III. UNE COOPÉRATION CULTURELLE ET SCIENTIFIQUE DE QUALITÉ MALGRÉ DES MOYENS RÉDUITS

A. DES RELATIONS CULTURELLES ET SCIENTIFIQUES FRANCO-AUSTRALIENNES QUI DOIVENT ÊTRE VALORISÉES

1. Une coopération culturelle et linguistique solidement établie

La coopération culturelle et scientifique franco-australienne a traversé sans dommages importants la crise des essais. Malgré les convictions anti-nucléaires de certains de nos partenaires australiens, la France a, en la matière, continué à bénéficier de la solidité et de la fidélité de ses réseaux d'influence , dans un pays où elle offre un modèle culturel apprécié , différent de celui d'une Angleterre -dont l'Australie s'éloigne- et d'une Amérique décevante, mais plus proche que celui d'une Asie voisine, mais culturellement totalement étrangère. Cette attente australienne à l'égard de la culture française se traduit par des demandes australiennes, pourtant dignes d'intérêt, qui dépassent largement des disponibilités budgétaires malheureusement réduites : l'enveloppe culturelle et scientifique consacrée par notre pays à l'Australie est ainsi passée de 5,6 millions de francs en 1996 à 5 millions pour 1997.

- Notre partenariat culturel avec les grandes institutions culturelles australiennes est solidement établi. Le succès rencontré par les grandes manifestations (expositions Matisse en 1994, " les Fauves " en 1995 ou " Paris au XIXe siècle " inaugurée par le Premier ministre australien le 29 novembre dernier) témoigne de l'attrait qu'exerce toujours la culture française.

Les échanges sont ainsi aussi nombreux qu'économiquement possibles. Ils devraient de surcroît être favorisés par la mise en place, à l'automne 1996, par l'ambassade de France d'un comité franco-australien de mécènes. A l'heure où les crédits culturels ne cessent de diminuer et où la demande de partenariat reste forte, votre délégation tient à souligner ici l' aspect très positif du mécénat d'entreprise dans le cadre d'une stratégie de conquête de nouveaux marchés et de valorisation d'une présence culturelle française rénovée.

- Dans le domaine linguistique , notre réseau devrait également être renforcé et mobilisé. Notre coopération linguistique se heurte au choix politique de l'Australie en faveur des langues asiatiques. La langue française a ainsi perdu son rang de première langue étrangère enseignée, au profit du japonais , dans tous les Etats à l'exception du Victoria. Les autres langues européennes -sauf, dans certains Etats, l'allemand et l'italien- subissent le même sort.

Il semble toutefois que ce recul de la langue française soit, pour l'heure, interrompu. En termes absolus, le nombre d'élèves apprenant le français croît à nouveau : dans l'enseignement secondaire depuis 1988 (160 000 élèves en 1988, 180 000 aujourd'hui), et dans l'enseignement supérieur depuis 1994 (le français étant à peu près au même niveau que le japonais avec 4 500 étudiants).

Dans cette optique -et notamment dans la perspective des Jeux olympiques de Sydney où la langue française, en tant que langue officielle, doit occuper toute sa place-, la France développe une politique tendant à multiplier les actions éducatives sous des formes diverses. On relèvera en particulier :

- le projet franco-allemand de création d'un " euro-campus " à Sydney qui devrait réunir à l'horizon 1999, en leur donnant une dimension européenne bienvenue, le lycée français Condorcet et l'école allemande Gutenberg qui doivent, l'un et l'autre, faire face à des effectifs croissants et à des locaux insuffisants ; le lycée Condorcet compte actuellement 265 élèves (dont 113 Français, 51 franco-australiens, 47 Australiens et 54 étrangers tiers) ;

- l'école franco-australienne de Canberra, qui est reconnue à la fois par le ministère de l'éducation nationale et par les autorités australiennes ;

- aidé par la présence dans les différents Etats australiens de cinq attachés linguistiques détachés, notre réseau linguistique s'appuie enfin sur l'existence de 27 alliances françaises (dont, il est vrai, 20 petites) qui rassemblent près de 5 800 élèves et constituent, pour la langue française, un atout spécifique.

- Dans le domaine audiovisuel , enfin, qui devrait, selon votre délégation, constituer l'instrument majeur de notre action culturelle extérieure à l'avenir, les données géographiques et techniques font qu'il reste beaucoup à faire. On relèvera toutefois que Radio France Internationale (RFI) diffuse une heure par jour son service en français. Un accord conclu en 1994 entre la chaîne publique de télévision australienne SBS et Canal France International (CFI) permet d'autre part -ce qui est naturellement très apprécié par la communauté française- la diffusion quotidienne en français du journal télévisé de France 2. Enfin, l'extension de la couverture géographique doit permettre très prochainement aux foyers résidant en Australie, et dotés des équipements nécessaires, de recevoir un bouquet de programmes incluant TV5 .

2. Une coopération scientifique recherchée

Les relations scientifiques franco-australiennes font également l'objet d'une coopération bilatérale active, recherchée et de haut niveau. La France y consacre près de la moitié (46 %) de l'ensemble de ses crédits d'action culturelle, scientifique et technique.

Il convient en particulier de souligner l'intérêt du programme FAIR (" French australian industrial research program ") destiné à favoriser la coopération entre organismes de recherche et entreprises des deux pays. Créé par un accord intergouvernemental quinquennal en mai 1991 et initialement orienté vers l'industrie, ce programme a été étendu en 1993 aux domaines agricoles et agroalimentaires ; il a été renouvelé en août 1996 pour une nouvelle période de cinq ans.

Cette initiative a donné des résultats remarquables dans des domaines variés : télécommunications, espace, agroalimentaire, biopharmacie. Un nouveau séminaire vient d'avoir lieu, en mars 1997, en Australie sous l'égide du FAIR sur le thème des ressources naturelles. Ces résultats sont d'autant plus appréciables qu'ils ont été obtenus pour une mise de fonds très modeste (0,6 million de francs).

Au-delà de ce programme, il faut également relever l'intérêt scientifique de recherches conjointes dans les domaines de l'environnement et des sciences marines, impliquant les plus grands organismes de recherche français (INRA, CNRS, ORSTOM, CIRAD, IFREMER ou BRGM).

Par ailleurs, une coopération universitaire active est mise en oeuvre, à laquelle participent 36 établissements français.

On relèvera enfin que la coopération constante et fructueuse des organismes de recherche français implantés dans le Pacifique sud avec leurs équivalents australiens trouve sa traduction dans la publication régulière de deux bulletins scientifiques.

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