EXAMEN EN COMMISSION

Le présent rapport a été examiné par la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées au cours de sa réunion du 26 mars 1997.

A l'issue de l'exposé de M. Xavier de Villepin, président, M. André Rouvière, après avoir estimé que la mission sénatoriale avait pleinement atteint ses objectifs, s'est inquiété des retombées sociales de la politique économique ultra-libérale conduite notamment en Nouvelle-Zélande. Il a estimé que la précarisation d'une partie de la population devait conduire à nuancer les jugements positifs portés sur les résultats de la politique suivie, notamment du point de vue du chômage. S'agissant des réactions antinucléaires, il a indiqué qu'elles lui étaient apparues plus vives, et de nature plus passionnelle, en Nouvelle-Zélande qu'en Australie. Sur le plan international, il a souligné que l'Australie et la Nouvelle-Zélande avaient, malgré des moyens modestes, notamment sur le plan militaire, l'ambition de jouer un rôle sur la scène internationale et estimé que les Européens devaient développer leurs relations avec ces pays.

M. Jean-Luc Bécart a, à son tour, souligné que les résultats obtenus par l'Australie et par la Nouvelle-Zélande sur le plan macroéconomique ne devaient pas faire oublier les réalités économiques et sociales pour les couches les plus défavorisées de la population.

M. André Boyer, après avoir rappelé le sauvetage spectaculaire de concurrents français du " Vendée Globe " par la Marine australienne, s'est félicité du complet rétablissement des relations militaires franco-australiennes. S'agissant de l'organisation des Jeux olympiques de Sydney, il a souligné que de nombreux spectateurs pourraient être intéressés, à cette occasion, par des circuits touristiques dans le Pacifique Sud et estimé que des dispositions devraient être prises pour permettre aux territoires français de la région, en premier lieu la Nouvelle-Calédonie, de bénéficier de ces retombées touristiques potentielles. En ce qui concerne le processus des accords de Matignon, il a enfin marqué l'approbation de ce processus par l'Australie et la Nouvelle-Zélande et souligné en conséquence l'intérêt de poursuivre un dialogue approfondi avec ces deux pays dans la perspective notamment du référendum en Nouvelle-Calédonie.

M. Maurice Lombard a alors relevé que l'Australie et la Nouvelle-Zélande paraissaient ressentir un certain isolement par rapport au monde européen et occidental dont ils partageaiernt la culture. Ce sentiment contribuait à expliquer leur appréciation favorable de la présence française dans le Pacifique Sud alors que leurs relations avec la Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure, avec les Etats-Unis, s'étaient distendues. Il a ensuite évoqué les politiques d'immigration australienne et néo-zélandaise et notamment les questions posées par l'augmentation des immigrés d'origine asiatique. S'agissant des populations indigènes, M. Maurice Lombard a souligné l'importance de la question des droits historiques des Aborigènes en Australie, tandis que le problème des Maoris se posait en termes différents en Nouvelle-Zélande, notamment en raison de l'influence du parti " New Zealand First ", en partie maori, qui était désormais associé aux responsabilités gouvernementales. Evoquant enfin la révolution économique libérale néo-zélandaise, M. Maurice Lombard en a souligné le caractère systématique, notamment dans le domaine agricole et dans le secteur administratif lui-même. Il a à cet égard estimé préoccupantes les conséquences de cette politique ultra-libérale sur l'enseignement secondaire et sur les risques de diminution de la qualité de l'enseignement qui en résultaient.

MM. Maurice Lombard et Xavier de Villepin, président, ont alors constaté, pour le regretter, que le français était en perte de vitesse dans la région. M. Xavier de Villepin, président, tout en rappelant le rôle joué par de nombreuses Alliances françaises, a estimé nécessaire de mettre désormais l'accent sur les moyens les plus modernes de notre action culturelle extérieure, notamment sur le plan audiovisuel.

En réponse à M. Michel Caldaguès qui s'interrogeait sur la possibilité de renforcer l'influence européenne dans la région par des relations plus denses avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande, M. Xavier de Villepin, président, a souligné que les interlocuteurs de la délégation avaient manifesté un très vif intérêt pour l'évolution de la construction européenne -notamment la monnaie unique- et marqué leur approbation de la présence française dans le Pacifique Sud. Il a regretté les difficultés survenues, à propos d'une clause sur les droits de l'homme, dans les négociations d'un accord-cadre entre l'Union européenne et l'Australie.

MM. Marcel Debarge, Maurice Lombard et Xavier de Villepin, président, ont enfin évoqué les relations sino-australiennes pour souligner à la fois la volonté de l'Australie de développer ses relations avec la Chine et son inquiétude, non avouée, devant une éventuelle expansion militaire chinoise favorisée par des capacités aéronavales accrues.

La commission a alors autorisé la publication du présent rapport d'information.

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