LES DISTORSIONS LIÉES À DES DISPOSITIONS LÉGISLATIVES ET RÉGLEMENTAIRES SPÉCIFIQUES

On peut relever deux domaines principaux dans lesquels l'application sélective de mesures législatives ou réglementaires se traduit par des distorsions de concurrence entre établissements exerçant les mêmes activités.

La fiscalité

Rappel des spécificités bancaires

Non seulement la fiscalité bancaire handicape les banques françaises par rapport à leurs compétiteurs internationaux, mais encore, frappant de façon sélective les établissements, elle introduit des distorsions de concurrence au sein même du secteur.

Ainsi, convient-il d'observer que La Poste bénéficie d'un régime privilégié d'assujettissement à la taxe professionnelle et à la taxe foncière puisqu'elle bénéficie d'un abattement de 85 % du montant de l'impôt normalement dû.

La Caisse des dépôts et consignations et les caisses de crédit municipal 80( * ) ne sont pas assujetties à l'impôt sur les sociétés .

La Banque de France, le Trésor public et La Poste sont exonérés de la contribution sur les institutions financières 81( * ) .

La Poste a bénéficié jusqu'en 1994 du plafonnement à 4,25 % du taux de la taxe sur les salaires.

La Poste, la Banque de France, les Caisses d'épargne, les caisses de crédit municipal, les Banques populaires, le Crédit mutuel, les Caisses régionales de Crédit agricole et la Caisse des dépôts et consignations étaient jusqu'en 1995, exonérés de la contribution sociale de solidarité sur les sociétés de capitaux (0,13 % du chiffre d'affaires) instituée par la loi du 3 janvier 1970.

En outre, la fiscalité de certains produits d'épargne conduit à pénaliser les réseaux bancaires. Au-delà du cas du livret A et du livret bleu, on observera que les revenus tirés des comptes à terme, des bons de caisse et des livrets bancaires ont été soumis pendant longtemps à une fiscalité très importante (39,4 % en tenant compte des prélèvements sociaux) qui explique, au moins en partie, le faible développement de ces comptes en France, par comparaison avec l'étranger. La loi de finances pour 1994 a ramené cette imposition à un niveau plus raisonnable (19,4 % prélèvements sociaux compris) et surtout a fait bénéficier ces revenus des mêmes abattements que les intérêts des obligations et des actions (8.000/16.000 F), à l'exception des livrets bancaires. Toutefois, la loi de finances pour 1995 en supprimant cet abattement pour les obligations et produits assimilés (dont les comptes à terme et les bons de caisse) a reposé le problème de la concurrence fiscale de ces produits par rapport aux livrets défiscalisés.

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