3. Rénover le service public

Le Livre blanc ne néglige pas la question du service public. L'action entreprise par la France, et notamment par le Parlement français, pour que cette notion soit davantage prise en compte dans les initiatives communautaires, porte aujourd'hui ses fruits. La Commission rappelle que l'article 77 du Traité de Rome, relatif aux transports, évoque explicitement la notion de service public et les servitudes qui lui sont inhérentes.

Toutefois, la Commission européenne observe que " les entreprises ferroviaires travaillent dans un environnement mal défini, où les objectifs ne sont pas clairs et dans lequel les initiatives au niveau de la gestion restent sans effet ". C'est pourquoi elle plaide pour une contractualisation du service public : " ces contrats indiqueraient clairement le service à fournir et la compensation à payer. La contribution financière des pouvoirs publics constituerait une compensation explicite et transparente des charges consécutives à la fourniture de services non rentables. L'aide serait convenue contractuellement par les Etats membres et l'entreprise ferroviaire concernée pour une durée déterminée. De cette manière, la responsabilité des coûts et des pertes serait transférée à l'entreprise ferroviaire, qui se verrait incitée à améliorer son efficacité. Il appartiendrait à chaque Etat membre de définir les services publics, notamment sous l'angle de la qualité, de la continuité, de la régularité, de la capacité, de l'accessibilité et des tarifs pratiqués. "

Votre rapporteur souscrit entièrement à ces orientations. Indépendamment de l'introduction de la concurrence, il est aujourd'hui indispensable de préciser la notion de service public. Le service public est trop souvent utilisé comme l'alibi de l'inefficacité de certaines entreprises. C'est pourquoi le service public doit cesser d'être un principe flou, aux contours mouvants, pour devenir un ensemble d'obligations clairement définies dans un contrat entre une collectivité publique et l'entreprise qui assure le service. Parmi ces obligations, l'obligation de continuité est un élément essentiel du service public. Celui-ci implique également la mise en oeuvre de tarifs qui le rendent accessible à tous.

Une telle contractualisation ne conduirait aucunement à une remise en cause du service public, dans la mesure où les collectivités publiques resteraient libres de définir un cahier des charges ambitieux à condition d'accorder les compensations adéquates aux entreprises chargées de mettre en oeuvre ce cahier des charges. A cet égard, la régionalisation prévue en France doit permettre d'instaurer de telles relations contractuelles entre les autorités régionales et la S.N.C.F. ; votre rapporteur est convaincu que cette réforme peut permettre d'améliorer substantiellement la qualité des services ferroviaires et d'augmenter le trafic sur les réseaux ferroviaires régionaux.

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