B. LE DÉVELOPPEMENT D'OUTILS EN FAVEUR DE LA « PERSÉVÉRANCE SCOLAIRE »

Des actions en faveur de la « persévérance scolaire » ont été mises en place afin de proposer aux jeunes en situation de décrochage scolaire un accompagnement.

Dès 2011, les plateformes de suivi et d'appui aux décrocheurs (PSAD) ont été créées pour rassembler l'ensemble des acteurs locaux de la formation, de l'insertion et de l'emploi, mais également tous ceux susceptibles de contribuer à la prise en charge des jeunes concernés - points ou bureaux jeunesse, école de la deuxième chance, centres de formation des apprentis, associations, service militaire volontaire, centre EPIDE (établissement pour l'insertion dans l'emploi) par exemple.

L' éducation nationale a également cherché à mieux s'organiser en interne à travers la création des réseaux Formation qualification emploi (FOQUALE) , qui visent à coordonner, au sein des PSAD, l'ensemble des solutions existant dans l'éducation nationale. Ces réseaux regroupent les établissements et dispositifs relevant de ce ministère, notamment les structures de retour à l'école (SRE) - par exemple les micro-lycées.

Les structures de retour à l'école (SRE)

Le développement des dispositifs de « structures de retour à l'école » (SRE) tels que le « micro-lycée » ou le lycée de la « seconde chance » s'est accéléré, avec l'ouverture, chaque année, de 5 à 10 nouvelles structures. Selon les chiffres transmis par la direction générale de l'enseignement scolaire (DGESCO), à la rentrée 2021, on dénombre 78 structures de retour à l'école, accueillant près de 3 000 jeunes. Le taux de réussite à l'examen des jeunes préparés dans ces structures est chaque année proche de 80 %.

L'exemple des micro-lycées de la région Nouvelle-Aquitaine a été porté à la connaissance des rapporteurs lors du déplacement à Bordeaux. Il s'agit de jeunes qui ont en moyenne une vingtaine d'années, en reprise d'études. Pour l'équipe pédagogique, le premier travail est de les réconcilier avec leurs parcours. Les résultats sont très bons : l'année dernière, tous les élèves ont obtenu le baccalauréat, et la moitié d'entre eux s'est engagée dans des études supérieures. Pour l'équipe éducative, leur action ne se limite pas à l'apprentissage des savoirs, mais également à la transmission de compétences psycho-sociales, et à l'apprentissage de l'autonomie. Le bac est certes un objectif, mais il s'agit également de « les rendre insérables dans la société et les responsabiliser ». Enfin, les responsables du micro-lycée ont souligné un problème financier auquel pouvaient être confrontés plusieurs de ces jeunes : en revenant sous statut scolaire, ils perdent leurs indemnités chômage.

Chaque établissement du second degré doit disposer d'un groupe de prévention du décrochage scolaire. Celui-ci associe les acteurs de la communauté éducative (enseignants, conseiller principal d'éducation, psychologue de l'éducation nationale, assistante sociale, médecin,...) autour du chef d'établissement pour analyser la situation des jeunes présentant les premiers signes de décrochage et leur proposer une solution.

L'activité des missions de lutte contre le décrochage scolaire

Dans chaque académie, des missions de lutte contre le décrochage scolaire (MLDS) ont été créées. Elles sont notamment chargées de mobiliser l'ensemble des acteurs d'un territoire et d'accompagner les jeunes en situation de décrochage.

En 2019-2020, 80 961 entretiens de situation ont été menés auprès des jeunes repérés en situation ou en risque de « décrochage scolaire ». 40 % de ces jeunes sont issus de la voie professionnelle.

La prise en charge de ces jeunes s'est répartie de la manière suivante :

- 61,3 % des jeunes (49 614) ont été pris en charge à l'issue des entretiens de situation dans les établissements scolaires, les réseaux FOQUALE et les PSAD ;

- des « modules » de soutien spécifiques et des « parcours personnalisés » ont été proposés à une majorité de ces jeunes (34 062), soit 68,7 % de l'effectif total, avec pour objectif prioritaire la poursuite d'études en formation initiale ;

- 38,7 % des jeunes (31 347) ont été pris en charge dans des actions menées au titre de la MLDS.

Le volume global de jeunes accueillis dans les actions MLDS est stable par rapport à l'année précédente.

À l'issue des actions courtes MLDS de sensibilisation et d'information, 67,6 % de ces jeunes ont intégré ou réintégré un parcours de formation sous statut scolaire (formation initiale, MLDS) et 17,8 % hors statut scolaire (formation par alternance, PSAD), soit environ 85,4 % de jeunes ayant repris le chemin de la formation.

À l'issue des actions longues MLDS de remobilisation et de remise à niveau, 8 674 jeunes (60 %) ont intégré ou réintégré une poursuite d'études en formation initiale et 23 % (3 322 jeunes) un parcours de formation hors statut scolaire (formation par alternance - 1 516 jeunes) et PSAD (1 806 jeunes) soit 83 % de jeunes ayant repris le chemin de la formation. Ces résultats sont en augmentation de 6 points par rapport à ceux de l'année précédente (77 %).

Les élèves allophones nouvellement arrivés représentent 7 % de l'ensemble des jeunes reçus en « entretiens de situation », en diminution de 3 points par rapport à l'année 2018-2019 (10 %).

Dans l'académie de Créteil, 2 240 actions ont été menées par la MLDS - un élève pouvant bénéficier d'un ou plusieurs dispositifs dans son parcours. Un tiers de ces actions sont des actions de sensibilisation, 57 % des actions de remédiation et 8 % des actions de repréparation à un examen. 39 ETP sont attribués à la MLDS : un coordonnateur académique, un chargé de mission académique, 3 coordonnateurs départementaux et 34 coordonnateurs dans les établissements.

Dans l'académie de Nouvelle-Aquitaine, 67 ETP sont dédiés à la lutte contre le décrochage scolaire, 5 encadrants et 62 personnels dans les établissements.

Source : DGESCO et auditions

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