CONCLUSION

La poursuite et l'achèvement de la seconde phase de programmation des actions structurelles jusqu'en 1999 aboutira inévitablement à la révision de la politique régionale de l'Union.

La Commission devrait présenter, à la fin de cette année, un rapport sur la cohésion économique et sociale dressant un bilan de quinze années de politique régionale. Ce document, ainsi que les orientations de la Conférence intergouvernementale, constitueront le point de départ de la réflexion sur l'avenir de l'action structurelle de l'Union européenne.

Celle-ci devra intégrer le contexte des finances publiques des Etats membres, qui rend inconcevable d'augmenter encore les dotations actuelles, a fortiori dans la perspective de la construction de l'Union économique et monétaire. Il conviendra donc d'opérer des choix, soit géographiques entre les zones à assister, soit thématiques entre les objectifs à poursuivre - et plus probablement effectuer ces deux types de restrictions.

Il lui faudra également envisager une simplification du dispositif actuel, qui reste d'une complexité porteuse d'irrégularités, en recherchant un juste équilibre entre la souplesse souhaitée des procédures et la nécessité d'un contrôle plus rigoureux de l'usage des fonds communautaires.

Enfin, la perspective, d'un élargissement de l'Union aux pays de l'Europe centrale et orientale entraînera un réajustement des critères d'éligibilité à l'aide structurelle. Des choix inévitables s'imposeront qui remettront en cause des situations acquises. La délégation a déjà eu l'occasion d'évoquer ce point lors de l'examen du rapport de M. Denis BADRÉ sur les conséquences économiques et budgétaires de l'élargissement à l'Est.

En tout état de cause, la poursuite de l'objectif de cohésion économique et sociale ne trouvera sa traduction concrète qu'au prix d'un effort encore accentué de solidarité.

EXAMEN DU RAPPORT

M. Jacques Genton a présenté son rapport lors de la réunion de la Délégation, tenue le 27 juin 1996.

A l'issue de cette présentation, M. James Bordas a indiqué que la sous-consommation des crédits structurels devrait conduire à s'interroger sur une nouvelle politique régionale mieux adaptée. Il s'est par ailleurs étonné que les nombreux cas d'irrégularité dans l'utilisation des fonds dénoncés par la Cour des comptes ne donne pas toujours lieu à rectification.

A M. Philippe François qui s'interrogeait sur la possibilité pour les collectivités locales de négocier directement les programmes de développement local avec la Commission, le Président Jacques Genton a répondu que ces programmes étaient élaborés conjointement entre la Commission et les Etats membres, mais que les collectivités territoriales concernées étaient à l'évidence associées à l'élaboration des projets.

M. Pierre Fauchon a fait part de son expérience dans son propre canton, classé en objectif 5 b, en soulignant le caractère excessivement tatillon de la gestion des programmes par l'administration française. Il a expliqué qu'une partie de la sous-consommation des crédits disponibles était probablement due à la tutelle très directive du secrétariat général aux affaires régionales (SGAR) sur ces dossiers. Il a également dénoncé la lenteur avec laquelle les fonds européens parvenaient à leur destinataire final après approbation des dossiers. Soulignant que le " saupoudrage " des crédits empêchait toute véritable dynamique communautaire et faisait perdre de vue les objectifs définis à l'échelon communautaire, il a considéré que l'Europe devrait plutôt concentrer son effort financier sur la mise en oeuvre de grands programmes de travaux et a souhaité un contrôle plus efficace de la Communauté sur ces fonds.

M. Claude Estier s'est déclaré favorable à l'organisation d'un débat sur le problème de la sous-consommation des fonds européens. Evoquant le blocage d'autres dossiers, tel le programme MEDA destiné au développement de la zone méditerranéenne, il s'est interrogé sur le devenir des fonds qui n'étaient pas utilisés.

M. Christian de La Malène a tout d'abord souhaité relativiser la sous-utilisation des crédits en rapportant son montant (4,2 milliards d'écus) à l'enveloppe globale prévue pour les seuls fonds structurels sur la période 1994-1999 (141 milliards d'écus). Il a ensuite considéré que le niveau actuel des dotations était trop élevé pour que l'on puisse raisonnablement envisager de poursuivre la politique régionale de l'Union sur ces bases financières à l'issue de la phase de programmation, notamment dans la perspective d'un élargissement. Il s'est également déclaré favorable à un déplacement de l'effort européen vers la conduite de grands travaux inter-Etats, plus efficace qu'un émiettement des subventions sur l'ensemble des Etats qui a surtout pour but de satisfaire tous les membres de la Communauté, et particulièrement les petits pays.

La délégation a alors approuvé le présent rapport.

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