B. LE REGROUPEMENT DE L'AUDIOVISUEL PUBLIC AU SEIN D'UNE STRUCTURE UNIQUE DOIT DEMEURER L'OBJECTIF DU QUINQUENNAT

1. Des mutualisations difficiles à poursuivre sans gouvernance commune

Si les mutualisations menées sur une base « volontaire » ont eu pour mérite de faire avancer certains projets, la contrepartie de cette méthode des « petits pas » a été de maintenir des hiérarchies distinctes, des visions différentes et, parfois, des priorités incompatibles.

Il ne faut pas aller chercher beaucoup plus loin les résultats décevants de la chaîne franceinfo, les difficultés à déployer les matinales communes entre France 3 et France Bleu selon le calendrier initial, les réticences à créer une filiale commune dédiée à la formation, l'absence de véritables coopérations entre France Télévisions et ARTE France (stratégies éditoriales et numériques antinomiques, offres éducatives concurrentes...).

Au final, les difficultés rencontrées illustrent aussi les limites de la méthode adoptée . Non seulement les actions menées de manière coordonnée ont été moins efficaces que si elles avaient été conduites dans un cadre commun mais l'ensemble des acteurs ont pu mesurer l'impossibilité qu'il y avait à aller plus loin dans le cadre actuel .

Or, comme l'a très bien indiqué Delphine Ernotte Cunci lors de la table ronde organisée le 7 décembre dernier, le statu quo n'est pas soutenable à long terme car l'audiovisuel public a besoin d'unir ses forces et ses talents pour relever le défi du numérique . Non seulement la dispersion actuelle des structures limite la capacité de chacun à agir, mais cette inefficacité justifie aussi les interrogations qui reviennent régulièrement sur l'intérêt de consacrer des moyens importants à l'audiovisuel public.

2. Une évolution des esprits favorable à une réforme d'envergure

Les projets de regroupements de l'audiovisuel public, défendus par la commission de la culture du Sénat depuis 2015, sont aujourd'hui regardés avec d'autant plus d'attention. Si la présidente de France Télévisions a fait part en juillet 2022 de son soutien au projet de fusion des quatre entreprises nationales de l'audiovisuel public défendu par le rapporteur dans son rapport du 8 juin 2022, la présidente de Radio France a considéré le 7 décembre dernier qu'une holding présentait l'avantage de mieux associer les équipes en charge des projets dans chaque entreprise .

Le rapporteur considère que l'urgence réside davantage dans la nécessité de décider le regroupement des forces de l'audiovisuel public que dans le choix d'une forme particulière de gouvernance (fusion, holding, présidence commune), cette dernière pouvant évoluer dans le temps en fonction des besoins. Même si la fusion des différentes entités doit demeurer l'objectif final, le rapporteur n'exclut pas qu'une holding puisse constituer une étape utile dans la mesure où elle ferait l'objet d'un soutien de l'ensemble des acteurs.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page