b) Pour une plus grande complémentarité des différentes interventions économiques

Parallèlement, la recherche d'une plus grande complémentarité entre les interventions des différentes collectivités devrait être recherchée.

Souhaitant un renforcement du rôle des régions en matière économique, M. René Garrec, au nom de l'Association des présidents de conseils régionaux, a proposé que les régions se voient reconnaître une compétence de droit commun pour le développement des petites et moyennes entreprises. Il a exposé que cette compétence devrait concerner l'aide aux fonds propres pour la création ou le développement d'entreprises, l'aide à la modernisation et à la diversification, l'aide aux implantations nouvelles et aux restructurations, la promotion des activités internationales ainsi que le soutien aux actions collectives et aux mises en réseaux. Il a considéré qu'il conviendrait de décentraliser les crédits actuellement gérés par l'Etat ainsi que les personnels correspondants.

Enfin, M. René Garrec a fait valoir que les compétences régionales et départementales en matière d'action économique pourraient être mises en cohérence dans le cadre de conventions qui préciseraient le rôle et les actions de chacune de ces collectivités.

M. Charles Josselin, au nom de l'Assemblée des présidents de conseils généraux, a suggéré que la région puisse se concentrer sur les interventions directes auprès des entreprises, laissant aux départements les aides aux bâtiments ou aux infrastructures, par exemple.

De même, M. Pierre-Rémy Houssin a considéré qu'il serait opportun de faire une distinction entre les interventions directes qui relèveraient de la compétence de la région et les autres interventions concernant, par exemple, les investissements immobiliers qui relèveraient de la compétence du département.

Dans un domaine qui intéresse directement le développement des territoires, il ne paraît pas envisageable de réserver à telle ou telle collectivité une compétence exclusive. En outre, l'Etat responsable du " développement économique et social et de la défense de l'emploi " (article L. 2251-1 et L. 3231-1 du code général des collectivités territoriales) ainsi que de la détermination de la politique d'aménagement et de développement du territoire (article premier de la loi d'orientation du 4 février 1995) conserve un rôle majeur. Dès lors, c'est bien le partenariat qu'il s'agit d'organiser.

Pour les raisons évoquées ci-dessus par votre rapporteur, la distinction entre aides directes -qui seraient réservées à la région- et aides indirectes -qui relèveraient du département- semble rendre compte insuffisamment des nouvelles réalités de l'action économique locale.

En revanche, une nouvelle répartition des tâches entre collectivités pourrait être envisagée à partir d'une approche globale d'un projet économique qui permettrait d'identifier les différentes phases de réalisation du projet et les besoins de financement correspondants. Dans ce cadre, une distinction entre des aides destinées à l'accueil des entreprises et celles destinées à leur développement pourrait s'avérer pertinente .

La voie conventionnelle pourrait alors constituer un cadre adapté pour permettre aux collectivités concernées, à partir de cette approche globale, d'identifier leurs missions respectives et les financements correspondants.

Le cadre conventionnel devrait, en outre, prévoir un dispositif permettant un suivi effectif des aides -dont la cour des comptes a souligné l'insuffisance actuelle- seul à même de susciter une évaluation et de permettre les réajustements qui apparaîtraient nécessaires.

Cette nouvelle approche que le groupe de travail souhaite voir approfondie pourrait également porter sur d'autres domaines pour lesquels l'intervention des collectivités peut être efficace, notamment les sociétés de capital-risque.

Enfin, le projet de loi en cours de préparation sur les sociétés d'économie mixte devra apporter les clarifications nécessaires concernant le fonctionnement de ces sociétés.

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