b) L'attitude du Conseil européen

Après le Conseil européen d'Edimbourg, le principe de subsidiarité a été à chaque fois mentionné dans les conclusions du Conseil européen, mais ces mentions, brèves et quelque peu rituelles, n'ont guère apporté d'éléments nouveaux :

- dans les conclusions adoptées à Copenhague (juin 1993), le Conseil européen " constate avec satisfaction que la Commission ne présente maintenant des propositions que lorsqu'elle considère qu'elles satisfont au critère de subsidiarité " ; il " se félicite " des efforts de la Commission et du Conseil des ministres pour mettre en oeuvre les orientations retenues à Edimbourg et " espère que le Parlement européen sera bientôt en mesure de se joindre à cet effort ".

- à Bruxelles (décembre 1993), le Conseil européen se borne, pour l'essentiel, à se réjouir des travaux entrepris par la Commission européenne pour alléger et simplifier la législation existante,

- les conclusions du Conseil européen de Corfou (juin 1994) comprennent quelques lignes consacrées à la subsidiarité, identiques en substance au texte adopté à Bruxelles six mois plus tôt,

- à Essen (décembre 1994), le Conseil réaffirme tout l'intérêt qu'il apporte à l'exercice de simplification de la législation communautaire mené par la Commission, et lance par ailleurs un appel pour une " application rigoureuse " du principe de subsidiarité : " Le Conseil européen réaffirme la grande importance du principe de subsidiarité en tant que principe directeur de l'Union, comme cela est indiqué dans les conclusions du Conseil européen d'Edimbourg. Il invite toutes les institutions de la Communauté à appliquer rigoureusement le principe de subsidiarité dans la ligne de ces conclusions. A cet égard, le Conseil européen souligne que la mise en oeuvre au niveau administratif du droit communautaire doit en principe continuer de relever des Etats membres, sans préjudice des compétences de surveillance et de contrôle de la Commission. "

- à Cannes (juin 1995), le principe de subsidiarité se confond plus que jamais avec la simplification législative : le Conseil européen " rappelle son attachement à une application rigoureuse du principe de subsidiarité ", et demande " dans ce contexte " à la Commission de mener à bien " dans les meilleurs délais " ses travaux de révision de la législation existante,

- à Madrid (décembre 1995), le Conseil européen " confirme " les " principes directeurs " adoptés à Edimbourg, " qui doivent guider l'action de l'Union ", et se félicite de l'avancement des travaux de simplification législative menés par la Commission,

- à Turin (mars 1996), le texte adopté par le Conseil européen extraordinaire, chargé de préciser le mandat de la conférence intergouvernementale, précise que " la C.I.G. doit s'employer à améliorer l'application et la mise en oeuvre du principe de subsidiarité. "

- à Florence (juin 1996), après s'être félicité " des progrès importants réalisés dans un certain nombre de domaines, tels que la culture et l'audiovisuel, l'éducation et la formation, la santé, la politique sociale et l'environnement ", le Conseil européen " prend note avec satisfaction " du " rapport d'étape " de la Commission européenne sur la simplification législative. Puis il invite les institutions communautaires et les Etats membres à " renforcer leur action " dans la " direction " des principes de subsidiarité et de proportionnalité, en précisant qu'il " attend avec intérêt " le " rapport complet " de la Commission.

Il apparaît ainsi que, depuis 1992, l'exigence de subsidiarité n'a tenu qu'une place très limitée dans les préoccupations du Conseil européen et que celui-ci, chargé par le Traité de Maastricht de donner à l'Union des impulsions politiques, n'en a pas donné dans ce domaine.

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