4. Intégration des systèmes nationaux

Le Livre blanc évoque également les difficultés d'intégration des systèmes de chemins de fer nationaux. Les disparités entre les infrastructures et le matériel roulant des différents pays ne facilitent pas le développement des échanges entre les pays de l'Union européenne, alors même que les distances transeuropéennes font partie des créneaux sur lesquels le chemin de fer peut manifestement être compétitif.

A ce propos, la Commission européenne rappelle que la Communauté a déjà pris certaines initiatives pour faciliter la circulation sur l'ensemble du réseau européen :

- pour le rail classique, la Commission a chargé les organismes de normalisation européens de proposer des spécifications techniques en ce qui concerne le matériel roulant et les composants des infrastructures, l'essai des véhicules, l'aérodynamique, la protection contre l'incendie, la sécurité électrique et la compatibilité électromagnétique. Les premières normes devront être mises en oeuvre en 1998 sous forme de normes européennes ;

- pour le train à grande vitesse, le Conseil a adopté, en juillet 1996, une directive relative à l'interopérabilité du réseau européen de train à grande vitesse. Cette directive devrait permettre d'engager un processus d'établissement de spécifications techniques contraignantes qui serviront de références pour les marchés publics et permettront de parvenir à l'interopérabilité.

Indépendamment de cette action communautaire, des accords entre entreprises ferroviaires ont permis des progrès importants dans l'harmonisation des conditions techniques de circulation sur les réseaux et, depuis longtemps déjà, il n'est plus nécessaire de changer de train aux frontières.

Pour l'avenir, la Commission européenne se propose de poursuivre les actions d'harmonisation tout en veillant à ce que ces actes permettent un gain réel de compétitivité.

La Commission européenne évoque également la réalisation de nouvelles infrastructures et rappelle qu' " en ce qui concerne le rail, la priorité va à l'achèvement du réseau à grande vitesse, et notamment à la réalisation des projets prioritaires approuvés par le Conseil européen d'Essen ". Une telle affirmation paraît aujourd'hui quelque peu incantatoire. Récemment, le Conseil des ministres des Finances s'est opposé à l'augmentation des crédits consacrés à la réalisation de ces grands réseaux et les fonds disponibles ne semblent pas en mesure de permettre une avancée importante de ces projets prioritaires.

De fait, les Etats membres de l'Union tentent de réduire les déficits publics, notamment pour respecter les critères de convergence définis par le Traité sur l'Union européenne pour le passage à la monnaie unique et la réalisation des projets prioritaires paraît aujourd'hui moins prioritaire.

Dans ces conditions, peut-être conviendrait-il de réviser ces projets afin de les adapter à la situation actuelle. Faute de quoi, il existe un risque important qu'ils ne voient pas le jour.

En ce qui concerne plus particulièrement la France, le récent rapport de M. Philippe ROUVILLOIS sur " les perspectives en matière de création de nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse " a démontré qu'un certain nombre de révisions à la baisse des projets devraient être faites : " à l'évidence, un redimensionnement des ambitions exprimées au schéma directeur de 1992 s'impose : il ne sera pas possible de tout faire, encore moins de tout faire tout de suite. Les projets à très faible rentabilité devront être abandonnés, ou à tout le moins durablement différés. Il convient ensuite de s'interroger sur la possibilité de substituer en tout ou partie à la construction des lignes nouvelles un aménagement des infrastructures existantes et des performances du matériel roulant, dont la combinaison permettrait, pour un coût nettement moins élevé, de réduire substantiellement les temps de parcours (...) ".

Par ailleurs, la Commission européenne fait valoir que certaines adaptations des infrastructures ferroviaires destinées au transport de marchandises pourraient contribuer au développement de cette activité et se propose de répertorier les goulets d'étranglement qui existent afin d'envisager les aménagements qui permettront de les résorber.

Enfin, la Commission européenne se penche également sur la recherche communautaire dans le secteur du transport ferroviaire. Dans le cadre du quatrième programme-cadre de recherche, la Communauté a entrepris de nombreuses actions intéressant les chemins de fer. Ainsi, des recherches sont en cours pour la mise en place d'un Système européen de gestion du trafic ferroviaire (ERTMS), qui pourrait non seulement renforcer la sécurité et l'interopérabilité, mais également réduire les coûts d'exploitation et améliorer la gestion des infrastructures.

Dans son Livre blanc, la Commission rappelle également qu'elle met en place depuis 1995 des " Task forces " destinées à améliorer l'efficacité des activités de recherche et de développement de la Communauté. Elle a créé une task force sur les " systèmes de chemin de fer du futur " destinée à permettre aux opérateurs du secteur ferroviaire de conduire ensemble une réflexion sur les technologies d'avenir.

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