faut être soutenue par son conjoint. Ce choix doit être assumé par les deux personnes du couple.

Comme vous l'avez dit, vous avez également la chance d'être bien accompagnées par l'armée. J'apprends avec bonheur que l'armée se trouve en avance sur de nombreux points, comme l'égalité salariale. J'espère que les ministres à la tête des armées pourront convaincre la ministre du Travail, par exemple, pour que cette égalité salariale soit étendue à toutes les professions. Je voudrais enfin ajouter que j'ai énormément apprécié vos témoignages qui font le lien avec l'histoire.

J'aimerais aussi vous dire ma satisfaction et ma fierté de présider cette délégation et rappeler combien nous étions fiers de voir cet événement labellisé par la Mission du Centenaire , comme nous l'avons mentionné ce matin.

Nous étions plus de deux cents personnes présentes dans cette salle pour participer à cet événement aujourd'hui. Si nous avions été peu nombreux, l'ambiance n'aurait pas été la même.

Je tiens, comme Rose-Marie Antoine, à remercier tout particulièrement toute l'équipe du secrétariat de la délégation, qui a eu un rôle décisif dans l'organisation et la réussite de cette journée. Merci de l'applaudir !

Nous avons entendu des intervenants de grande qualité tout au long de la journée. Je souhaite remercier chacun d'entre vous, individuellement. Nous avons abordé une grande variété de sujets, pour déboucher sur l'actualité, avec ce questionnement sur les femmes dans l'armée aujourd'hui. Cette journée a été une grande réussite.

Le travail du souvenir est nécessaire, comme vous l'avez souligné, madame la directrice générale de l'ONACVG. Nous portons aujourd'hui le bleuet et je vous encourage, en cette dernière année du Centenaire, à le porter et à le faire porter autour de vous. Il s'agit aussi d'un message de paix : nous avons vu à l'écran le bleuet côtoyer la colombe...

La place des femmes dans la Première Guerre a été diverse et essentielle. Vos interventions l'ont illustré grâce à vos récits, parfois très graves, mais aussi parfois pointés de légèreté. La salle n'a pas manqué de sourire par moments. Ma collègue Claudine Lepage, qui animait une table ronde ce matin, a été surprise par certains propos, qui étaient d'une teneur que nous n'avons pas l'habitude d'entendre dans notre hémicycle. Je lui rappelais tout à l'heure que lorsque nous avons travaillé sur le projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes 146 ( * ) , il y a des mots que je n'aurais pas osé prononcer en séance publique !

Nous avons également parlé aujourd'hui de l'émancipation des femmes. En cette année du Centenaire de l'Armistice, année qui a aussi été marquée par l'entrée de Simone et Antoine Veil au Panthéon, je voudrais rappeler une citation de Simone Veil : « N'oubliez pas qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ». Il était essentiel pour moi de rappeler cela aujourd'hui, à un moment où se font entendre des « petites musiques » qui tendent à remettre en cause les droits des femmes, et notamment l'IVG et l'accouchement sous X.

Enfin, je ne voudrais pas finir cette intervention sans un message de paix. Pour moi, la paix, c'est l'Europe. En ces temps où nous parlons beaucoup d'Europe et à l'approche d'échéances importantes, j'aimerais souligner que l'Europe était la garante de la paix lorsqu'elle a été créée. Nous avons besoin aujourd'hui « de plus d'Europe » et de « mieux d'Europe » pour préserver la paix. Il est crucial que nous, Français, le gardions bien en mémoire.

Pour terminer, je vais reprendre l'une des citations de ces jeunes femmes, qui ont été extrêmement brillantes. Commandant Fiona, vous avez cité ces mots : « France n'est pas un vain mot. Ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort ». Cette phrase nous amène tous à réfléchir à de nombreuses questions, bien au-delà de la guerre. C'est presque un sujet de philosophie ! Vous avez aussi affirmé : « On accepte de donner la mort parce qu'on prend le risque de la recevoir ».

Mesdames, vous avez une conscience et une vision de votre travail qui allient les règles et la droiture à une forte dimension humaine. Vous exercez un métier difficile, mais cette dimension humaine me touche particulièrement, ainsi que vos interrogations sur le sens de la vie et de la mort.

En conclusion, bien vivre ensemble, c'est, finalement, vivre dans une société d'égalité entre les hommes et les femmes ! Je vous remercie d'avoir participé à cette journée.


* 146 Devenu la loi n° 2018-703 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes (note du secrétariat de la délégation aux droits des femmes).

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